L’ancien premier ministre du Canada Brian Mulroney est décédé

1 mars 2024
L’ancien premier ministre du Canada Brian Mulroney est décédé

Assahafa.com

L’ancien premier ministre du Canada Brian Mulroney s’est éteint, jeudi, à l’âge à 84 ans, a annoncé sa fille Caroline Mulroney sur les réseaux sociaux.

«Au nom de ma mère et de notre famille, c’est avec une grande tristesse que nous annonçons le décès de mon père, le très honorable Brian Mulroney, le 18e premier ministre du Canada. Il est mort paisiblement, entouré de sa famille», a fait savoir Mme Mulroney sur le réseau social X.

M. Mulroney était affaibli par la maladie, alors qu’il avait des problèmes cardiaques et avait déjà dû combattre un cancer.

En plus de ses deux mandats comme premier ministre du Canada de 1984 à 1993, Brian Mulroney a porté de nombreuses casquettes telles que celles d’avocat, homme d’affaires et philanthrope.

Jusqu’à son décès, il siégeait au conseil d’administration de Québecor en tant que président.

UN ENGAGEMENT RAPIDE EN POLITIQUE

Né en 1939 à Baie-Comeau, sur la Côte-Nord, Brian Mulroney est parti réaliser ses études secondaires dans un pensionnat au Nouveau-Brunswick.

Dès 1955, il étudie les sciences politiques à l’Université Saint-Francis-Xavier, en Nouvelle-Écosse.

C’est là-bas qu’il a commencé à s’intéresser à la vie politique et qu’il a décidé d’adhérer au Parti progressiste-conservateur à l’âge de 16 ans.

Ce n’est qu’en 1961 que le jeune Québécois est retourné dans la Belle Province pour suivre des études en droit à l’Université Laval.

Avec son diplôme tout juste en poche en 1964, il commence sa carrière dans un grand cabinet d’avocats montréalais. Il a alors eu l’occasion de représenter de grandes entreprises comme la Compagnie minière IOC ou encore la Power Corporation of Canada lors de négociations collectives.

Il n’oublie pas pour autant son engagement politique. Dans les années 1970, il est notamment l’organisateur conservateur en chef et responsable des campagnes de financement du parti au Québec.

En 1976, il est considéré pour obtenir la direction du Parti progressiste-conservateur, mais est défait lors du scrutin. C’est Joe Clark qui remporte la mise.

L’échec ne l’empêche pas de devenir vice-président de la Compagnie minière IOC, puis président dès l’année suivante jusqu’en 1983.

DU SOMMET À LA CHUTE POLITIQUE

Brian Mulroney n’abandonne jamais l’idée d’une carrière en politique et retente sa chance en 1983 pour obtenir la direction du Parti conservateur, qu’il a remporté face à Joe Clark. Élu aussi député de Central Nova, il va exercer comme chef de l’opposition.

C’est en 1984 que l’homme politique est propulsé au poste de premier ministre, après avoir obtenu le plus grand nombre de sièges de l’histoire avec 211 sièges remportés sur 282 par les conservateurs.

Il est à l’origine de nombreux accords, dont l’Accord de libre-échange entre les États-Unis et le Canada, en 1989, avant que ne soit signé l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) en 1992 avec le président des États-Unis, George Bush, et le président du Mexique, Carlos Salinas.

M. Mulroney est aussi l’architecte de deux accords constitutionnels, celui du lac Meech en 1987 et celui de Charlottetown en 1992, et est reconnu pour certaines de ses politiques environnementales. Il contribue aussi activement à la fin du régime de l’Apartheid en Afrique du Sud et appuie la coalition lors de la guerre du Golfe, en 1991.

«J’aimerais que les générations futures se souviennent que j’ai vraiment tout donné pour que le Canada demeure un point de mire de la civilisation», a déjà dit l’ancien chef conservateur, en 2007, lors du lancement de son autobiographie «Brian Mulroney: Mémoires 1939-1993». Dans cet imposant ouvrage de plus de 1000 pages, il retrace principalement ses années à la tête du Canada, de 1984 à 1993.

Il est aussi l’objet d’un documentaire, «Triomphes et trahisons: les mémoires de Brian Mulroney», diffusé à TVA. Durant deux heures, l’ancien premier ministre du Canada se confie à l’animateur Paul Arcand en revenant sur les hauts et les bas de sa tumultueuse vie à la tête du pays.

Son engagement envers sa province natale aura par ailleurs permis de faire gagner 58 sièges aux conservateurs au Québec.

La popularité du 18e premier ministre va cependant rapidement s’effriter, et va particulièrement prendre un coup dur lors de l’imposition de la taxe sur les produits et services (TPS) en 1991.

Avec seulement 12% de popularité en 1992 – score le plus bas dans l’histoire pour un premier ministre – il a décidé de démissionner en février 1993. Le parti conservateur perdra des plumes en même temps que lui.

RETOUR AUX AFFAIRES

Après son retrait de la politique, Brian Mulroney choisit de retourner vers une carrière d’avocat.

Il est également nommé président de «Forbes Global Business and Finance», qui est l’édition internationale anglophone du magazine «Forbes».

Son parcours lui vaut de nombreuses distinctions, dont celle de Compagnon de l’Ordre du Canada (1998) et Grand Officier de l’Ordre national du Québec (2002). Il a également été décoré de la Légion d’honneur française (2016).

Plusieurs doctorats honorifiques lui sont remis, dont ceux de l’Université Memorial de Terre-Neuve (1980), de l’Université Western Ontario (2007), de l’Université Concordia (2005) ou encore celui de l’Université Laval (2007).

UNE ÂME PHILANTHROPIQUE

M. Mulroney est par ailleurs reconnu pour les legs qu’il a faits à la société, même en dehors de son parcours politique.

Administrateur de la Fondation de l’Institut de Cardiologie de Montréal, il a réalisé un don de 500 000 $ à cette organisation au début du mois de décembre 2023.

Deux autres dons de 500 000 $ ont aussi été faits aux fondations du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) et de l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM).

«J’ai passé beaucoup de temps dans ces hôpitaux, avait-il alors déclaré, et ils ont besoin d’argent et de montants plus substantiels pour la recherche. Les Québécois ne contribuent pas assez, il faut embarquer dans le bateau.»

Il a aussi été mécène du Margaret Thatcher Scholarship Trust Founding Committee pour promouvoir l’éducation à l’Université d’Oxford et élu président du conseil de la Maison Dunham, un organisme de bienfaisance qui offre des soins et de l’assistance aux personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale et de dépendance.

Il laisse dans le deuil sa femme et plus fidèle alliée Mila ainsi que leurs enfants Ben, Caroline, Mark et Nicholas et plusieurs petits-enfants.

Source: tvanouvelles

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