Pipeline entre les États-Unis et le Canada : Ottawa invoque à nouveau le traité de 1977

30 août 2022
Pipeline entre les États-Unis et le Canada : Ottawa invoque à nouveau le traité de 1977

Assahafa.com

Pour défendre la canalisation 5 de la société Enbridge, le Canada a, de nouveau, fait référence à un traité énergétique le liant aux États-Unis. Datant de 1977, cette entente peu connue a été élaborée pour assurer le transport ininterrompu des hydrocarbures à travers des États américains.

Ottawa a brandi de nouveau ledit traité après les déclarations d’un groupe autochtone du Wisconsin selon lesquelles l’entreprise calgarienne n’a plus le droit de faire transiter son oléoduc par son territoire.

La ligne 5 longe les rives sud-ouest du lac Supérieur de cet État avant de traverser le Michigan.

Dans un communiqué, la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a expliqué qu’un blocage de ce pipeline aurait des conséquences économiques et énergétiques importantes et généralisées pour les deux pays.

« Cela aurait un impact sur les prix de l’énergie, comme le propane pour le chauffage des maisons et le prix de l’essence à la pompe. »

— Une citation de  Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères du Canada

Une fermeture inenvisageable

Alors que l’inflation mondiale empêche les familles de joindre les deux bouts, une telle éventualité est inacceptable, dit-elle.

Par conséquent, la chef de la diplomatie canadienne a dit appuyer fermement une proposition d’Enbridge visant à rediriger le pipeline autour de la réserve Bad River Band, dans le nord du Wisconsin.

Construite en 1953, la ligne 5 d’Enbridge, longue de1038 kilomètres, sert à transporter quelque 540 000 barils de brut et de produits raffinés par jour, de la ville de Superior, au Wisconsin, jusqu’à Sarnia, en Ontario.

Un premier rappel d’Ottawa

En octobre 2021, soit il y a moins d’un an, Ottawa a invoqué pour la première fois le traité de 1977, dont la raison d’être est d’empêcher les États-Unis, ou des fonctionnaires canadiens, d’entraver le flux de pétrole entre les deux pays.

À l’époque, c’était l’État du Michigan qui avait réclamé la fermeture de l’oléoduc, en expliquant craindre qu’il advienne une fuite de pétrole dans les Grands Lacs, étant donné que la canalisation 5 passe sous le détroit de Mackinac, qui sépare le lac Huron du lac Michigan.

Le ministre canadien des Affaires étrangères d’alors, Marc Garneau, avait répondu que le Canada s’engageait à assurer la sécurité économique et énergétique du pays tout en protégeant l’environnement.

Depuis plus de 65 ans, la canalisation 5 est le moyen le plus sécuritaire de transporter des hydrocarbures de l’Ouest canadien vers le centre du Canada, avait-il alors noté dans un communiqué.

M. Garneau avait été conforté dans sa position par le premier ministre albertain, Jason Kenney, qui parlait d’un pipeline exploité de manière sécuritaire, et dont la fermeture créerait un dangereux précédent pour des projets d’infrastructure à venir.

L’affaire a même donné lieu à une bataille juridique entre Enbridge et l’État du Michigan. Une Cour fédérale américaine a ordonné une médiation entre les deux parties, mais celle-ci n’a pas connu de succès, le Michigan ayant décidé, selon Enbridge, de ne pas poursuivre le dialogue.

Source: Radio-Canada

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