La CAQ renonce au financement privé, annonce François Legault

1 février 2024
La CAQ renonce au financement privé, annonce François Legault

Assahafa.com

Dans l’eau chaude parce que plusieurs députés ont fait miroiter la possibilité de rencontrer des ministres en échange d’une contribution au parti, François Legault annonce que la CAQ renonce aux dons populaires. Il plaide que l’intégrité n’a pas de prix et souhaite que les oppositions suivent la même directive en matière de financement.

Tanné des distractions liées au financement politique qui nuisent à son début de session parlementaire, François Legault utilise le remède de cheval et met un terme aux financements populaires à la CAQ qui provoque des «apparences» de conflit d’intérêts.

«Tant qu’il n’y aura pas d’entente avec les autres partis et avec le directeur général des élections, il n’y aura plus de dons privés à la CAQ», a lancé le premier ministre.

Plusieurs élus caquistes ont récemment sollicité des maires, des mairesses et des citoyens afin qu’ils participent à des cocktails de financement en faisant miroiter la possibilité d’y rencontrer un ministre.

«L’intégrité de notre parti, ça n’a pas de prix», a affirmé le premier ministre lors d’un point de presse jeudi matin. «Moi, il y a une chose que je ne suis pas capable d’accepter, c’est qu’on remette en question mon intégrité.»

Il mentionne que la CAQ va renoncer à beaucoup d’argent. «Le financement privé, c’est à peu près un million par année pour la CAQ», a-t-il souligné.

François Legault précise que les ministres pourront toutefois encore participer à des cocktails.

«Je trouve que c’est une très bonne chose que les ministres se promènent dans les différentes régions du Québec pour des rencontres dans des déjeuners, des dîners, des soupers, des rencontres de toute sorte, des maires, des citoyens, des représentants des différents secteurs de notre société», a-t-il indiqué.

«Mais on peut très bien faire ça sans demander de dons politiques.»

Il estime qu’il y a des apparences qui peuvent être perçues négativement en raison des sommes liés à ces cocktails. «Je pense que c’est beaucoup plus fondamental que de dire juste les ministres. Même un député qui demande à ses maires… il y a des apparences», a-t-il admis.

ATTAQUE ENVERS LE PQ?

Ainsi, en mettant un terme aux contributions populaires, sa formation recevra uniquement le financement public basé sur les résultats électoraux, soit plus de 6,4 millions $ pour la CAQ par année.

En comparaison, le PQ reçoit de l’État 2,8 millions $. Le premier ministre se défend de vouloir décocher un coup aux autres partis, principalement au Parti québécois qui mène dans les sondages et qui, en ce moment, domine le financement populaire.

En tenant compte de la méthode avancée par le premier ministre, les partis d’opposition recevraient ainsi beaucoup moins d’argent que la formation qui forme le gouvernement. Ce type de financement nuirait également à la création de nouveaux partis politiques.

Néanmoins, il demande «aux autres partis politiques» de faire de même et de réfléchir à une possibilité de modifier la loi.

«René Lévesque a été celui qui a commencé à assainir les finances publiques. Le dernier qui a déposé un projet de loi important, c’est Bernard [Drainville] pour réduire le financement privé à cent par personne. Moi, je pense qu’on devrait aller une étape plus loin pour les partis politiques existant», a-t-il signalé.

REFUS ET CRITIQUE

Le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon a rappelé qu’il s’agissait, selon lui, d’une tentative de distraction.

«La CAQ aimerait que le financement politique reflète le résultat électoral de 2022, et non l’opinion et la mobilisation des électeurs en date d’aujourd’hui. Comme on dit : bel effort, mais non. Tout ce qu’on vous demande c’est de cesser des pratiques éthiques douteuses qui consistent à monnayer l’accès à vos ministres», a-t-il rappelé sur le réseau X.

Le leader parlementaire du Parti libéral du Québec, Monsef Derraji, a rappelé que le financement populaire était «très important pour la démocratie» afin de permettre aux citoyens de s’exprimer.

«Ce n’est pas parce que ses ministres [à François Legault] ne respectent pas la loi qu’on doit interdire le financement populaire», a-t-il dit. «On va continuer d’exercer la loi et j’invite M. François Legault à respecter la loi et demander à ses ministres de la respecter.»

Source: Tvanouvelles

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