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« On veut effectivement que la note reflète la maîtrise des contenus, on veut que la note reflète le niveau d’apprentissage de l’élève, [ce qui fait que] ça ne peut pas être une note artificielle! […] Je n’ai aucun enjeu à rappeler aux directions qu’il n’y a que les enseignants qui peuvent changer les notes. Nous le ferons », a indiqué Bernard Drainville.
Il répondait ainsi au député péquiste Pascal Bérubé qui lui demandait d’intervenir à la suite de nos révélations sur des notes bonifiées par les directions d’école dans un contexte où les abolitions de classes d’adaptation scolaires se multiplient.
Il y a des notes qui ont été changées en toute impunité. On ne peut pas laisser faire ça!
, s’est indigné au Salon rouge le député péquiste Pascal Bérubé.
La députée solidaire Ruba Ghazal, elle, a demandé au ministre une enquête sur ce qu’elle a appelé le traficotage des notes
.
J’imagine que le ministre aussi, en faisant sa revue de presse, est tombé en bas de sa chaise. J’ose croire qu’il a dit à son équipe : « Kessé ça?! »
Les deux députés disent avoir recueilli, comme Radio-Canada, des témoignages d’enseignants qui avaient reçu la consigne de changer les notes, parfois même par écrit, dans un courriel. C’est inacceptable
, dit Ruba Gazhal.
Je ne sais pas qui change les notes pendant l’été dans une opération magique, mais j’invite les responsables du ministère de l’Éducation à les trouver avant que moi, je les trouve! Parce que ça n’a aucun sens : on ne rend pas justice à un enfant en le faisant passer pour éviter du trouble.
Pétition et moratoire
La députée solidaire Ruba Ghazal s’est présentée vendredi à l’Assemblée nationale en compagnie de parents et d’enseignants qui ont signé une pétition pour demander un moratoire sur l’abolition de classes d’adaptation scolaire, aussi nommées classes de cheminement particulier, à Montréal.
Comme le révélait Radio-Canada, au moins 26 de ces classes ont été abolies au Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) en deux ans. Ce phénomène se produit ailleurs au Québec, notamment à Laval, dans les Laurentides et dans le Bas-Saint-Laurent. Les instigateurs de la pétition ont récolté jusqu’ici plus de 900 signatures d’appui.
Amélie-Shuka Gadbois fait partie du groupe qui s’est mobilisé. Elle n’enseigne pas en classe d’adaptation, mais au régulier, en français. Et là aussi, il y a des répercussions.
En classe ordinaire, en ce moment, on a une intégration massive d’élèves qui arrivent en difficulté
, rapporte l’enseignante de Montréal.
Je n’ai pas de moyens, on n’a pas ajouté de ressources : il en manquait déjà. Et là, on reçoit ces élèves sans ressources supplémentaires. On ne sait plus comment aider nos élèves. C’est pour ça que dans les écoles secondaires, on a signé à forte majorité, [nous] les profs.
Elle déplore qu’un élève qui obtient 35 % ou 40 % dans une matière principale, mathématique ou français, mais 60 % dans l’autre, est considéré comme ayant réussi par le centre de service scolaire.
Le CSSDM ne nie pas cette situation.
La réussite des élèves, c’est aussi de leur permettre un parcours du régulier
, indique la directrice générale adjointe Pascale Gingras.
Amélie-Shuka Gadbois invite ceux qui connaissent des élèves touchés à demander au ministre Drainville d’agir.
Au secondaire, on ferme des classes d’élèves dans le besoin. Après 22 jours de grève, où on parlait de la composition de la classe, on s’attendait à un peu plus d’écoute
, déplore-t-elle.
Le CSSDM ne nie pas cette situation.
La réussite des élèves, c’est aussi de leur permettre un parcours du régulier
, indique la directrice générale adjointe Pascale Gingras.
Amélie-Shuka Gadbois invite ceux qui connaissent des élèves touchés à demander au ministre Drainville d’agir.
Au secondaire, on ferme des classes d’élèves dans le besoin. Après 22 jours de grève, où on parlait de la composition de la classe, on s’attendait à un peu plus d’écoute
, déplore-t-elle.
Source: Radio Canada