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Le Parti libéral du Québec (PLQ) relance une idée souvent évoquée depuis les années 1960, mais jamais concrétisée. Il propose d’adopter une constitution du Québec.
Le PLQ donne ainsi suite à une recommandation de son comité de relance. Il y voit un projet rassembleur, mais aussi une occasion de prendre position politiquement face à la Coalition avenir Québec (CAQ), au Parti québécois (PQ) et à Ottawa.
Dans une vidéo qui sera publiée sur les réseaux sociaux, et dont Radio-Canada a obtenu copie, le vice-président de la commission politique du PLQ, Antoine Dionne-Charest, n’y va pas par quatre chemins.
Une constitution, c’est pas juste un bout de papier. […] C’est ce qui nous unit face au PQ pour qui les immigrants et le Canada sont la source de tous les problèmes. C’est ce qui nous protège face à la CAQ, surtout face à ses lois qui stigmatisent les Québécois qui parlent une autre langue que le français.
Le PLQ évoque une constitution qui regrouperait en un seul et même document des textes fondamentaux comme la Charte québécoise des droits et libertés et la Charte de la langue française, mais aussi les droits de la minorité anglophone en matière de santé et d’éducation. Le document pourrait aussi réaffirmer les champs de compétence du Québec.
En entrevue, M. Dionne-Charest précise que l’adoption d’une constitution québécoise serait un geste d’affirmation nationaliste.
Une constitution, c’est la colonne vertébrale d’un peuple. […] C’est la boussole pour s’orienter. […] Il n’y a pas de loi fondamentale au Québec qui dit clairement qui nous sommes, quelles sont nos valeurs et la façon dont on souhaite se définir.
La militante et ancienne candidate Julie White, qui a travaillé sur la proposition, parle d’un geste d’affirmation nationaliste
. Elle renchérit en avançant que ce serait aussi un geste d’affirmation face à Ottawa pour la défense des champs de compétences du Québec. Nous, on est dans un mode de collaboration, mais d’affirmation aussi face au gouvernement fédéral.
Le nouveau chef lié par la proposition?
La suggestion est lancée à l’aube de la course à la chefferie du PLQ. Les prétendants au poste seront donc forcés de dévoiler leur position sur l’idée d’une constitution québécoise.
On ne fera pas d’économie de débat simplement parce qu’une course à la chefferie s’en vient
, affirme le président du parti, Rafaël Primeau-Ferraro. Il ajoute que les candidats pourront en débattre, mais qu’ils ne seront pas liés par la proposition.
Il admet qu’il y a aussi, dans cette hypothèse, une volonté de faire vivre le rapport du comité de relance. On voulait qu’il y ait des suites concrètes données au rapport du comité
, ajoute-t-il.
Les militants du PLQ débattront cet automne de la proposition de constitution québécoise.
Source: Radio Canada