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François Legault débarque à Washington avec l’objectif de « trouver un point d’entente » avec l’administration Trump pour éviter les tarifs de 25 % sur les produits comme l’aluminium et le bois d’œuvre. Le premier ministre a qualifié de « ridicule » le dernier geste du président américain.
Le premier ministre est arrivé en début d’après-midi dans la capitale américaine pour y tenir une série de rencontres mardi et participer mercredi à une mission spéciale du Conseil de la fédération.
Sa visite tombe à point alors que Donald Trump a annoncé lundi l’imposition de tarifs de 25 % sur l’aluminium et l’acier à compter du 12 mars.
« C’est quand même grave ce qui se passe actuellement avec M. Trump », a lancé le premier ministre à son arrivée au bureau du Québec à Washington. D’autres produits, comme le bois d’œuvre, pourraient aussi être visés par des tarifs après l’échéance du sursis accordé la semaine dernière, le 4 mars.
« Je suis ici pour deux jours. Demain, je vais rencontrer des élus, puis aujourd’hui, entre autres, des représentants de l’association du bois et de l’aluminium », a indiqué le premier ministre en s’adressant brièvement aux journalistes. Sa première rencontre se tient d’ailleurs avec la National Association of Home Builders. Il discutera avec des représentants de l’Aluminum Association, de Rio Tinto et d’Alcoa, plus tard.
M. Legault dit vouloir profiter de sa visite pour mieux comprendre la stratégie du nouvel occupant de la Maison-Blanche. « Quand M. Trump dit : “je n’ai pas besoin de vous autres”, bien c’est faux. Donc, là, ce qu’on veut, c’est de convaincre des gens autour de lui, des gens du monde des affaires, des élus, de le convaincre qu’il a besoin du Canada et qu’on est bien mieux de négocier quelque chose ensemble », a-t-il expliqué.
Ce serait bien mieux pour tout le monde qu’on trouve un point d’entente, il faudrait que [M. Trump] nous dise exactement ce qu’il n’aime pas. Mais ce qu’on sait, c’est qu’il a besoin de notre aluminium. Puis, il a besoin de notre bois.
François Legault, premier ministre du Québec
François Legault n’a pas précisé ce qu’il recherche comme entente, mais il a déjà fait valoir qu’il souhaite amorcer la renégociation de l’entente de libre-échange avec les États-Unis « au plus vite » et ne pas attendre à 2026, moment prévu de sa révision.
Un « objectif caché »
L’aluminium est le principal produit d’exportation du Québec vers les États-Unis. La valeur des exportations d’aluminium québécois vers le marché américain a atteint 8,8 milliards de dollars en 2023. Le Québec fournit 64 % de l’aluminium brut utilisé par les entreprises américaines, selon le gouvernement Legault.
Prenez juste l’aluminium aux États-Unis, ils consomment 5,9 millions de tonnes d’aluminium par année. Puis, ils en produisent juste 800 000 [tonnes], c’est 14 % de leurs besoins. Donc, c’est ridicule ce que [M. Trump] fait actuellement. Puis il doit avoir un objectif caché », a supposé M. Legault.
En parlant avec les gens [mardi], entre autres du bois et de l’aluminium, on espère essayer de découvrir ce qui est caché dans tout ça.
François Legault, premier ministre du Québec
La Presse rapportait mardi que les élus républicains ont un certain inconfort à parler du Canada depuis l’élection de Donald Trump. Le délégué du Québec à Washington, Benjamin Bélair, affirme que « tout le monde est tétanisé » et qu’à court terme, « personne ne va s’opposer » au président. « Les élus républicains, même ceux qui pensent que c’est une mauvaise idée, les tarifs – et il y en a beaucoup –, ils ne vont pas prendre la parole publiquement », a confié M. Bélair en entrevue.
Source: la presse
