Les profs du CSS de Montréal acceptent l'entente, mais deux autres syndicats la rejettent

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Les enseignants de Laval et de Lanaudière ont rejeté à plus de 60% l’entente de principe conclue avec le gouvernement, tandis que ceux de Montréal l’ont approuvée de justesse (52%) tard jeudi soir.

Au terme d’une assemblée virtuelle de plus de huit heures, les enseignants de l’Alliance des professeures et professeurs de Montréal ont finalement voté pour accepter l’entente de principe.

Vers 2h dans la nuit de jeudi à vendredi, le résultat est tombé : 52% ont voté en faveur de l’offre.

Avec un score aussi serré, «les profs considèrent encore qu’eux et leurs élèves méritent mieux», a réagi la présidente Catherine Beauvais-St-Pierre par communiqué.

L’Alliance représente les professeurs du Centre de services scolaire (CSS) de Montréal, le plus gros au Québec.

Avec ses 9500 membres, le vote de ce syndicat pèsera lourd dans le processus d’entérinement de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), qui sort d’une grève générale illimitée de près d’un mois.

Pour être entérinée par la FAE, une entente de principe doit être approuvée par double majorité: 5 de ses 9 syndicats et par 50% de ses membres.

Plus tôt en soirée, la majorité des membres du Syndicat de l’enseignement de la région de Laval (SERL) avaient plutôt rejeté l’offre. Seulement 32% ont voté en faveur de l’entente globale.

Message clair

Du côté des syndicats affiliés à la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), qui fait plutôt partie du Front commun, les membres procèdent à deux votes différents: un sur la partie intersectorielle de l’entente (retraite, salaires, droits parentaux) et un autre sur la partie sectorielle (conditions de travail, composition de la classe).

La plupart des profs des différents syndicats locaux se sont dits contents des nouvelles promesses de salaire. Si la grogne est aussi forte, c’est en raison de l’absence de solutions satisfaisantes pour remédier aux problèmes de composition des classes, ont expliqué plusieurs intervenants.

«Le message qu’ont envoyé nos membres est clair», indique Mathieu Lessard, président du Syndicat de l’enseignement du Lanaudière (SEL-CSQ), qui représente les professeurs du Centre de services scolaire des Samares.

Seule une minorité (38%) des membres de ce syndicat ont voté en faveur de la portion de l’entente traitant des conditions de travail.

«Ce qu’ils nous ont dit, c’est qu’il y a des pas dans la bonne direction, mais malheureusement, c’est insuffisant pour attirer du monde, mais surtout de me garder »moi »», illustre M. Lessard.

Par la peau des fesses

En Estrie (SEE-CSQ), l’offre sectorielle a été acceptée par la peau des fesses (50,5%), selon les résultats diffusés jeudi.

«Les membres ont senti qu’ils n’avaient pas été écoutés par ce gouvernement-là», explique Richard Bergevin, président du Syndicat de l’enseignement de l’Estrie (SEE-CSQ).

Au contraire, la partie intersectorielle, qui porte sur le salaire, semble satisfaisante puisqu’elle a été acceptée à plus de 88%.

Toutefois, pour que l’offre salariale s’applique, il faut que l’offre sectorielle soit elle aussi entérinée, explique M. Bergevin.

Difficile à prévoir

En Montérégie, l’entente a été accueillie tièdement par les membres du Syndicat de l’enseignement de la région de Vaudreuil (SERV-CSQ). Ils ont approuvé à 64% l’offre sectorielle sur les conditions de travail et à 87% l’offre portant sur les salaires.

Le niveau d’insatisfaction semble toutefois varier d’un syndical local à l’autre. Mercredi, les membres d’un syndicat en Beauce ont accepté l’entente sectorielle à 86%.