Assahafa.com
Les nombreux ministres fédéraux interrogés mardi matin n’ont démontré aucun appétit pour la tenue d’un vote secret du caucus national sur le leadership de leur chef, Justin Trudeau, comme le réclament des députés de leur formation.
« Le premier ministre a été très clair : on passe à autre chose », a lancé le ministre du Travail, Randy Boissonnault, premier à arriver à la réunion du caucus après M. Trudeau qui, lui, n’a pas dit un mot.
M. Boissonnault, qui assure être « très confiant » dans l’unité du caucus, estime que les députés insatisfaits ne devraient pas laver leur linge sale en public et que le vote ne peut de toute manière pas avoir lieu parce qu’« on n’a pas ce mécanisme ».
Croyez-vous que vous gagneriez ce vote, s’est fait demander son collègue à l’Énergie et aux Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson. « Nous sommes unis et nous devons avoir le “focus” sur les enjeux que les Canadiens veulent », a-t-il répondu.
Le lieutenant politique de Justin Trudeau pour le Québec, Jean-Yves Duclos, a lui aussi carrément refusé de dire s’il craint le résultat d’un vote secret. Et comment prouve-t-on sans vote secret la prétendue unité du caucus ? « Parce que tout ça se discute au caucus national. »
Or, lundi, le député ontarien Yvan Baker a expliqué qu’un vote secret permettrait, selon lui, d’« unifier le caucus, unifier le parti », mais aussi de « permettre aux députés de voter sans crainte de représailles ».
M. Trudeau a clairement indiqué aux journalistes la semaine dernière qu’il est là pour rester, malgré des appels d’une vingtaine de députés qui lui donnaient jusqu’à lundi pour démissionner. Leur objectif était de lui permettre de réfléchir durant la fin de semaine aux discussions tendues ayant eu lieu au caucus de mercredi.
Mardi, la coprésidente de la campagne libérale, la ministre québécoise Soraya Martinez-Ferrada, a plaidé que les militants libéraux ont voté une constitution qui ne permet pas au caucus de montrer la porte à leur chef. « C’est ça la démocratie à l’interne du parti », a-t-elle insisté.
D’autres ministres ont été plus succincts dans leurs commentaires. Le ministre de la Défense, Bill Blair, se contentant, par exemple, de répéter plusieurs fois qu’il appuie le leadership du premier ministre.
Le mécontentement à l’égard du leadership de M. Trudeau s’accroît depuis des mois alors que les intentions de vote des libéraux sont désastreuses et que la formation a encaissé coup sur coup des défaites lors d’élections partielles dans des bastions de longue date du parti.
Source: la presse