Poilievre dévoile la motion de censure qu’il va déposer pour défaire le gouvernement

18 septembre 2024
Poilievre dévoile la motion de censure qu’il va déposer pour défaire le gouvernement

Assahafa.com

La motion de censure que compte présenter le chef du Parti conservateur Pierre Poilievre mardi est toute simple : « La Chambre n’a pas confiance dans le premier ministre et le gouvernement ».

Cette motion sera débattue mardi prochain et les députés de tous les partis seront appelés à voter le jour suivant, soit le mercredi 25 septembre. La Presse a obtenu une copie de la motion.

Si le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique (NPD) appuient la motion de censure du Parti conservateur, le gouvernement Trudeau sera renversé à la Chambre des communes et les Canadiens seront convoqués aux urnes cet automne.

À son arrivée à la rencontre hebdomadaire du caucus, mercredi, la leader du gouvernement en Chambre Karina Gould a mis au défi le chef néo-démocrate Jagmeet Singh de résister à la pression conservatrice.

« C’est à lui de décider […] s’il veut continuer la lutte contre le changement climatique, l’implantation du plan de soins dentaires, et le plan de baisser les prix des [médicaments] », a-t-elle exposé.

« C’est à lui, maintenant, de décider s’il est vraiment un politicien progressiste, ou s’il fait seulement ce que demande M. Poilievre », a tranché la ministre Gould.

De son côté, le ministre François-Philippe Champagne a bon espoir que la démarche échoue.

« Moi, j’ai confiance que les autres partis vont comprendre l’humeur des Canadiens ; l’humeur des Canadiens, ce n’est pas d’avoir une élection maintenant », a-t-il plaidé.

« Il y a encore des enjeux d’abordabilité, il y a des enjeux de logement. Les gens nous ont envoyés ici jusqu’au mois d’octobre l’année prochaine », a soutenu le ministre.

« Alors ceux qui font de la petite politique, de la politicaillerie, selon nous, vont payer le prix », a fait valoir François-Philippe Champagne.

La prochaine élection doit avoir lieu au plus tard le 20 octobre 2025.

Le gouvernement minoritaire de Justin Trudeau jouissait depuis plus de deux ans, et jusqu’à tout récemment, d’une stabilité grâce à l’entente de soutien et de confiance conclue avec le NPD.

Le chef Jagmeet Singh ayant déchiré cet accord, les libéraux reviennent à une situation minoritaire, ce qui les force à négocier à la pièce avec les autres partis. Il avait tenu des propos durs à l’endroit du premier ministre Justin Trudeau mardi en disant qu’il était « fini ».

Il a continué mercredi à tenir un discours à saveur électorale lorsqu’il s’est adressé à son caucus mercredi matin. « Si vous voulez arrêter les coupures conservatrices de Pierre Poilievre, embarquez avec nous. On est prêt pour cette bataille. On est prêt à devenir le prochain gouvernement de ce pays », a-t-il lancé.

Terrassé par un virus, il n’avait plus qu’un filet de voix à sa sortie de la réunion et n’allait donc pas faire connaître publiquement sa position sur la motion conservatrice mercredi.

Malgré les prises de paroles offensives de leur chef, les néo-démocrates ne semblent pas pressés de faire tomber le gouvernement. « On a encore des choses à réaliser », a indiqué leur chef adjoint, Alexandre Boulerice.

« Nous, on est là pour travailler. On va continuer dans les prochains jours et pour chaque vote, on va regarder qu’est-ce qui est dans l’intérêt public », a résumé par la suite le leader en chambre, Peter Julian.

Les néo-démocrates tiennent à ce que le projet de loi C-64 sur l’assurance-médicaments soit adopté au Sénat avant de jeter les gants, indique-t-on en coulisse, mais ils se demandent si les libéraux qu’ils accusent de « s’être traîné les pieds » tenteront de le retarder le plus longtemps possible.

Si le NPD réalise la moitié de ce qu’ils disent et si les conservateurs réalisent la moitié de ce qu’ils disent, d’ici quelques semaines on va être en élection », a avancé le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet.

« Il reste peu de temps pour obtenir des gains », a-t-il ajouté avant de nuancer. « Mais le NPD ne réalise jamais la moitié de ce qu’ils disent, alors il y a de bonnes chances qu’ils marchent sur la peinture et qu’ils continuent à appuyer un peu aveuglément le gouvernement de Justin Trudeau. »

Le bloquiste s’est néanmoins targué d’avoir « la meilleure organisation électorale au Québec » alors que son nouveau député Louis-Philippe Sauvé était accueilli chaleureusement par son caucus mercredi.

Si le gouvernement Trudeau devait tomber, les projets de loi en cours d’étude seraient évidemment relégués aux oubliettes. L’un d’eux, le projet de loi C-64 sur l’accès universel à des médicaments contre le diabète et à certains contraceptifs en est à l’étape finale de son cheminement, au Sénat. Ainsi, la Coalition canadienne de la santé a-t-elle exhorté les députés à voter contre la motion de censure.

Si les conservateurs parviennent à défaire le gouvernement minoritaire et à provoquer des élections générales, une décennie de travail en vue d’un régime national et universel d’assurance médicaments sera perdue », a déclaré son président, Jason MacLean.

Le projet de loi C-64 a été déposé par le gouvernement, mais il est le fruit des pressions exercées pendant des années par le NPD. L’imploration de la Coalition n’est donc pas tombée dans l’oreille d’un sourd.

Source: la presse

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