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Entre le Centre marocain de conjoncture (CMC) et le Haut-Commissariat au plan (HCP), le torchon brûle. Selon le département de Lahlimi, l’inflation s’est établie à 0,2 % par rapport à la même période de l’année précédente. Le CMC conteste cet indicateur qui ne reflète pas la réalité.
0,2 %. Ce taux d’inflation est inférieur aux attentes des analystes, commente le CMC, qui s’étonne des données du Haut-Commissariat au plan (HCP) avançant ce chiffre. «On regarde ce taux avec des sentiments contrastés. Peut-être sommes-nous dans une situation de poussée déflationniste. Le niveau de l’indice des prix à la consommation est très faible», s’interroge M’hammed Tahraoui, membre du comité scientifique du CMC. «Le niveau de l’indice du prix à la consommation (IPC) montre une stabilité presque parfaite des prix, ce qui est en contradiction avec d’autres données fournies par HCP. Des interrogations sont nécessaires puisque la déflation indique la chute de l’activité économique. C’est même un indicateur de faiblesse de l’activité économique» renchérit Tahraoui.
Le CMC ajoute qu’«il y a des facteurs sous-jacents qui ne permettent pas de croire en cette tendance» alors que l’inflation a été confirmée à 1,2 % dans la zone euro contre 4 à 5% dans les pays émergents. Écartant toute intention de remettre en cause les chiffres du HCP, Tahraoui souhaite que les données officielles n’entrent pas en conflit. «En tant qu’analystes, nous ne nous attardons pas sur les indicateurs pris séparément mais d’une manière globale. En matière économique, il y a une interdépendance des données», a-t-il détaillé.
Plusieurs explications ont été fournies par le CMC pour expliquer son raisonnement : la baisse du revenu courant des ménages, la baisse des anticipations sur le revenu futur, au moment où 46,2 % des ménages ont déclaré une dégradation du niveau de vie au cours des douze derniers mois, tandis que 27,3% s’attendent encore à une dégradation du niveau de vie. Le CMC questionne les déterminants économiques de la consommation des ménages, ainsi que les données et la méthode économétrique utilisée. Il insiste sur l’importance d’une bonne lecture des données du HCP et sur les anticipations dans la dynamique inflationniste.
Le CMC s’interroge sur le taux de chômage en zone rurale 3,3 % c’est un plancher considérable, affirme l’institut, qui dit que ce chiffre reflète des créations d’emplois solides et une vigueur du marché.
Or, la conjoncture est marquée par le ralentissement du produit intérieur brut (PIB). «Nous attendons des explications qui justifient ces chiffres» ajoute le CMC qui prétend que le taux du chômage serait deux fois supérieur aux estimations officielles.