« Je serais un meilleur premier ministre que lui en ce qui concerne l’économie »

18 février 2025
« Je serais un meilleur premier ministre que lui en ce qui concerne l’économie »

Assahafa.com

Après avoir soutenu que l’ancien premier ministre conservateur Stephen Harper le convoitait comme ministre des Finances, en 2012, Mark Carney a affirmé sans détour, lundi, qu’il ferait mieux que le premier ministre Justin Trudeau en matière d’économie.

« Je serais un meilleur premier ministre que lui en ce qui concerne l’économie », a indiqué le candidat à la chefferie du Parti libéral du Canada (PLC), en entrevue au téléjournal de Radio-Canada.

Justin Trudeau « a failli » dans l’atteinte de ses objectifs en matière de dépenses, considère M. Carney, qui le lui aurait même reproché, lors de discussions privées. Il déplore l’augmentation de 35 % du nombre de fonctionnaires durant son règne. « C’est clair que l’on peut être plus efficace », tranche le candidat.

Advenant qu’il remporte la chefferie, puis les élections, qui pourraient être déclenchées dès la mi-mars, M. Carney abolira la taxe carbone aux consommateurs et aux PME, en plus de réduire l’imposition de la classe moyenne.

« Je suis plus au centre que M. Trudeau en ce qui concerne l’économie, mais nous avons les mêmes valeurs lui et moi en ce qui concerne de protéger les plus vulnérables dans notre société, de bâtir une économie durable », a-t-il partagé, en entrevue avec Patrice Roy.

Dans la mire d’Harper

Dimanche, Mark Carney a lâché une petite bombe en affirmant que l’ancien premier ministre conservateur Stephen Harper a voulu lui confier le poste de ministre des Finances en 2012.

« On m’a offert des postes dans le passé – par exemple, le premier ministre Harper m’a demandé si je voulais être son ministre des Finances en 2012. Ce n’était pas approprié de le faire. Je ne l’ai pas fait », a-t-il soutenu sur les ondes de CBC.

« À l’époque, j’étais gouverneur de la Banque du Canada, et je n’avais pas le sentiment que c’était approprié de passer directement [de ce poste] à la politique active », a-t-il précisé lors de cette entrevue diffusée dimanche.

Cette révélation de Mark Carney survient alors que ce dernier était déjà dans la mire des conservateurs de Pierre Poilievre. Le rôle qu’il a joué pendant la crise financière de 2008, par exemple, a été minimisé ou remis en question ces derniers jours.

« Le mérite revient à [l’ancien ministre des Finances] Jim Flaherty et à Stephen Harper. Point final », a écrit sur le réseau X Anaida Poilievre, la femme de Pierre Poilievre, il y a quelques jours.

« Ce qui est en train de se passer en ce moment n’est pas seulement trompeur. C’est consternant », a dénoncé dans le même message celle qui a travaillé au Sénat entre 2008 et 2015.

Un ancien directeur des communications du regretté Jim Flaherty s’en est mêlé.

« Allons donc. J’étais là, et Carney a joué un grand rôle. Le leadership politique clé est venu de Flaherty et Harper, mais Carney était aux premières loges, avec une vision et une politique monétaire astucieuse », a réagi Chisholm Pothier.

La version de Stephen Harper a été sollicitée auprès de sa firme de consultation Harper & Associates, lundi.

D’accord avec François Legault

Depuis l’imposition de droits de douane par les États-Unis, le premier ministre du Québec François Legault martèle l’importance de renégocier l’Accord Canada – États-Unis – Mexique (ACEUM) rapidement.

« Il a raison, considère Mark Carney. En fait, M. le président Trump l’a déjà fait, avec ses actions contre l’acier, l’aluminium, les automobiles. Il a brisé l’entente, il l’a déchiré. Il faut rétablir des certitudes pour nos travailleurs canadiens. »

Le Canada se trouve en bonne position pour négocier cette entente, selon lui, puisqu’il possède « de bonnes cartes dans ses mains », comme le pétrole, l’électricité, l’uranium et les métaux critiques.

Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche a fait bouger les plaques tectoniques politiques au Canada. La domination conservatrice dans les sondages a été fragilisée par les menaces du président des États-Unis d’imposer des droits de douane et ses propos répétés sur le « 51État ».

Et il semble que Mark Carney en soit le principal bénéficiaire. D’après un coup de sonde réalisé par la maison de sondages Léger, avec lui à la tête du Parti libéral du Canada (PLC), les deux formations se retrouveraient à égalité, avec 37 % d’appuis.

Chose certaine, il a toute l’attention de Pierre Poilievre. Le chef conservateur a multiplié les attaques à son endroit lors du rassemblement conservateur qui s’est tenu samedi à Ottawa, en l’associant au bilan des libéraux de Justin Trudeau.

« On doit reprendre le contrôle de la criminalité, de la drogue et de la frontière, qui sont actuellement entre les mains des libéraux de Trudeau et Carney et de leur idéologie radicale, woke et sans limites », a-t-il entre autres lancé.

Le nom de l’ancienne ministre des Finances Chrystia Freeland n’est pas sorti de sa bouche une seule fois.

La personne qui succédera à Justin Trudeau sera connue le 9 mars prochain.

D’ici là, les cinq prétendants au trône libéral – Mark Carney, Chrystia Freeland, Karina Gould, Frank Baylis et Ruby Dhalla – croiseront le fer à Montréal. Le premier débat en français aura lieu le 24 février. Le second se déroulera en anglais le lendemain.

La date limite pour verser les frais d’inscription de 350 000 $ est ce lundi.

Source: la presse

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