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Le ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller, déplore la décision du gouvernement Legault de suspendre deux importants programmes d’immigration permanente au Québec pour freiner une hausse plus élevée que prévu du nombre de nouveaux arrivants l’an prochain.
Selon lui, le Québec risque de se priver de nouveaux arrivants ayant tous les atouts pour s’intégrer rapidement dans la société québécoise. Le ministre Marc Miller se dit même prêt à faire en sorte que ces nouveaux arrivants qui maîtrisent la langue française puissent s’installer ailleurs au pays afin d’assurer l’épanouissement des communautés francophones minoritaires.
Le ministre de l’Immigration du Québec, Jean-François Roberge, a annoncé mercredi qu’il imposait un moratoire sur deux programmes d’immigration permanente, soit le Programme régulier des travailleurs qualifiés et le Programme de l’expérience québécoise.
Le gouvernement Legault veut élaborer un scénario menant à la réduction du seuil d’immigration permanente au Québec en tenant notamment compte des immigrants temporaires dans sa planification.
« Je ne veux pas spéculer sur le pourquoi du gel de l’émission des certificats de sélection du Québec, qui est l’unique façon de devenir un résident permanent du Québec. […] Mais ça n’aide en rien la réduction potentielle des résidents temporaires. Il y a un certain malheur là-dedans parce que dans le Programme de l’expérience québécoise, ce sont des étudiants qui parlent le français, des francophones, il y a des gens qui sont là qui s’attendaient à devenir des résidents du Québec qui vont être un peu laissés pour compte », a relevé le ministre Miller en mêlée de presse.
Soulignant que la semaine prochaine marquera la Semaine de l’immigration francophone et qu’Ottawa s’est fixé des cibles à la hausse pour attirer des immigrants francophones à l’extérieur du Québec, M. Miller a ainsi ouvert la porte aux nouveaux arrivants francophones qui pourraient être contraints de renoncer à l’idée de s’installer au Québec.
« J’ai mis des cibles très agressives dans mon plan d’immigration, c’est-à-dire de monter jusqu’à 10 % dans les communautés francophones en dehors du Québec, je serais même prêt à accueillir ces gens-là parce que ce sont des gens brillants. Ce sont des gens qui pètent des scores incroyables dans les qualifications. Donc, je ne vois pas pourquoi on ne les accueillerait pas en dehors du Québec parce qu’on a besoin de francophones dans les communautés en dehors du Québec. C’est une chose que l’on pourrait faire. »
L’an dernier, le gouvernement fédéral a atteint son objectif qu’au moins 6 % des immigrants permanents qui s’installent à l’extérieur de la province soient des francophones. La cible a été fixée à 10 % pour les prochaines années.
« On a un devoir important au Canada de s’assurer que les communautés francophones en dehors du Québec puissent s’épanouir. L’immigration, c’est une piste de solution. J’ai dépassé la cible de 6 % que je me suis fixée l’année dernière. Mais je me dois d’atteindre 10 % selon notre plan d’immigration. Alors, on serait prêt à les aider », a ajouté le ministre Miller.
Le ministre est aussi revenu à la charge pour demander que Québec lui remette son plan afin de réduire le nombre de résidents temporaires au Québec, soulignant que le gouvernement fédéral l’attendait depuis plusieurs mois. Il a rappelé qu’Ottawa avait déjà fait connaître ses intentions à cet égard.
« On leur demande depuis des mois de voir leur plan. Depuis le début de l’année, j’ai annoncé plusieurs mesures qui vont réduire les résidents temporaires à travers le Canada, y compris au Québec. C’est un plan qui est chiffré, que l’on peut mesurer. Mais encore une fois on n’a pas encore vu ce plan du Québec », a-t-il dit.
Source: la presse