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L’arrivée au pouvoir de Donald Trump à Washington constitue une raison de plus pour que les tarifs d’électricité offerts aux clients industriels d’Hydro-Québec demeurent bas, fait valoir l’Alliance pour la compétitivité énergétique du Québec (ACEQ).
Inquiets pour l’avenir, les membres de l’ACEQ ont effectué une sortie, lundi, pour inviter le gouvernement Legault à revoir sa réforme énergétique dans la foulée de la menace brandie par le président américain d’imposer des droits de douane de 25 % sur tous les produits canadiens qui entrent aux États-Unis à compter de samedi.
Cette réforme, qui pave la voie à une augmentation significative des tarifs d’électricité pour les clients industriels d’Hydro-Québec, s’inscrit dans le cadre du projet de loi 69 déposé le printemps dernier par l’ancien ministre Pierre Fitzgibbon, remplacé depuis par Christine Fréchette.
L’étude détaillée du texte en commission parlementaire n’a pas encore commencé. Mais le moment est particulièrement mal choisi pour hausser les coûts de production des usines, plaide l’ACEQ, selon qui ladite réforme menace à elle seule de faire grimper les tarifs industriels de 60 % en 10 ans.
Nous traversons une période charnière
, a déclaré son porte-parole, Jocelyn B. Allard, lundi matin, en conférence de presse
Les politiques annoncées du président américain Donald Trump, combinées à des enjeux locaux, comme la réforme énergétique du gouvernement du Québec, placent nos entreprises dans une situation précaire
, a-t-il souligné.
Pour les entreprises québécoises, ces pressions sont insoutenables et pourraient fragiliser des secteurs clés [comme] l’aluminium, la chimie, le manufacturier, la foresterie et l’agroalimentaire
, a illustré M. Allard, qui est aussi président de l’Association québécoise des consommateurs industriels d’électricité (AQCIE).
Pour toutes ces raisons, l’ACEQ demande notamment au gouvernement que les tarifs imposés aux clients industriels d’Hydro-Québec ne soient plus indexés à l’inflation.
Elle réclame en outre que ceux dont bénéficient les clients résidentiels de la société d’État, plutôt que d’être soumis à des hausses maximales de 3 % par année, soient définis en fonctions des coûts réels
déboursés par celle-ci.
On ne contrôle pas l’agenda politique à Washington, mais on a le pouvoir de renforcer nos avantages compétitifs ici, au Québec, en misant notamment sur notre énergie.
Ce n’est pas la première fois que l’ACEQ prend la parole publiquement pour tenter de convaincre le gouvernement Legault de ne pas toucher aux tarifs industriels d’électricité. L’Alliance s’était déjà exprimée à ce sujet le 5 novembre dernier. Mais c’était avant l’élection de Donald Trump.
Dans une déclaration écrite, la ministre Christine Fréchette a convenu lundi qu’il était important de tenir compte du nouveau contexte qui pourrait découler des décisions de l’administration américaine, ainsi que leurs impacts potentiels, sur les entreprises et les industries québécoises
dans le cadre de l’étude détaillée du projet de loi 69.
Celle-ci devrait d’ailleurs s’amorcer prochainement
, a-t-elle assuré, réitérant que le projet de loi était, selon elle, essentiel pour l’avenir énergétique du Québec
.
Mme Fréchette a déjà promis que son gouvernement viendra en aide aux entreprises touchées si le président américain met à exécution sa menace de tarifs douaniers. Le premier ministre François Legault a également repris cet engagement en l’élargissant aux particuliers susceptibles de perdre leur emploi.
L’ACEQ compte sept organisations partenaires, soit :
- l’Association québécoise des consommateurs industriels d’électricité (AQCIE);
- le Conseil du patronat du Québec (CPQ);
- Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ);
- l’Association de l’aluminium du Canada (AAC);
- le Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ);
- l’Association canadienne de l’industrie de la chimie (ACIC);
- le Conseil de la transformation agroalimentaire du Québec (CTAQ).
Source: Radio Canada