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Le Canada de Justin Trudeau cherche à «effacer» le Québec, affirme le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon. Il dit avoir maintenant la certitude de pouvoir tenir un référendum, qui sera probablement celui de la dernière chance.
Le chef péquiste a prononcé un discours à forte saveur souverainiste, dimanche, au terme d’un Conseil national qui portait officiellement sur l’habitation, à Drummondville.
En tête dans les sondages, Paul St-Pierre Plamondon a laissé tomber les gants contre le premier ministre canadien Justin Trudeau, qui a multiplié les intrusions dans les champs de compétence des provinces, ces dernières semaines.
À cela, s’ajoute le refus d’Ottawa de céder les pouvoirs en immigration, alors que le fédéral «abuse» de ceux-ci «aux frontières et dans les aéroports pour déstabiliser le Québec».
«L’empiétement systématique dans tous les champs de compétences du Québec est également accompagné d’un discours qui est ouvertement décomplexé, sans aucun respect pour les règles de base de ce Canada. C’est bel et bien une charge contre le Québec. Justin Trudeau n’aura jamais été aussi clair dans son intention», a-t-il déclaré devant les quelque 500 délégués et observateurs réunis.
«Le Canada est passé de l’indifférence envers le Québec à une action concertée pour nous affaiblir, pour nous effacer même, à tous les points de vue», a ajouté M. St-Pierre Plamondon.
FINIR LE TRAVAIL DU PÈRE
Pourquoi Justin Trudeau chercherait-il à s’en prendre au Québec? «On peut réfléchir à la carrière de son père et y voir une continuité», a souligné le chef péquiste en point de presse après son discours.
Mais l’effacement du Québec relève d’une tendance lourde, selon lui, qui se révèle aussi dans le chant entonné par des députés conservateurs à la Chambre des communes, la semaine dernière, après la défaite d’une motion pour abolir le serment au roi.
«Pour plusieurs, dont ceux qui chantaient God Save the King, le Québec est un problème qu’il faut éventuellement régler. […] C’est une philosophie politique du Canada qui est d’origine coloniale», dit-il.
DERNIÈRE CHANCE
Face à ce constat, Paul St-Pierre Plamondon estime que le prochain référendum sera déterminant afin d’éviter la disparition du peuple québécois.
«Les Québécois doivent réaliser que notre prochain rendez-vous avec l’histoire est peut-être, fort probablement, notre chance ultime de se donner une pérennité linguistique et culturelle», a-t-il confié à ses militants.
Le chef péquiste affirme même avoir la «certitude» que les Québécois seront appelés à se prononcer sur la souveraineté avant la fin de la décennie.
«ARROGANT» ET «RADICAL»
Cette prédiction, avec seulement 35% d’appuis à l’indépendance, lui a valu des critiques de la part de ses adversaires.
«C’est soit de l’arrogance, soit de l’euphorie mal contrôlée», a déclaré un membre du cabinet de François Legault, Stéphane Gobeil.
Le chef libéral par intérim, Marc Tanguay, a pour sa part déclaré que «Paul St-Pierre Plamondon est de loin le chef du Parti Québécois le plus radical».
Mais le chef péquiste persiste et signe : le Canada devient graduellement un État unitaire où le poids du Québec diminue. «Si on n’a même pas le cinquième des voix d’un gouvernement qui décide à notre place, on est cuit», dit-il.
Source: tvanouvelles