Deuxième vague : Legault sous le feu de la critique

22 septembre 2020
Deuxième vague : Legault sous le feu de la critique

Assahafa.com

La porte-parole libérale en santé, Marie Montpetit, a sommé lundi le gouvernement de François Legault de faire preuve de plus de sérieux et de cohérence dans la gestion de la deuxième vague annoncée de la pandémie.

La santé publique du Québec a rapporté lundi pas moins de 586 nouveaux cas de COVID-19, faisant grimper le total à 68 128 depuis le début de la pandémie.

En conférence de presse, le directeur national de santé publique, le Dr Horacio Arruda, a déclaré que la province est dans la deuxième vague. Il a ajouté qu’il était très, très, très préoccupé par la situation.

Pour le Parti libéral du Québec (PLQ), François Legault ne maîtrise pas la situation.

Concernant le classement des régions de Montréal, de Chaudière-Appalaches ainsi qu’une portion de la région de la Capitale-Nationale au niveau d’alerte orange, Mme Montpetit déplore que très peu de mesures additionnelles soient appliquées.

Il n’est plus question par exemple de fermer les bars, les salles à manger des restaurants ou les gyms ni d’interdire à nouveau le sport parascolaire à l’extérieur des classes-bulles.

À chaque jour, ils ressortent leurs pinceaux et ajoutent de nouvelles couleurs, des préalertes et du orange pâle, a raillé Mme Montpetit. Il commence à y avoir tellement de messages ambigus que […] les gens sont confus.

Force est de constater qu’entre les messages […] du directeur de la santé publique qui est extrêmement préoccupé et les mesures qui sont mises en place, il y a quand même une disparité qui est importante, a souligné Mme Montpetit.

Selon elle, le gouvernement ne maîtrise pas la situation et risque surtout de semer l’inquiétude avec des changements de couleur qui ne sont pas encore clairs

Pression sur le gouvernement

En entrevue à l’émission Le 15-18 sur les ondes d’ICI Première, l’ancien ministre délégué à la Santé David Levine estime que le message du gouvernement prête à confusion en donnant l’exemple d’un bar dans une zone qui arrête de servir l’alcool à 23 h, mais de l’autre côté de la rue, c’est une autre région ou trois kilomètres à côté, c’est une autre région, le bar n’arrête pas à 23 h, il y a une confusion.

Si on est vraiment dans une deuxième vague, pourquoi ne pas prendre tout le Québec ensemble, donner un certain nombre de règles sûres et stables, claires pour l’ensemble de la population, a dit l’ancien PDG de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal.

Maintenir un certain sens de normal dans un moment où c’est pas normal, moi je pense que ça prête plus à confusion, a-t-il ajouté.

Il a toutefois précisé qu’un gouvernement a beaucoup de difficulté à donner des commandes à l’ensemble de la population […] c’est compliqué pour eux autres.

Trouver le bon équilibre

Pour le Dr Karl Weiss, microbiologiste et infectiologue à l’Hôpital juif de Montréal, il n’y a toutefois pas de raison de jeter la pierre au gouvernement, qui est dans une situation d’équilibriste, dit-il.

Il faut éviter de détruire le canevas social et économique et garder les écoles ouvertes, et en même temps préserver la population. La solution facile n’existe pas, il va falloir s’adapter, pense-t-il.

M. Weiss pense également que le confinement, même s’il a eu un impact très positif lors de la première vague, n’est plus la solution à adopter. Selon lui, d’ailleurs, la responsabilité de contrôler l’épidémie ne revient pas seulement au gouvernement, mais aussi à la population.

Et il insiste sur le fait que le port du masque est un outil de taille dans la lutte contre la propagation du virus. Le médecin remet donc en perspective les conclusions d’une méta-analyse dévoilée hier par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) qui indique entre autres qu’il y a un manque de données scientifiques fiables pour juger de l’efficacité du couvre-visage dans la population générale.

C’est clair que tout le monde qui connaît la littérature est en désaccord avec ça. Sans les masques, on aurait probablement été dans une catastrophe beaucoup plus grande. Les masques ne sont plus matière à débat. Ils sont d’une utilité extrêmement grande, beaucoup plus que les autres mesures, assure-t-il.

L’INSPQ précise d’ailleurs que ce manque de données ne doit pas être interprété comme une preuve de son inefficacité.

La position d’un PDG d’un CIUSSS de Montréal fait réagir

L’infectiologue est également en désaccord avec le Dr Lawrence Rosenberg, à la tête du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal, qui a déclaré sur les ondes de CTV, il y a une semaine, que le coronavirus n’est probablement pas vraiment plus dangereux que la grippe saisonnière.

M. Rosenberg avait cependant nuancé son propos en insistant sur le fait que le virus mettait beaucoup plus en danger les personnes âgées et celles affligées de comorbidité, et qu’il était donc nécessaire de les protéger, notamment en portant le masque.

Le Dr Weiss considère pour sa part la COVID-19 comme une maladie beaucoup plus sévère que l’influenza. C’est une maladie nouvelle qui a des caractéristiques particulières. Par exemple, le virus provoque des caillots dans le sang, et c’est aussi un virus qui est très inflammatoire, ce que l’influenza n’est pas. Ce n’est pas du tout les mêmes défis que l’influenza, c’est clair, lance-t-il.

Dans une déclaration rendue publique ce matin, le Dr Rosenberg a maintenu ses propos.

Selon son porte-parole, le médecin se base sur une étude de l’Université Stanford du Dr John Ioannidis qui démontrerait que le taux de mortalité par rapport au taux d’infection est sensiblement le même pour l’influenza et la COVID-19.

Le porte-parole a toutefois tenu à souligner à Radio-Canada que, lors de l’entrevue donnée à CTV, le Dr Rosenberg n’a en aucune façon diminué la gravité de la pandémie. Depuis le début, le Dr Rosenberg est un fervent défenseur des mesures sanitaires qui cherchent à réduire la transmission de la COVID-19 en l’absence d’un vaccin, a-t-il écrit dans un courriel.

Source: Radio-Canada

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