Le tramway de Québec au menu

14 novembre 2023
Le tramway de Québec au menu

Assahafa.com

L’avenir du projet de tramway de Québec sera au menu d’une rencontre mercredi entre le premier ministre François Legault et le patron de la Caisse de dépôt et placement, Charles Emond, chargé de trouver d’ici six mois le meilleur projet de transport collectif pour la capitale.

Ce devrait être à cette occasion que la Caisse obtiendra enfin la lettre définissant son mandat. Le gouvernement tient à ce que son analyse porte sur « la mobilité dans la grande région de Québec ». Il paraît acquis que le mandat englobera la desserte des banlieues et une interconnexion avec Lévis. Surtout dans le contexte où Québec prépare une nouvelle mouture du troisième lien, un projet ressuscité au lendemain de la dégelée caquiste dans Jean-Talon.

Mercredi dernier, François Legault a retiré le projet de tramway des mains du maire Bruno Marchand en raison de l’explosion des coûts. Il a décidé de confier un mandat à la Caisse pour « nous arriver avec le meilleur projet structurant pour la ville de Québec », comme le disait la ministre des Transports, Geneviève Guilbault. « Ça devient le projet du gouvernement », précisait le ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien.

François Legault disait le lendemain qu’il veut « un beau projet » pour Québec et « regarder les coûts-bénéfices de chaque scénario » – soit le métro, le train léger et le tramway.

Au cabinet du premier ministre, on souligne que la rencontre de mercredi avec le patron de la Caisse est prévue de longue date. Il s’agit de la réunion « statutaire », mensuelle, entre MM. Legault et Emond. Le contexte fait en sorte que l’avenir du projet de tramway sera à l’ordre du jour, indique-t-on.

Comme La Presse l’écrivait la semaine dernière, c’est au cours des derniers jours seulement que le gouvernement a sollicité Charles Emond pour le mandat d’étudier le projet de Québec.

M. Emond a posé deux conditions. Il a demandé à ce que le maire accepte de collaborer ; il ne voulait pas revivre un conflit semblable à celui qu’il a connu avec la mairesse de Montréal, Valérie Plante, dans le dossier du REM de l’Est. La deuxième condition, c’est qu’il n’y ait aucune restriction dans les analyses de mode de transport, que l’on ne limite pas la Caisse à l’option du tramway. Les deux conditions sont remplies.

Il y a quelques années, à la demande de la Ville de Québec, la Caisse de dépôt et placement avait étudié l’idée de s’impliquer dans le projet. C’était au moment où le projet de Service rapide par bus (SRB) était appelé à devenir un projet de tramway. Le PDG de CDPQ Infra de l’époque, Macky Tall, avait donné une réponse négative à la Ville en 2017.

L’épine dorsale du réseau de transport en commun […] pourrait absorber à terme 50 % de l’achalandage total du transport collectif de la région métropolitaine. Toutefois, cet achalandage n’est pas du même ordre de grandeur que celui du REM. C’est pourquoi, à première vue, ces éléments […] ne semblent pas cadrer avec nos critères de prise en charge de projet », écrivait-il dans une lettre dont La Presse a pris connaissance.

Ce n’est pas parce qu’elle avait dit non à l’époque que la Caisse est en territoire inconnu au sujet du projet de tramway. L’actuel vice-président exploitation de CDPQ Infra, Denis Andlauer, a siégé de 2018 à 2022 au « comité directeur » du projet ; c’est un ancien dirigeant du Réseau de transport de la Capitale.

Jean-Marc Charoud, aujourd’hui administrateur à CDPQ Infra, avait conclu en 2020 que le tramway est le meilleur mode de transport collectif pour Québec dans un rapport réalisé par sa firme à la demande du gouvernement Legault.

La Caisse de dépôt et placement a des sous en jeu dans le projet de Québec : Alstom, dont elle est le plus gros actionnaire, a obtenu le contrat pour fabriquer le « matériel roulant », les wagons du tramway – un contrat aujourd’hui en suspens.

La Caisse a également des actifs sur le tracé actuel du projet : son bras immobilier, Ivanhoé Cambridge, possède Place Ste-Foy et la moitié de Laurier Québec, deux importants centres commerciaux. Des projets de densification et de développement de ces sites sont dans les cartons depuis un moment.

Source: la presse

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