Secteur public : au tour des professeurs de cégep d’accepter l’entente avec Québec

21 février 2024
Secteur public : au tour des professeurs de cégep d’accepter l’entente avec Québec

Assahafa.com

Après les enseignants du réseau scolaire, les professeurs de cégep ont accepté dans une proportion de 80 % l’entente de principe conclue avec Québec dans le cadre de la dernière vague de négociations du secteur public.

C’est de manière sobre, sans triomphalisme, que les porte-parole de l’Alliance des syndicats des professeures et professeurs de cégep ont annoncé qu’à la suite de la consultation de l’ensemble de ses 20 000 membres, ceux-ci ont majoritairement adhéré au projet de règlement qui leur avait été soumis.

C’est une entente qui a été jugée assez satisfaisante par nos membres pour qu’ils la ratifient. Cela dit, il reste encore beaucoup de chemin à faire à différents égards, affirme Yves de Repentigny, vice-président de la Fédération nationale des enseignantes et enseignants du Québec (FNEEQ-CSN).

L’entente présentée n’a pas été boudée au point d’être adoptée de justesse, comme ce fut le cas pour les membres de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), mais elle a été refusée dans deux assemblées générales de la FNEEQ-CSN et n’a été appuyée que par 60 % des membres par endroit. En moyenne, toutefois, ce sont 80 % des membres qui ont approuvé la proposition d’entente présentée.

Comme les autres membres du Front commun, les membres des deux syndicats de professeurs de cégep ont été en grève pendant un peu plus de huit jours à la fin de 2023.

Des forces et des faiblesses dans l’entente

Parmi les points forts de l’entente, les porte-parole de l’Alliance mentionnent des ajustements intéressants aux échelles salariales, notamment pour ceux en début de carrière, et pour les enseignants à la formation continue.

Cependant, bien des membres ont été déçus d’apprendre que les hausses salariales à hauteur de 17,4 % sur cinq ans n’étaient accompagnées que d’une protection limitée contre l’inflation.

Ça a fâché les gens, cette incertitude par rapport à leur pouvoir d’achat, explique Youri Blanchet.

Ce dernier souligne aussi des gains en ce qui concerne l’encadrement de l’enseignement à distance. C’est un point positif parce qu’en ce moment, dans le réseau, il y a toutes sortes de choses qui se font, c’est un peu un développement sauvage qu’on voit, affirme-t-il.

La nouvelle convention collective permettra de baliser ces pratiques qui ont émergé pendant la pandémie et de reconnaître la surcharge de travail pour les professeurs que l’enseignement à distance implique, ajoute M. Blanchet.

L’entente de principe permettra aussi aux enseignants à statut précaire d’obtenir certains nouveaux avantages, comme la possibilité de scinder des tâches pour leur permettre d’enseigner plus facilement dans plus d’un cégep, ou encore l’option de refuser une tâche sans pour autant perdre sa priorité sur les listes de rappel, indiquent les deux porte-parole de l’Alliance.

En revanche, plusieurs demandes au chapitre de l’allègement de la tâche des enseignants n’ont pas été entendues. On n’a pas eu grand-chose à cet égard-là et ça laisse les membres sur leur faim, explique Yves de Repentigny. Pensons à la question de l’aide à la réussite des étudiants, cite-t-il en exemple.

M. de Repentigny explique aussi qu’un projet pilote permettant l’organisation de stages en soins infirmiers pendant la fin de semaine, imposé à la demande de la partie patronale, est assez mal reçu par les enseignants de ce secteur.

Le risque qu’on y voit, c’est que la participation à ce projet pilote soit imposée aux enseignants et que les hôpitaux profitent de ce projet pour faire des stagiaires de la main-d’œuvre bon marché de fin de semaine, soutient-il.

Les porte-parole de l’Alliance affirment être déjà à pied d’œuvre pour sensibiliser le gouvernement à leurs demandes restées en suspens, en vue des négociations de la prochaine convention collective, en 2028.

Source: Radio Canada

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