Ottawa doit annoncer mardi aux constructeurs les seuils de vente de véhicules électriques

18 décembre 2023
Ottawa doit annoncer mardi aux constructeurs les seuils de vente de véhicules électriques

Assahafa.com

Ottawa va annoncer mardi une réglementation visant à garantir que les constructeurs automobiles augmentent leur production de véhicules électriques en vue de l’entrée en vigueur de l’interdiction de la vente de véhicules à essence neufs à compter de 2035.

Plus précisément, les véhicules zéro émission, qui incluent les modèles électriques à batterie et les modèles à hydrogène, devront représenter 20 % des ventes de voitures neuves en 2026, 60 % en 2030 et 100 % en 2035, a appris d’une source gouvernementale CBC News.

Cette nouvelle réglementation fédérale, qui sera connue sous le nom de norme de disponibilité des véhicules électriques, vise à garantir que les constructeurs automobiles produiront suffisamment de véhicules électriques abordables pour répondre à la demande.

Selon le Toronto Star, cette réglementation permettra de réduire les délais d’attente pour les consommateurs. Au Canada et aux États-Unis, les acheteurs doivent prévoir des délais allant de six mois à parfois plus de deux ans avant la livraison de leur véhicule électrique neuf.

D’après la source gouvernementale interrogée par CBC, le Canada s’inquiète de voir d’autres pays, notamment les États-Unis, dominer l’offre de véhicules zéro émission. Plusieurs États américains ont déjà adopté des objectifs de vente pour les véhicules électriques.

Système de crédits

La réglementation fédérale s’appliquera aux constructeurs automobiles, et non aux concessionnaires. En vertu de la législation, les constructeurs devront obtenir suffisamment de crédits pour prouver qu’ils atteignent les objectifs fixés par Ottawa.

Les constructeurs obtiendront des crédits en fonction du nombre de véhicules à faibles émissions ou à zéro émission qu’ils vendent.

Ceux-ci pourront également obtenir davantage de crédits s’ils contribuent à la mise en place de bornes de recharge.

Les entreprises qui dépassent ou n’atteignent pas leurs objectifs pourront vendre ou acheter des crédits à d’autres entreprises, ou utiliser des crédits mis en réserve.

Décarboniser le secteur des transports

Selon une analyse gouvernementale réalisée en 2022 (Nouvelle fenêtre), cette réglementation empêchera le rejet d’environ 430 millions de tonnes d’émissions de gaz à effet de serre entre 2026 et 2050.

D’après Environmental Defence, un groupe de réflexion canadien sur l’environnement, ce chiffre équivaut à environ 73 000 piscines olympiques d’essence.

Étant donné que les voitures restent sur la route pendant 15 ans, voire plus, après leur achat, 2035 doit vraiment être la dernière année où nous vendons des voitures à essence neuves au Canada si nous voulons avoir une chance d’atteindre, d’ici 2050, la carboneutralité.

Une citation deNate Wallace, responsable du programme pour les transports propres à Environmental Defence

Bien que les émissions du secteur des transports au Canada aient diminué depuis 2005, elles demeurent la deuxième source de pollution par gaz à effet de serre au pays.

Des objectifs trop ambitieux, selon l’industrie automobile

Les représentants de l’industrie automobile estiment que les nouveaux objectifs de vente fixés par Ottawa sont trop contraignants.

Au lieu d’essayer de dicter ce que les individus doivent acheter, nous suggérons que le gouvernement crée les conditions adéquates pour stimuler la demande, a déclaré Tim Reuss, de la Corporation des associations de détaillants d’automobiles.

M. Reuss presse le gouvernement de prendre en considération les coûts pour les familles et les difficultés liées à la recharge des véhicules électriques, en particulier pour les Canadiens vivant en milieu rural.

Il se demande également si le réseau de bornes électriques sera capable de répondre à la demande des voitures électriques qui prendront d’assaut les routes canadiennes.

L’Association canadienne des constructeurs de véhicules, qui représente Ford, Stellantis et General Motors, a déclaré que ces entreprises étaient déterminées à électrifier leur production. Mais son PDG, Brian Kingston, a indiqué que du soutien supplémentaire sera nécessaire pour rendre les véhicules zéro émission plus abordables.

Nous demandons aujourd’hui au gouvernement d’aider les Canadiens à passer à l’électrique avec le soutien nécessaire. Il ne doit pas imposer ce que les Canadiens peuvent ou ne peuvent pas acheter.

Une citation deBrian Kingston, PDG de l’Association canadienne des constructeurs de véhicules

Défis pour les ménages à faible revenu

Selon l’analyse (Nouvelle fenêtre), la nouvelle réglementation fédérale sera difficile à mettre en œuvre pour les communautés nordiques et éloignées, et le gouvernement continue d’évaluer les mesures qui pourraient faciliter cette transition.

La réglementation risque d’avoir un impact disproportionné sur les ménages à faible revenu, qui pourraient ne pas être en mesure de s’offrir de l’équipement de recharge à domicile.

Ces ménages devront alors compter sur les stations de recharge accessibles au public, ce qui risque d’engendrer un supplément sur le coût de l’électricité.

Pour assurer une transition facile et juste, l’analyse montre que le gouvernement travaillera sur des politiques visant à garantir que les véhicules zéro émission et les bornes de recharge seront accessibles à tous en dépit des différences économiques ou régionales.

Le groupe de réflexion indépendant Clean Energy Canada affirme quant à lui que les véhicules électriques permettront aux Canadiens d’économiser de l’argent.

Selon un rapport récent de l’organisation, un ménage canadien type pourrait économiser jusqu’à 4000 $ par an avec un véhicule électrique, comparativement à un véhicule muni d’un moteur à essence.

Source: Radio Canada

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