Assahafa.com
Les menaces de tarifs de Donald Trump ont convaincu Québec d’assouplir ses règles en matière de camionnage, un premier pas pour mousser le commerce avec les provinces voisines. Mais aucune concession ne sera faite quant à la protection du français.
Après des décennies de surplace dans les négociations pour éliminer les obstacles au commerce intérieur au pays, d’importants progrès auraient été réalisés dans les derniers jours, selon ce qu’a indiqué la ministre des Transports et du Commerce intérieur, Anita Anand, mercredi.
Certaines barrières pourraient carrément être abolies d’ici un mois à peine, a-t-elle évoqué.
Des propos tempérés jeudi par le ministre délégué à l’Économie du Québec, Christopher Skeete.
« Il y a quand même 13 parlements qui doivent s’entendre, jaser, discuter et harmoniser, c’est long », a-t-il réagi à l’Assemblée nationale, jeudi. « Mais je suis optimiste qu’on a un momentum pour avancer », a-t-il enchaîné.
Preuve qu’un certain déblocage s’opère, Québec a accepté pas plus tard que vendredi dernier de participer à un projet-pilote pour aplanir les règles en matière de camionnage au pays.
À l’heure actuelle, ces règles varient d’une province à l’autre, par exemple en ce qui trait au poids et aux dimensions des semi-remorques ou encore pour la durée des périodes de restrictions liée au dégel.
Un véritable casse-tête pour les compagnies de camionnage qui doivent composer avec ces règles que le président de l’Association du camionnage du Québec, Marc Cadieux, qualifie de « protectionnisme indirect des provinces ». « Il y a des coûts opérationnels qui ne sont pas les mêmes si on opère dans une province ou dans plusieurs provinces », explique-t-il.
Un début de ménage
Ottawa a entamé un ménage dans ces règlements l’automne dernier en lançant un projet-pilote pour que les provinces reconnaissent les règles de leurs voisines en matière de camionnage et acceptent de les respecter.
L’Ontario, la Nouvelle-Écosse, le Manitoba, l’Île-du-Prince-Édouard, la Saskatchewan, l’Alberta, Terre-Neuve-et-Labrador, les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon et le Nunavut avaient tous levé la main.
Seuls le Nouveau-Brunswick, la Colombie-Britannique et le Québec avaient décliné l’invitation.
Un véritable casse-tête pour les compagnies de camionnage qui doivent composer avec ces règles que le président de l’Association du camionnage du Québec, Marc Cadieux, qualifie de « protectionnisme indirect des provinces ». « Il y a des coûts opérationnels qui ne sont pas les mêmes si on opère dans une province ou dans plusieurs provinces », explique-t-il.
Un début de ménage
Ottawa a entamé un ménage dans ces règlements l’automne dernier en lançant un projet-pilote pour que les provinces reconnaissent les règles de leurs voisines en matière de camionnage et acceptent de les respecter.
L’Ontario, la Nouvelle-Écosse, le Manitoba, l’Île-du-Prince-Édouard, la Saskatchewan, l’Alberta, Terre-Neuve-et-Labrador, les Territoires du Nord-Ouest, le Yukon et le Nunavut avaient tous levé la main.
Seuls le Nouveau-Brunswick, la Colombie-Britannique et le Québec avaient décliné l’invitation.
Mais face à la menace des tarifs du président Donald Trump, le gouvernement Legault a récemment fait volte-face et accepté d’y prendre part lors d’une rencontre d’urgence de ce comité le 31 janvier dernier.
La décision a été entérinée par le Conseil des ministres il y a deux semaines, a indiqué le cabinet de Christopher Skeete.
Mais ce que signifie concrètement la participation du Québec à ce projet-pilote n’est toutefois pas encore clair, estime le représentant de l’industrie du camionnage Marc Cadieux.
On ne connaît pas ce que ça va donner demain, après-demain. On comprend que c’est du discours politique.
Marc Cadieux, président de l’Association du camionnage du Québec
« Commençons par nous donner une chance à nous avant de penser à négocier avec les Américains, martèle M. Cadieux. Ça fait des années qu’on parle de ça, harmoniser les règles, j’ai toujours eu l’impression que c’était un fantasme. »
La protection du français
Québec n’entend toutefois pas assouplir les règles en place dans la province pour protéger le français. « Ça va demeurer, il ne faut pas que ça change », a indiqué le ministre Christopher Skeete jeudi.
Au-delà de la traduction des étiquettes des produits mis en marché ici, certaines règles existent par exemple en matière de mobilité de main-d’œuvre.
Un professionnel originaire d’une autre province pourra faire reconnaître ses compétences sans problème, en quelques jours à peine, dit-il. « L’enjeu, c’est que pour être reconnu par un ordre professionnel du Québec, on doit parler et maîtriser le français, et moi je pense que c’est normal. Ce n’est pas quelque chose qui va changer », explique-t-il.
Source: la presse