Retenu en Algérie depuis des semaines, Lazhar Zouaïmia est finalement rentré au pays

7 mai 2022
Retenu en Algérie depuis des semaines, Lazhar Zouaïmia est finalement rentré au pays

Assahafa.com

Lazhar Zouaïmia, qui était retenu contre son gré depuis quatre semaines sans motifs officiels par les autorités à Constantine, en Algérie, est arrivé hier au Canada au grand soulagement de ses proches.

L’homme d’origine algérienne avait été empêché de rentrer au Canada pendant plusieurs semaines. Arrêté et emprisonné en février, le gouvernement algérien affirmait le soupçonner d’être lié à des activités terroristes.

Or, selon M. Zouaïmia et sa famille, qui rejettent toute allégation de terrorisme, c’est plutôt parce qu’il avait participé à Montréal à des manifestations et qu’il a publiquement exprimé des opinions politiques qui déplaisent au régime algérien qu’il était retenu là-bas.

Libéré de prison au début d’avril sans qu’aucune accusation de terrorisme n’ait finalement été portée contre lui, Lazhar Zouaïmia était malgré tout empêché de quitter l’Algérie par les autorités.

À deux reprises, il a tenté de prendre un vol pour le Canada, mais à chaque fois il était arrêté et retenu par les autorités douanières de façon à lui faire manquer son avion.

Il a finalement pu monter à bord d’un avion qui l’a ramené jeudi à Montréal, où ses proches et ses amis lui ont réservé un accueil chaleureux.

Je suis content de revenir et je remercie tout le monde pour leur solidarité : les organisations, les amis…, a déclaré M. Zouaïmia.

« On m’a accusé de terrorisme… Ça, c’est la chose qui m’a touché le plus. Ce n’est pas la prison, c’est qu’on m’accuse de terrorisme. »

— Une citation de  Lazhar Zouaïmia

Plusieurs ressortissants dans cette situation

M. Zouaïmia n’est pas le seul citoyen canadien d’origine algérienne qui est actuellement empêché de quitter l’Algérie sans motif officiel.

Dans les dernières semaines, Radio-Canada s’est entretenue avec deux femmes qui sont aussi retenues là-bas.

Comme M. Zouaïmia, on ne leur interdit pas formellement de quitter le pays, mais lorsqu’elles arrivent à l’aéroport, on les empêche de prendre leur vol. Or, acheter chaque fois un nouveau billet d’avion leur coûte très cher.

Selon ces femmes, ce traitement est directement lié à leur implication citoyenne au Canada, où elles ont participé à des manifestations et s’impliquent dans la communauté algérienne canadienne.

À l’ambassade canadienne à Alger, on leur a répondu qu’on ne pouvait rien faire pour elles.

Hassina Bourza, qui a décidé de briser l’anonymat, a expliqué à Radio-Canada que son dossier n’avance pas en Algérie et qu’elle veut rentrer au Canada. Selon son époux Karim Benhadj, qui l’attend à Montréal, il n’y a rien contre sa femme. Il n’y a aucune accusation, mais on la retient en Algérie, déplore-t-il.

Intimidation

De nombreux Canadiens d’origine algérienne qui ont récemment voyagé dans leur pays d’origine ont rapporté avoir été longuement questionnés par les autorités du pays sur leurs activités politiques au Canada.

Si certains ont pu quitter l’Algérie après avoir manqué leur avion, d’autres sont retenus contre leur gré dans le pays, mais sans qu’aucune accusation formelle ne soit portée contre eux.

L’implication de membres de la communauté algérienne canadienne dans des manifestations qui dénoncent l’oppression, la détention de prisonniers politiques en Algérie ou le soutien apporté au mouvement prodémocratie Hirak irriterait le régime qui fait pression sur ses ressortissants en représailles à leur implication citoyenne et politique.

Source: Radio-Canada

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