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Le premier ministre Justin Trudeau et le président américain Donald Trump ont eu un entretien téléphonique d’environ 50 minutes mercredi au lendemain du déclenchement d’une guerre commerciale entre le Canada et les États-Unis.
En début d’après-midi, la Maison-Blanche a confirmé que le président Donald Trump propose d’accorder une exemption de 30 jours au secteur automobile du Canada et du Mexique des droits de douane de 25 % qui sont en vigueur depuis mardi sur l’ensemble des produits canadiens et mexicains.
Cette annonce est survenue après que le président Trump a eu un entretien avec les dirigeants des « trois grands » constructeurs automobiles, Ford, General Motors et Stellantis.
« Nous avons parlé avec les trois grands concessionnaires automobiles », a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué. « Nous allons accorder une exemption d’un mois sur toutes les voitures provenant de l’ACEUM », faisant référence à l’accord de libre-échange nord-américain qu’il a renégocié lors de son premier mandat.
Le bureau du premier ministre a confirmé que l’appel entre les deux leaders a eu lieu, sans toutefois donner de détails sur les conclusions de cet entretien. Son bureau devrait émettre un compte-rendu cet après-midi.
Le vice-président des États-Unis, J.D. Vance, et le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, ont participé à l’appel.
Dans un message publié sur le réseau Truth Social à la suite de cet appel, le président Donald Trump a accusé Justin Trudeau de vouloir s’accrocher au pouvoir. Il a laissé entendre que l’appel s’était déroulé sur un ton acrimonieux.
« Justin Trudeau, du Canada, m’a appelé pour me demander ce qu’on pouvait faire au sujet des tarifs douaniers. Je lui ai dit que de nombreuses personnes étaient mortes à cause du fentanyl qui avait traversé les frontières du Canada et du Mexique, et rien ne m’avait convaincu que cela avait cessé. Il m’a dit que la situation s’était améliorée, mais j’ai répondu que “ce n’était pas suffisant” ».
« L’appel s’est terminé de manière “quelque peu” amicale ! Il n’a pas été en mesure de me dire quand les élections canadiennes auraient lieu, ce qui m’a intrigué, en me demandant ce qui se passait ici. J’ai alors réalisé qu’il essayait d’utiliser ce problème pour rester au pouvoir. Bonne chance Justin ! », a-t-il affirmé.
Il a conclu son message en faisant de nouveau référence à Justin Trudeau comme le gouverneur du Canada.
Pour ceux qui sont intéressés, j’ai également dit au gouverneur Justin Trudeau du Canada qu’il était en grande partie responsable des problèmes que nous avons avec eux à cause de ses politiques frontalières laxistes, qui ont permis à d’énormes quantités de fentanyl et d’immigrants illégaux de se déverser aux États-Unis. Ces politiques sont responsables de la mort de nombreuses personnes !
Cet entretien a eu lieu quelques heures après que le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, a laissé entendre que certains secteurs – notamment l’automobile – pourraient être exemptés des droits de douane de 25 % qui sont imposés depuis mardi aux produits canadiens et mexicains qui sont importés aux États-Unis.
Mais le gouvernement Trudeau, par la bouche du ministre des Finances Dominic LeBlanc, a clairement fait savoir que le Canada n’avait aucun intérêt à accepter des ententes à la pièce de la sorte.
Le Canada a imposé des droits de douane à son tour de 25 % sur 30 milliards de dollars de marchandises immédiatement, et une autre vague de droits de douane touchant 125 milliards de dollars de produits américains sera imposée dans trois semaines. Les droits de douane resteront en place tant et aussi longtemps que ceux des États-Unis seront en vigueur.
Dans une entrevue accordée mercredi matin à Bloomberg Television, M. Lutnick a suggéré que les tarifs resteraient à 25 %, mais que certaines catégories de biens pourraient être exemptées.
Il a toutefois indiqué qu’il faudrait attendre l’annonce officielle du président Trump pour avoir la confirmation. M. Lutnick s’attend à ce que M. Trump prenne la parole en après-midi, mercredi, au sujet des droits de douane.
« Le président écoute les offres du Mexique et du Canada. Il pense essayer de faire quelque chose au milieu », a-t-il mentionné.
« Ce sera 25 %, mais certaines catégories seront exclues. Il pourrait bien s’agir des automobiles, mais aussi d’autres [secteurs] », a laissé entendre M. Lutnick.
Le secrétaire au Commerce a soulevé que certaines catégories de biens pourraient être exclues des droits de douane si elles sont conformes aux règles de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique qui a été négocié lors du premier mandat de M. Trump.
Dans un contexte de tensions commerciales sans précédent entre le Canada et les États-Unis, le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a décidé de prendre les mesures qui s’imposent pour protéger les entreprises canadiennes. Ainsi, le gouvernement fédéral se donne le pouvoir de bloquer les « investissements opportunistes ou hostiles » à la suite de l’imposition de droits de douane des États-Unis.
Le ministre Champagne a indiqué mercredi que les compagnies canadiennes pourraient être vulnérables si des investisseurs étrangers profitent du moment où les évaluations des entreprises souffrent à cause de la guerre commerciale.
« En raison de l’évolution rapide de l’environnement commercial, certaines entreprises canadiennes pourraient voir leur valorisation baisser, les rendant ainsi plus vulnérables à des investissements opportunistes ou hostiles de la part d’acteurs étrangers », écrit-il dans une déclaration publiée sur le réseau social X.
Source: la presse