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Après la démission d’Éric Caire, remplacé par Gilles Bélanger au conseil des ministres, François Legault soutient que « ça va être zéro tolérance » pour les responsables du scandale à la SAAQ au sujet de son virage numérique.
Il laisse planer une nouvelle enquête, comme il l’avait fait jeudi. Il veut contre-vérifier les affirmations de ses ministres Geneviève Guilbault et François Bonnardel qui plaident l’innocence.
« Il continue d’y avoir évidemment des inquiétudes, avec raison, sur ce qui est arrivé avec le système SAAQclic, où il y a eu toutes sortes de problèmes. On a eu un rapport de la vérificatrice générale qui dit que les dirigeants de la SAAQ n’ont pas informé les ministres. Il y a des questions qui continuent de se poser de toutes sortes. Moi, je vais être très clair avec les Québécois : ça va être zéro tolérance. Je veux savoir tout ce qui est arrivé dans ce dossier-là. Donc on va aller au fond des choses. On va prendre les moyens qui sont nécessaires », a-t-il soutenu vendredi à la sortie du bureau de la lieutenante-gouverneure Manon Jeannotte où Gilles Bélanger a été assermenté comme ministre de la Cybersécurité et du Numérique.
Plus précisément, le rapport de la vérificatrice générale Guylaine Leclerc, qui a mis le feu aux poudres la semaine dernière, révélait que des dirigeants de la SAAQ avaient caché des informations cruciales sur l’avancement du projet, son coût réel et ses retards. Mais elle n’a pas établi si oui ou non les ministres concernés avaient été bernés.
Le premier ministre François Legault fait monter en grade un député d’arrière-ban, Gilles Bélanger, en le nommant ministre de la Cybersécurité et du Numérique pour remplacer Éric Caire.
M. Bélanger, adjoint de M. Legault, s’est démarqué comme responsable du dossier de l’internet haute vitesse en région.
« C’est un homme d’affaires aguerri et je lui avais donné le mandat dans le premier mandat que j’ai eu depuis d’étendre l’internet haute vitesse dans toutes les régions du Québec. Ça lui a donné la chance de bien connaître toutes les régions du Québec et de réussir son pari […]. Même s’il n’était pas ministre, c’est quelqu’un qui a beaucoup agi pour notre gouvernement », a affirmé François Legault dans une courte déclaration aux médias. Il a refusé de répondre à des questions.
Il me donne toute une responsabilité, c’est vraiment excitant il y a plusieurs dossiers au niveau informatique que je vais commencer par prendre connaissance des dossiers. Et puis je pourrai vous revenir pour la suite des choses.
Gilles Bélanger
Le député d’Orford fait partie des députés élus en 2018 lors de l’arrivée au pouvoir de la Coalition avenir Québec. Sa percée dans cette circonscription traditionnellement libérale avait causé la surprise. Rappelons que le candidat à la direction du Parti libéral du Québec, Charles Milliard, a annoncé en novembre dernier qu’il veut se présenter dans Orford aux prochaines élections.
François Legault a annoncé en début d’après-midi jeudi la démission d’Éric Caire, qui était devenu une « distraction » pour son gouvernement en raison du scandale à la SAAQ. Il l’avait rencontré plus tôt en matinée cette journée-là. M. Caire demeure député de La Peltrie, dans la région de Québec.
Depuis le début de la semaine, dans l’espoir de calmer la tempête, François Legault misait surtout sur l’annonce d’une enquête de l’Autorité des marchés publics et d’une autre commandée par le ministère des Transports, de même que sur l’invitation faite à l’UPAC de se pencher sur le dossier. Il constate maintenant qu’il devra en faire plus.
Jeudi, François Legault a évoqué quelques pistes pour aller « au fond des choses » dans le dossier SAAQclic : la Commission de l’administration publique, qui pourrait faire enquête, une « autre enquête indépendante », ou bien une nouvelle mission pour la vérificatrice générale.
Il veut en avoir le cœur net : l’ex-ministre des Transports et actuel ministre de la Sécurité publique François Bonnardel et la ministre des Transports Geneviève Guilbault soutiennent qu’ils ont été tenus dans l’ignorance du fiasco de la SAAQ. « Est-ce qu’il faut aller encore plus loin pour s’assurer que c’est vrai ? », se demandait le premier ministre jeudi.
Il y a eu cafouillage plus tôt cette semaine alors que le conseil des ministres a nommé Pierre E. Rodrigue comme patron de l’Office des professions pour annuler sa décision et réévaluer son choix quelques heures plus tard. Il était l’ancien sous-ministre d’Éric Caire et avait salué le travail d’un haut reponsable de SAAQclic, Karl Malenfant. Parti à la retraite depuiss un an, M. Malenfant a soutenu au quotidien Le Devoir que le ministre avait été informé en 2022 des problèmes entourant le virage numérique de la société d’État.
Source: Morocco word news