« On va riposter rapidement », dit Legault

1 février 2025
« On va riposter rapidement », dit Legault

Assahafa.com

En parlant spécifiquement de tarifs douaniers sur l’aluminium, Donald Trump cible le principal produit d’exportation du Québec vers les États-Unis. François Legault est prêt aux représailles dans le but de « mettre fin à ces tarifs » au plus vite.

« On va riposter rapidement et sans hésiter », a répliqué le premier ministre dans une déclaration écrite vendredi soir.

Jusqu’ici, François Legault avait encore espoir d’éviter des tarifs. Mais les propos du président américain le conduisent à conclure que M. Trump « semble déterminé à imposer des tarifs contre le Canada et le Québec dès [ce samedi] ». L’« objectif » de M. Legault est donc « de mettre fin à ces tarifs le plus rapidement possible ».

Il s’engage à « protéger notre économie et nos travailleurs », soulignant que l’aluminium et l’acier ciblés par M. Trump représentent « des secteurs clés qui font vivre nos régions avec des emplois bien payés ».

« Dès qu’on connaîtra le contenu exact des décrets présidentiels concernant ces tarifs injustifiés, je réagirai pour informer les Québécois de la suite des choses », a indiqué le premier ministre.

Québec prépare un plan d’aide aux citoyens et aux entreprises semblable à celui adopté durant la pandémie.

Les entreprises qui étaient en bonne santé financière avant l’arrivée des tarifs, mais qui auraient des problèmes de liquidité en raison de la décision de M. Trump pourraient obtenir des prêts à des taux avantageux, par exemple.

Le gouvernement Legault compte également augmenter ses investissements en infrastructures afin de stimuler l’économie. Il estime que des tarifs douaniers de 25 % entraîneraient la perte de 100 000 emplois. Des travailleurs touchés pourraient être replacés dans le secteur de la construction, selon lui.

Une récession guette le Québec en cas de tarifs douaniers de 25 %. Dans les circonstances, le gouvernement Legault est prêt à reporter le retour à l’équilibre budgétaire, prévu en 2029-2030.

Certes, il a toujours l’intention de présenter un plan pour revenir au déficit zéro lors de son prochain budget. Mais les bouleversements économiques causés par des tarifs douaniers empêcheraient de mettre en œuvre ce plan, a dit le ministre des Finances, Eric Girard, cette semaine. « La priorité, c’est l’économie. Les finances publiques, c’est extrêmement important, mais secondaire » par rapport à l’état de l’économie, a-t-il affirmé.

Une part importante des exportations

Les sommes en cause sont importantes. La valeur des exportations d’aluminium québécois vers les États-Unis a atteint 8,8 milliards de dollars en 2023. C’est 10 % des exportations vers les États-Unis. Le Québec fournit 64 % de l’aluminium brut utilisé par les entreprises américaines, selon le gouvernement Legault.

De passage à Sept-Îles jeudi, François Legault a d’ailleurs visité l’aluminerie Alouette, la plus importante d’Amérique du Nord. Il a dit à cette occasion qu’il était « impossible » pour les États-Unis de se priver de l’aluminium québécois. « Si l’objectif de M. Trump c’est de remplacer les produits qui sont faits au Québec, ce n’est pas possible. Il sera obligé d’importer l’aluminium d’autres pays. Dans tous les cas, ça veut dire une augmentation importante des prix payés par les acheteurs américains », a-t-il ajouté.

Dans une lettre ouverte adressée aux Américains, il a soutenu que « les États-Unis n’ont pas la capacité de produire de l’aluminium pour remplacer cet intrant crucial et ne l’auront pas à moyen terme ».

Des tarifs douaniers « n’auraient pour effet que d’augmenter le prix des canettes de bière, des pièces de voiture, des pièces d’avion et d’une foule d’autres produits pour les consommateurs et les entreprises américaines », ajoutait-il dans cette lettre diffusée sur le site spécialisé en politique américaine The Hill à la mi-janvier.

Le Québec exporte deux fois plus de produits aux États-Unis qu’il n’en importe de ce pays. La valeur des exportations totalisait 87 milliards en 2023 ; celle des importations, 43 milliards. C’est pourquoi François Legault avait déclaré, dès les premières menaces de Donald Trump : « la dernière chose qu’on veut est une guerre tarifaire ». C’est pourtant ce qui se produira.
Source: la presse
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