Baisse des prix de l’immobilier l’an dernier, une première depuis 2008

13 janvier 2023
Baisse des prix de l’immobilier l’an dernier, une première depuis 2008

Assahafa.com

L’automne dernier a été très calme dans le secteur de l’immobilier, du jamais-vu en 21 ans de carrière pour le courtier immobilier Marc Lefrançois.

Les acheteurs potentiels ont déserté le marché, analyse-t-il, car ils étaient refroidis par la hausse des taux hypothécaires, l’inflation et les prix vertigineux.

Un contexte qui contraste avec les records enregistrés pendant la pandémie et qui explique cette tendance annuelle à la baisse pour la première fois depuis la crise financière de 2008.

« Il n’y a simplement plus de clients, tout le monde a décidé de faire une pause de l’immobilier. »

— Une citation de  Marc Lefrançois, courtier chez Royal LePage

L’étude de Royal LePage, publiée ce vendredi 13 janvier, montre que la baisse des prix a été amorcée dans les grands centres que sont Toronto (-4,6 %), Vancouver (-3,5 %), Halifax (-3,3 %), ou Ottawa (-2,7 %).

Notamment grâce à une activité économique soutenue, les marchés de l’Alberta et du Québec sont épargnés par l’érosion des prix, avec des hausses, entre autres, à Calgary (+3,9 %) et à Montréal (+2,2 %).

M. Lefrançois remarque par ailleurs un phénomène de cascade, avec un décalage de quatre à six mois dans les marchés secondaires. Par exemple, Sherbrooke (+12 %) ou Trois-Rivières (+11 %) pourraient subir un ralentissement significatif dans les prochains mois.

Cette synthèse s’appuie sur l’examen de données de ventes de propriétés relevées par le franchiseur immobilier à l’échelle nationale dans 62 des plus grands marchés du pays.

Les prix toujours à un sommet

Malgré tout, le montant des transactions demeure bien plus élevé qu’avant la pandémie. Le prix médian des propriétés s’est établi à 757 100 $ au quatrième trimestre 2022, soit une hausse de 13,8 % par rapport à décembre 2020 et une hausse de 17,2 % par rapport à décembre 2019.

Même si les Canadiens semblent bouder le secteur de l’immobilier, il ne faut pas s’attendre à une chute vertigineuse des prix. Royal LePage prévoit une baisse globale de 1 % en 2023, mais avec une légère tendance à la hausse qui va s’amorcer à partir du 3e trimestre.

Plusieurs facteurs sont à considérer, en particulier le faible niveau de l’inventaire sur le marché, couplé à un fort taux d’immigration, sans oublier le niveau de l’emploi qui demeure élevé, de même que l’épargne des ménages.

Dans bien des cas, les acheteurs attendent que le marché retrouve des standards acceptables. L’économiste à la Banque Nationale Darren King prend pour exemple le sud de l’Ontario, où les prix ont bondi de 80 % par endroits avant d’entamer une lente décroissance qui peut atteindre 25 %.

Les copropriétés, un investissement qui demeure solide

Cette baisse globale reflète surtout le recul de la valeur marchande des maisons unifamiliales détachées, dont le prix médian a diminué de 3,7 % pour atteindre 781 900 $.

Le marché des copropriétés se porte bien mieux puisque le prix médian s’établit à 561 600 $, soit une hausse de 1,4 %.

La tendance devrait se poursuivre, selon Marc Lefrançois. La génération vieillissante des boomers abandonne progressivement les résidences unifamiliales pour se tourner vers les copropriétés, pour des raisons de santé ou de confort. Et comme son poids démographique est important, la pression sur les prix va demeurer forte.

Les yeux rivés sur le taux directeur

Le courtier immobilier prévoit que le marché va rester calme quelques mois encore, jusqu’au moment où les taux d’intérêt vont se stabiliser ou même diminuer. Les professionnels de l’immobilier vont d’ailleurs surveiller de près les annonces de la Banque du Canada.

Une première baisse du taux directeur sera immanquablement considérée comme un nouveau départ pour de nombreux acheteurs potentiels, qui rongent leur frein après sept hausses consécutives en 2022. Le taux directeur a été fixé à 4,25 % en décembre dernier alors qu’il était de 0,25 % au mois de mars.

Un constat que partage l’économiste Darren King, qui a vu un ralentissement graduel de la demande pour les prêts hypothécaires depuis un an.

L’activité a été maintenue quelques mois en 2022, explique-t-il, par les personnes qui avaient déjà négocié un taux d’intérêt intéressant et qui se dépêchaient d’acheter. Mais depuis, c’est le calme plat, et il espère un réveil en 2023.

Source: Radio-Canada

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