Assahafa.com
Après une pause de 24 heures visant à permettre à tout le monde de profiter de Noël, les négociations reprennent mardi après-midi entre le gouvernement du Québec et les syndicats du secteur public. On surveillera notamment la table centrale, où se négocient les salaires et les retraites.
À toutes les tables sectorielles du Front commun, des compromis ont été trouvés sur la question de la flexibilité, que ce soit en éducation ou en santé. La question est de savoir si les augmentations de salaire seront à la hauteur des attentes
, a mentionné l’ex-syndicaliste Marc Ranger en entrevue à RDI.
Il souligne que rien n’est encore gagné
et que l’approbation de la plupart de ces hypothèses de règlement dépend d’une entente à la table centrale. Le Front commun souhaite que la bonification salariale soit suffisante pour contrer l’inflation, mais qu’elle permette aussi un certain enrichissement de ses membres, tandis que le gouvernement doit tenter de respecter son cadre budgétaire sans humilier les syndicats.
Deux importantes organisations syndicales, la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) et la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), n’ont toujours pas d’hypothèses d’ententes de principe aux tables sectorielles, là où se négocient les conditions de travail.
Il en va de même pour les professionnels de l’éducation affiliés au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui ont déjà convenu de poursuivre les négociations le 28 décembre.
Si M. Ranger est relativement optimiste pour la FIQ, compte tenu de la présence de la présence d’un conciliateur, il croit que la pression est énorme sur la FAE.
Je ne vois pas du tout comment on pourrait reprendre la grève générale illimitée à partir du 8 ou 9 janvier avec l’entente de principe qui est survenue du côté de l’autre gros joueur (FSE-CSQ) qui représente 60 % des enseignants.
Il faut s’attendre à un résultat rapidement, sinon ça sera intenable, au premier chef pour la FAE
, a-t-il ajouté.
À la veille de Noël, la quasi-totalité des 420 000 membres du Front commun était arrivée à des hypothèses d’ententes de principe. Celles-ci devront toutefois être entérinées par leurs instances respectives, puis approuvées par la suite par leurs membres avant d’être définitivement conclues. Il s’agit de :
Santé :
- APTS (Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux) – 65 000 membres
- FSSS-CSN (Fédération de la santé et des services sociaux) – 120 000 membres dans le secteur public
- FP-CSN (Fédération des professionnèles) – 8000 membres spécialisés en santé et en éducation
- FSQ-CSQ (Fédération de la santé du Québec – 5000 membres
- SQEES-298-FTQ (Syndicat québécois des employées et employés de service, section locale 298) – 25 000 membres
- CPAS-SCFP (Conseil provincial des affaires sociales, affilié au SCFP et à la FTQ) – 30 000 membres
Éducation :
- FPSES-CSQ (Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur) – 4300 membres
- FEC-CSQ (Fédération de l’enseignement collégial) – 3000 membres
- FPPE-CSQ (Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation) – 10 000 membres
- FPPC-CSQ (Fédération du personnel professionnel des collèges) – 2000 membres
- FSE-CSQ (Fédération des syndicats de l’enseignement) – 95 000 membres
- FPSS-CSQ (Fédération du personnel de soutien scolaire) – 40 000 membres
- FNEEQ-CSN (Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec) – 35 000 membres
- FEESP-CSN (Fédération des employées et employés de services publics) – 35 000 membres
- SEPB-FTQ (Syndicat des employées professionnelles et employés professionnels et de bureau) – 15 000 membres
- UES-800-FTQ (Union des employés et employées de service) – 20 000 membres
- CPC-SCFP (Conseil des collèges, affilié au SCFP et à la FTQ) – 12000 membres
- CPSS-SCFP (Syndicat canadien de la fonction publique, affilié au SCFP et à la FTQ) – 7500 membres
Mais une entente de principe aux tables de négociation n’est pas forcément gage de sortie de conflit, si au final les membres syndiqués votent contre lesdites ententes.
Depuis un peu plus d’un an, tant dans le secteur public que le secteur privé, je n’ai jamais vu autant d’ententes de principe où les membres votent en assemblée pour dire « Non, nous on n’en veut pas, c’est pas satisfaisant, retournez faire vos devoirs »
, a précisé Marc Ranger au micro de l’émission Tout un matin sur les ondes d’ICI Première.
L’ex-syndicaliste évoque les cas de la Sûreté du Québec, de Bombardier, de la SAQ, du fabricant d’autobus Prevost, de Loto-Québec, de Siemens à Drummondville, de la minière IOC sur la Côte-Nord ou des débardeurs en Colombie-Britannique.
Donc, les leaders syndicaux auront une pression incroyable
pour ne pas se tromper dans ce qu’ils vont aller chercher aux tables de négociation, a-t-il conclu.
Source: Radio Canada