Grève mondiale pour le climat: foule record à Montréal

28 septembre 2019
Grève mondiale pour le climat: foule record à Montréal

Assahafa.com

Les organisateurs espéraient être surpris. Ils l’ont été. La marche pour le climat qui s’est tenue hier à Montréal a non seulement été « la plus importante manifestation de l’histoire du Québec », disent-ils, mais aussi la plus importante de la planète, dans le cadre de cette journée de grève mondiale pour le climat.

Des centaines de milliers de manifestants

La tête de la marche avait déjà gagné le point d’arrivée lorsque les derniers manifestants quittaient le point de départ. Le cortège s’étendait donc sur plus de quatre kilomètres. « On est la plus grosse manifestation de l’histoire du Québec ! », a lancé François Geoffroy, l’un des organisateurs, aux dizaines de milliers de personnes qui se massaient devant la scène aménagée à la fin du parcours, au parc Bonaventure, le plus vaste espace public au centre-ville de Montréal. Alors que les organisateurs revendiquaient entre 450 000 et 500 000 participants, Urgences-santé y allait d’une estimation plus modérée, évoquant 300 000 personnes. La police de Montréal a parlé d’une « foule record » et affirmé qu’il s’agissait de l’événement de la plus grande envergure qu’elle ait eu à encadrer.

Greta ovationnée

« Bonjour, Montréal ! Je suis très heureuse d’être ici, au Canada, au Québec », a lancé en français Greta Thunberg à la foule qui venait de l’accueillir par une longue ovation et qui scandait son prénom. L’adolescente suédoise avait marché en tête de cortège, tout juste derrière un groupe d’une trentaine de jeunes autochtones et allochtones tenant une bannière de 11 mètres conçue par l’artiste anichinabée Rachel Thusky-Cloutier. Elle brandissait pour sa part sa célèbre pancarte sur laquelle il était écrit « Skolstrejk för klimatet », soit « Grève scolaire pour le climat », en suédois. « Partout dans le monde, aujourd’hui, des millions de personnes marchent, a-t-elle souligné. C’est incroyable d’être unis ainsi ; on se sent bien, non ? »

Suède et Canada, même combat

Y allant de quelques blagues sur les similitudes entre le Canada et la Suède, Greta Thunberg a rappelé que les deux pays sont souvent présentés comme des leaders dans le domaine du climat. « Ça ne veut absolument rien dire, a-t-elle asséné. Ce sont des mots vides de sens. » Se disant déçue par les « plans insuffisants » proposés par les dirigeants de la planète réunis la semaine dernière à New York pour discuter de la crise climatique, elle a réitéré son appel à ce que l’action climatique soit basée sur ce que dit la science. « S’ils avaient fait leur travail, nous n’aurions pas à nous inquiéter ; s’ils avaient agi à temps, cette crise ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui. »

Ambiance festive

Les manifestants ont défilé dans la bonne humeur, malgré l’angoisse qui les animait. Avenue du Parc, deux hommes et un enfant soulevaient la foule avec leurs percussions : « Sau-sau-sau, sauvez la planète », scandaient autour d’eux des dizaines de personnes. « On ne se connaissait pas, mais on connaît les mêmes rythmes », a dit Kattam Laraki-Côté, heureux de cette rencontre spontanée. L’originalité de certaines pancartes faisait sourire : « Préfères-tu ta planète bleue ou bien cuite ? » ou encore « Si tu veux pas cuire, vote pas Scheer ». Au coin des rues Sherbrooke et Saint-Urbain, Scott Potter et deux amis distribuaient de l’eau aux marcheurs à l’aide de gros pichets. « En une heure, on a vidé 40 pichets », disait-il en remplissant une gourde.

Manifestation familiale

Assis sur le trottoir en face du siège social d’Hydro-Québec, Édith Mercier et Marc-Olivier Toupin faisaient une pause avec leur fils de 4 ans, équipé d’un bouclier en carton sur lequel était écrit « Arrêtons la pollution ». « C’est émouvant », a confié la jeune mère au sujet de cette manifestation réunissant de nombreuses familles. « C’est pour eux qu’on est là et qu’il faut agir », a dit Laetitia Jourdan en pointant ses deux enfants. « C’est lui qui m’a convaincu de prendre part à cette mobilisation monstre », a confié Joëlle Jérémie, accompagnée de son jeune fils Evan. « Moi, si je suis ici, c’est pour mes enfants et mes petits-enfants », a dit Francine Saia, qui se présente comme une kukum – grand-mère, en innu. Sur un carton fixé à son sac à dos, on pouvait lire : « Fini le temps des bouffons ! Les kukums en colère ! »

Source: La presse

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