« Justin Trudeau a commis plusieurs erreurs »

18 décembre 2024
« Justin Trudeau a commis plusieurs erreurs »

Assahafa.com

Justin Trudeau aurait annoncé à Chrystia Freeland qu’il la dépouillait de son portefeuille des Finances sans même avoir l’assurance que Mark Carney la remplacerait.

Avant de parler à sa numéro deux sur Zoom, vendredi, le premier ministre aurait offert le poste de ministre des Finances à l’ancien gouverneur de la Banque du Canada.

Ce dernier n’aurait toutefois pas accepté l’offre de façon définitive, a indiqué à La Presse une source bien au fait des interactions qui ont eu lieu depuis vendredi.

« Il devait donner une réponse lundi. Ce qu’il a fait », a raconté la même personne, selon qui Mark Carney demeure « vraiment intéressé à servir le Canada ».

L’information recoupe celle qu’a communiquée une source gouvernementale à La Presse vendredi soir, après la discussion entre Justin Trudeau et Chrystia Freeland. « Les discussions sont très sérieuses. Mark Carney est en réflexion. Rien n’est acquis encore. Mais cela va affecter le remaniement ministériel », avait alors confié cette source digne de foi qui a requis l’anonymat parce qu’elle n’était pas autorisée à parler publiquement des tractations en cours.

Dans un article paru mardi après-midi, le Globe and Mail rapporte de son côté, en citant trois sources libérales, que Justin Trudeau a carrément annoncé à Mme Freeland, vendredi, que c’est Mark Carney qui la remplacerait.

Chrystia Freeland a eu la fin de semaine pour y réfléchir… et pour rédiger sa lettre de démission.

« C’est assez incompréhensible. Justin Trudeau a commis plusieurs erreurs », juge notre source au fait des interactions depuis vendredi, qui s’est confiée sous le couvert de l’anonymat.

Il n’a pas été possible d’obtenir la version des faits de Justin Trudeau, de Mark Carney, ou encore de Chrystia Freeland.

Mais on connaît le résultat : lundi matin, à 9 h 07, celle qui était également vice-première ministre a claqué la porte du Cabinet.

Elle a eu une discussion téléphonique avec le premier ministre avant de publier la lettre où elle critique ses « astuces politiques coûteuses ».

Les tactiques ne sont pas identifiées, mais il est question du congé de TPS et du chèque de 250 $ que le bureau du premier ministre voulait envoyer aux salariés canadiens.

Ces annonces ont été faites le 21 novembre.

Le 25 novembre, Donald Trump annonçait son intention d’imposer des tarifs de 25 % sur les importations canadiennes.

« C’est vraiment depuis ce jour-là que les tensions avec le bureau du premier ministre se sont aggravées », a expliqué une source libérale.

Démissionner au lieu d’être rétrogradée

La goutte de trop est tombée vendredi.

 Le premier ministre lui a dit qu’il allait remanier le Cabinet mardi ou mercredi, après le dévoilement de la mise à jour économique », a soutenu la même source libérale.

Entre une « rétrogradation très publique » à la tête d’un ministère des relations canado-américaines et la démission, Chrystia Freeland a fait son choix, conclut cette personne.

En coulisses, des fidèles de Justin Trudeau font remarquer que jusqu’à tout récemment, la députée torontoise était disposée à présenter la mise à jour économique.

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, ne voit pas les choses ainsi.

Elle a été traitée de façon très inélégante par le premier ministre.

Yves-François Blanchet, chef du Bloc québécois, en mêlée de presse, mardi

Quant au leader conservateur, Pierre Poilievre, l’un de ses plus grands détracteurs, il s’est soudainement porté à sa défense.

« Elle essayait de reprendre le contrôle des dépenses », a-t-il lancé lundi aux Communes, en parlant de la grande argentière qu’il a plusieurs fois traitée d’« incompétente ».

Le premier ministre en réflexion ?

Le départ de Chrystia Freeland, qui a pris à peu près tout le monde par surprise sur la colline du Parlement, a donné un nouveau souffle aux libéraux qui avaient contesté le leadership de Justin Trudeau.

En matinée, mardi, le caucus des femmes s’est réuni avec ce point précis à l’ordre du jour, selon nos informations.

C’était au lendemain d’une rencontre du caucus national convoquée d’urgence, pendant laquelle plusieurs députés ont demandé à leur patron de tirer sa révérence.

« Je ne l’avais jamais vu aussi songeur », a relaté une députée qui était dans la salle.

Je suis heureux que le premier ministre réfléchisse à la suite des choses.

 Le député libéral Peter Fragiskatos

Son collègue Sean Casey ne se berce pas d’illusions. « Il n’est pas affecté ! Rien dans ses actions n’indique qu’il a changé d’avis », a-t-il lâché.

Et si un remaniement ministériel avait lieu cette semaine, d’autres langues pourraient se délier, croit l’élu.

Car l’attrait d’une voiture ministérielle peut en inciter à rester dans le rang. « Selon moi, c’est pour cela qu’on a fait tarder le remaniement », a-t-il avancé.

Entrevues annulées

Le premier ministre n’a pas encore réagi publiquement au départ de Chrystia Freeland.

Il a d’ailleurs fait une croix sur les traditionnelles entrevues de fin d’année qu’il devait accorder à certains médias.

Cela inclut la table éditoriale qui devait avoir lieu jeudi dans les bureaux de La Presse.

De quoi alimenter les spéculations sur son avenir politique, alors que la Chambre des communes fait relâche jusqu’au 27 janvier prochain.

Source: la presse

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