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Le gouvernement de l’Autorité palestinienne a remis lundi sa démission au président Mahmoud Abbas à l’heure où les tractations en coulisses s’intensifient pour réformer le leadership politique palestinien dans le cadre de «l’après-guerre» à Gaza.
«J’ai présenté la démission du gouvernement à monsieur le Président le 20 février et je la remets aujourd’hui par écrit», a déclaré solennellement lundi matin à Ramallah, Mohammed Shtayyeh, chef du gouvernement palestinien depuis le printemps 2019.
Le président Mahmoud Abbas n’a pas réagi dans l’immédiat à cette annonce du gouvernement Shtayyeh qui intervient, selon ce dernier, «à l’aune des développements liés à l’agression contre Gaza» et à «l’escalade» des violences en Cisjordanie occupée depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, le 7 octobre.
Ces derniers mois, de nombreux Palestiniens ont critiqué le président Mahmoud Abbas, 88 ans, pour son «impuissance» face aux raids israéliens dans la bande de Gaza, voire demandé sa démission.
«La prochaine étape requiert de nouvelles mesures gouvernementales et politiques qui tiennent compte de la nouvelle réalité dans la bande de Gaza (…), un besoin urgent d’un consensus interpalestinien» et la création d’un État palestinien ayant autorité sur la Cisjordanie et Gaza, a déclaré M. Shtayyeh.
Depuis des affrontements fratricides en juin 2007, le leadership palestinien est divisé entre l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas, qui exerce un pouvoir limité en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967 par Israël, tandis que le Hamas contrôle la bande de Gaza.
LES PLANS D’APRÈS-GUERRE
La démission du gouvernement Shtayyeh intervient avant une réunion des factions palestiniennes à Moscou et alors que des pays de la région, occidentaux et des opposants à Mahmoud Abbas plaident pour une Autorité palestinienne réformée chargée à terme de la Cisjordanie et de Gaza sous la bannière d’un État palestinien indépendant.
Dans un entretien la semaine dernière avec l’AFP, l’opposant Nasser al-Kidwa, neveu du défunt Yasser Arafat, avait d’ailleurs appelé à un «divorce à l’amiable» avec Mahmoud Abbas et à une nouvelle unité du leadership politique palestinien, incluant certains membres du Hamas.
De son côté, le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a proposé la semaine dernière son premier plan pour «l’après-guerre», qui prévoit le maintien du «contrôle sécuritaire» d’Israël en Cisjordanie occupée et à Gaza, une éventualité rejetée par l’Autorité palestinienne et le Hamas.
Le plan, qui ne prévoit pas la création d’un État palestinien, a été critiqué par les États-Unis, premier allié d’Israël, le secrétaire d’État, Antony Blinken, s’opposant à toute «réoccupation» de la bande de Gaza, de laquelle l’armée israélienne s’était retirée en 2005.
La guerre a été provoquée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée en Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza, qui a entraîné la mort d’au moins 1160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
En représailles, Israël a juré d’anéantir le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu’il considère, de même que les États-Unis et l’Union européenne, comme une organisation terroriste.
L’offensive israélienne a fait 29 782 morts à Gaza, en grande majorité des civils, depuis le 7 octobre, selon le dernier bilan en date du ministère de la Santé du Hamas.
Source: tvanouvelles