Marc Garneau quitte la vie politique

8 mars 2023
Marc Garneau quitte la vie politique

Assahafa.com

L’ancien ministre des Affaires étrangères, Marc Garneau, quitte la vie politique.

M. Garneau, qui a aussi été ministre des Transports pendant cinq ans dans le gouvernement Trudeau avant de prendre les commandes de la diplomatie canadienne en janvier 2021, a rencontré le premier ministre lundi soir pour lui faire part de ses intentions. Il quittera officiellement ses fonctions de député de Notre-Dame-de-Grâce-Westmount aujourd’hui après avoir prononcé un discours d’adieu à la Chambre des communes.

M. Garneau a d’ailleurs annoncé son départ de vive voix à ses collègues libéraux durant la réunion du caucus mercredi matin.

À la surprise générale, M. Garneau avait été écarté du cabinet par Justin Trudeau après les élections fédérales de septembre 2021. Le premier ministre a alors jeté son dévolu sur la ministre Mélanie Joly pour diriger les Affaires étrangères. Justin Trudeau a tenté de convaincre M. Garneau d’accepter le poste d’ambassadeur du Canada à Paris. Mais ce dernier a refusé l’offre.

Dans une récente entrevue accordée à La Presse, M. Garneau a indiqué qu’il n’aurait pas brigué les suffrages au dernier scrutin si le premier ministre l’avait informé qu’il ne ferait plus partie du cabinet. D’ailleurs, il avait déjà convenu avec sa famille que la campagne de 2019 serait la dernière et qu’il rentrerait dans ses terres au terme de ce mandat.

Mais M. Garneau a précisé qu’il est revenu sur sa décision après avoir obtenu le poste de ministre des Affaires étrangères en janvier 2021. Il a expliqué qu’il voulait assurer une stabilité à ce ministère qui avait connu quatre ministres en six ans, tandis que les turbulences se multipliaient sur la scène internationale.

 J’ai pris la décision avec ma famille de prendre ma retraite de la politique. En fait, j’avais dit à ma famille après les élections de 2019 que ce serait ma dernière campagne. J’avais alors été reconfirmé dans mes fonctions de ministre des Transports. J’aurais terminé mon mandat. Mais il y a eu une surprise. Le premier ministre m’a demandé d’être ministre des Affaires étrangères. Et à peine sept mois plus tard, il y a eu une autre élection », a expliqué M. Garneau durant l’entrevue qui s’est déroulée à son bureau de la colline parlementaire.

« Je me suis dit que j’étais le quatrième ministre aux Affaires étrangères en cinq ans et demi. La raison pour laquelle j’ai décidé de solliciter un autre mandat, c’est parce que je venais à peine de commencer mes nouvelles responsabilités et il y avait toutes sortes de choses que je voulais faire. Je voulais assurer une certaine stabilité aux Affaires étrangères ».

Il a poursuivi en disant que si le premier ministre lui avait indiqué qu’il ne serait plus le chef de la diplomatie canadienne, « presque certainement j’aurais décidé de ne pas me représenter. C’était quelque chose que j’adorais faire et j’avais à peine commencé le travail ».

Avant de tirer sa révérence, M. Garneau tenait aussi à déposer le rapport du comité parlementaire sur l’aide médicale à mourir, qu’il a présidé au cours des neuf derniers mois. Le comité a déposé son rapport le mois dernier. « J’ai beaucoup aimé présider ce comité, même si le sujet était difficile. Maintenant, c’est le temps pour moi de partir », a-t-il expliqué.

En entrevue, M. Garneau a dit regretter de ne pas avoir eu la chance de poursuivre le travail de rapatriement des réfugiés afghans, entre autres choses. Kaboul, la capitale de l’Afghanistan, est tombée aux mains des talibans le jour du déclenchement des élections, en août 2021, provoquant le chaos lorsque plusieurs pays ont tenté d’évacuer des milliers d’Afghans en catastrophe. « Lors des dernières élections, j’ai passé 10 % de mon temps à faire campagne et 90 % à m’occuper des dossiers des affaires étrangères. »

Élu pour la première fois à la Chambre des communes en 2008 après une brillante carrière comme astronaute, M. Garneau a passé les sept premières années sur les banquettes de l’opposition. Après la victoire des libéraux aux élections de 2015, il a été nommé ministre des Transports – un poste qu’il a occupé pendant six ans, le troisième plus long mandat à la tête de ce ministère dans l’histoire du pays.

« J’ai vraiment aimé la politique. C’était ma troisième carrière après mes années dans la marine et ensuite comme astronaute. Toute mon expérience en politique – que ce soit dans l’opposition, comme ministre ou comme président d’un comité parlementaire – j’ai trouvé cela très satisfaisant ».

Aux Transports, M. Garneau a souligné qu’il a été appelé à se pencher sur de nombreux règlements qui relèvent de ce ministère. Mais il a aussi dû aborder des dossiers qui touchent les gens de très près. Il a donné en exemple le dossier de la construction d’une voie de contournements de Lac-Mégantic à la suite de la tragédie ferroviaire survenue en juillet 2013 qui a coûté la vie à 47 personnes.

Il a aussi évoqué la fin tragique du vol PS7512 d’Ukraine International Airlines, qui devait assurer la liaison entre Téhéran et Kyiv. L’appareil a été abattu par les forces armées iraniennes en janvier 2020. Les 176 passagers qui se trouvaient à bord étaient en majorité des Canadiens et des Iraniens et ils ont tous péri.

J’ai eu plusieurs conversations avec les proches des victimes. Ces gens étaient au bord du désespoir. C’est un aspect très humain qui m’a beaucoup marqué. »

Aux Affaires étrangères, il s’est aussi entretenu souvent avec les familles de Michael Spavor et Michael Kovrig, qui ont passé plus de 1000 jours emprisonnés en Chine. « Je leur disais à chaque fois qu’il ne fallait pas abandonner l’espoir d’obtenir leur libération ». Ces derniers ont été libérés en septembre 2021, quelques jours après les élections fédérales.

M. Garneau a annoncé sa démission au moment où le débat sur le projet de loi C-13 sur les langues officielles fait rage. M. Garneau a indiqué qu’il s’oppose à ce projet de loi dans sa forme actuelle au motif que les droits de la minorité anglophone au Québec ne seraient pas adéquatement protégés à cause de certains amendements qui ont été adoptés lors de l’étude en comité.

Source: La presse

Derniers articles
Les cookies nous permettent de personnaliser le contenu et les annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Nous partageons également des informations sur l'utilisation de notre site avec nos partenaires de médias sociaux, de publicité et d'analyse.
j'accepte!