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Un premier tronçon du futur « corridor de mobilité durable » a été mis en service ce mardi sur le boulevard-Henri-Bourassa, à Montréal. Le projet, contesté par plusieurs, doit à terme combiner un Service rapide par bus (SRB) et un Réseau express vélo (REV) sur 18 kilomètres.
La nouvelle, d’abord évoquée lundi soir au conseil municipal, a été confirmée mardi par la Ville de Montréal. Depuis juillet dernier, les ouvriers étaient nombreux et les pépines à l’œuvre sur ce premier tronçon de travaux de plus de 2 kilomètres, entre l’avenue Marcelin-Wilson et la rue Lajeunesse.
Comme ce sera le cas sur tous les autres à terme, ce segment du boulevard est donc passé de quatre à deux voies automobiles par direction. Une voie réservée aux autobus de type SRB est maintenant en place sur ce tronçon dans les deux directions, avec des quais pour autobus universellement accessibles à chaque arrêt.
Or, contrairement au SRB Pie-IX, le futur SRB d’Henri-Bourassa sera « léger », dans le sens où il n’aura pas d’empreinte physique sur la voie.
Une piste cyclable unidirectionnelle protégée, faisant partie du REV, a été aménagée dans les deux directions. Montréal dit en avoir profité pour sécuriser plusieurs intersections en construisant des « zones-refuges pour piétons », en plus de procéder à la mise aux normes de certains feux de circulation.
Les aménagements permanents du deuxième tronçon – entre la rue Lajeunesse et le boulevard Saint-Laurent – doivent se faire au printemps prochain. La Ville veut avoir réalisé la totalité de ce « corridor de mobilité durable » du boulevard Henri-Bourassa, qui fera 18 kilomètres entre l’autoroute 13 et le boulevard Lacordaire, d’ici 2027. Le projet traversera trois arrondissements. D’ici 2026, les travaux devraient avoir été exécutés entre l’avenue Marcel-Wilson et la rue des Récollets.
Des retards possibles, de l’opposition
N’empêche, des retards dans les travaux ne sont pas impossibles, a prévenu lundi soir la conseillère associée au comité exécutif, Marianne Giguère.
« Il peut y avoir des délais, des échéanciers qui bougent quand on planifie autant d’avance, mais ça n’empêche pas que notre objectif est de le réaliser le plus rapidement possible », a-t-elle dit, en réponse aux questions d’un citoyen.
Depuis son lancement, le projet de transformation du boulevard Henri-Bourrassa ne fait pas que des heureux. Une pétition demandant à la Ville de reconsidérer ses intentions a d’ailleurs recueilli des milliers de signatures, tant de résidants que de commerçants, dans la dernière année.
« On a le goût de tout vendre et de sacrer notre camp. Tout ce qu’on demandait, c’était de revoir le projet, de prendre une pause et de nous consulter pour garder certaines places de stationnement. La Ville ne nous a jamais écoutés », disait l’été dernier le propriétaire de la boucherie Salaison St-André, André Savoie, l’un des instigateurs de la mobilisation commerciale.
« Il y a plusieurs commerçants qui ont fermé depuis que vous avez annoncé le projet. Vous avez pensé à ça ? Ici, dans le quartier, tout le monde est contre », avait aussi lancé un commerçant mécontent, lors d’une visite de chantier de La Presse, l’été dernier.
Source: la presse