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Justin Trudeau a l’appui de ses troupes pour diriger le parti aux prochaines élections.
Les militants libéraux affichent une loyauté inébranlable envers leur chef, Justin Trudeau. Rares sont ceux qui remettent publiquement en question sa ferme intention de diriger de nouveau les troupes libérales lors de la prochaine campagne électorale.
Ceux qui aspirent à occuper son poste un jour se font aussi discrets. Les principaux aspirants – la ministre des Finances Chrystia Freeland, le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie François-Philippe Champagne, la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly, la ministre de la Défense Anita Anand et l’ancien gouverneur de la Banque du Canada Mark Carney – s’abstiennent de mettre en branle toute organisation en vue d’une éventuelle course au leadership.
M. Carney, qui participe au congrès libéral, a d’ailleurs poliment décliné la demande d’entrevue de La Presse vendredi, anticipant les questions au sujet de ses ambitions politiques. Il a déjà appuyé l’idée que Justin Trudeau soit à la barre du parti durant la prochaine campagne électorale, qui aura lieu à l’automne 2025 au plus tard.
Tout cela est dans l’ordre des choses, estime David Herle, un ancien proche collaborateur de l’ex-premier ministre Paul Martin. M. Herle a vu de près les déchirements douloureux qui ont marqué les années de pouvoir de Jean Chrétien et de Paul Martin.
« Il y a un fort sentiment de loyauté envers M. Trudeau parce qu’il a sauvé le parti d’une mort qui apparaissait certaine en 2015 », a analysé M. Herle, au premier jour du congrès national du Parti libéral, qui réunira quelque 4000 membres du parti dans la capitale fédérale jusqu’à samedi.
« Sa magie a permis de donner au parti un second souffle. Tout le monde reconnaît cela. Aussi, il n’y a pas de successeur évident à l’heure actuelle, contrairement à ce que l’on a vu dans le passé. Il n’y a personne qui pense qu’on pourrait faire mieux durant une campagne électorale avec un autre chef, bien au contraire », a ajouté M. Herle dans une entrevue à La Presse.
Large consensus dans les rangs
Des militants libéraux interrogés jeudi, quelques heures avant que Justin Trudeau prononce son discours en soirée, ont fait écho à l’analyse de M. Herle.
Ils sont convaincus que Justin Trudeau est la personne toute désignée pour empêcher le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, de prendre le pouvoir.
« Oui, c’est l’homme de la situation », a affirmé sans hésiter Jean Charbonneau, membre de l’association libérale de la circonscription d’Ahunstic-Cartierville, détenue par la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly. « Quand on le compare aux alternatives, c’est le meilleur leader. Il va rester tant qu’il veut et je présume qu’il va avoir un plan pour sa succession », a ajouté M. Charbonneau.
Mustafa Zuberi, qui est le président des jeunes libéraux de l’Université de Guelph, en Ontario, a soutenu que Justin Trudeau incarnait des idées qui sont chères aux jeunes.
C’est la meilleure personne pour diriger notre parti aux prochaines élections. Il est le visage du parti. Il l’est depuis 10 ans. Je ne connais personne d’autre qui pourrait apporter au parti tous les atouts qu’il offre.
Mustafa Zuberi, président des jeunes libéraux de l’Université de Guelph
Au côté de Justin Trudeau dès son arrivée en politique fédérale, Louis-Alexandre Lanthier, un militant originaire de la région de Québec qui s’est établi à Ottawa, portait le foulard de la course au leadership de 2012 qu’avait remportée haut la main Justin Trudeau en arrivant au congrès libéral. « Il a encore une vision pour l’avenir. La pandémie de COVID-19 lui a donné la chance de prouver ce qu’il peut faire. Mais en même temps, cela l’a empêché de finir ce qu’il a commencé. Il a encore des choses qu’il veut faire », a-t-il commenté.
Pour sa part, Gregory Liverpool, un militant de la région de Winnipeg, est un des rares à s’interroger sur l’avenir de son chef. « Je suis tiraillé en ce moment. Je vais écouter son discours ce soir [jeudi]. Il doit livrer un bon discours ce soir. Et je verrai après », a-t-il dit.
Durant le congrès, les libéraux vont débattre d’une trentaine de résolutions. Les militants libéraux du Québec tenteront de faire adopter une résolution demandant au Parti libéral de présenter un plan précis et chiffré d’un retour à l’équilibre budgétaire qui serait inclus dans le programme électoral du parti.
Justin Trudeau ratera une partie des délibérations. Il doit quitter le pays en fin de journée vendredi afin de participer à la cérémonie de couronnement du roi Charles III. Le congrès prend fin samedi soir.
Source: La presse
