Les États-Unis et le Royaume-Uni se rallient au Canada

21 octobre 2023
Les États-Unis et le Royaume-Uni se rallient au Canada

Assahafa.com

Washington et Londres se rangent derrière Ottawa, reprochant à l’Inde d’avoir révoqué unilatéralement l’immunité diplomatique prévue par la convention de Vienne à une quarantaine de diplomates canadiens.

Les deux proches alliés du Canada donnent ainsi raison à Justin Trudeau, qui a dénoncé vendredi matin la décision du gouvernement indien, en invoquant un dangereux précédent en matière de relations diplomatiques internationales.

« Révoquer de façon unilatérale la protection diplomatique de [41] diplomates canadiens est quelque chose qui doit préoccuper tous les pays du monde », a regretté le premier ministre, en marge d’une annonce sur le logement à Brampton, en Ontario.

« Si ça devient permissible à un pays de tout simplement révoquer les protections diplomatiques à des diplomates, le monde devient de plus en plus incertain », a-t-il continué.

Et c’est sans compter que le fait d’amputer les missions diplomatiques canadiennes des deux tiers de leurs effectifs aura des conséquences très concrètes sur la circulation des biens et des personnes, a-t-il plaidé.

« Les impacts sont très réels pour les millions de gens qui vont et viennent entre [l’Inde et le Canada] : pour les étudiants, pour les membres de la famille, pour les mariages, pour les entreprises, pour les liens commerciaux croissants entre nos deux pays », a-t-il exposé en anglais.

Le geste du gouvernement indien rend « incroyablement difficile » la possibilité que la vie normale continue « pour des millions de gens, en Inde et au Canada », et il le fait en violant un « principe très élémentaire de la diplomatie », a enchaîné le premier ministre.

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a annoncé jeudi que le Canada avait évacué 41 de ses 62 diplomates en Inde, pour des raisons de sécurité. Elle a aussi fait savoir qu’Ottawa n’entendait pas imposer de représailles à New Delhi.

L’Inde se défend

Le département d’État américain a pris le parti du Canada.

« Nous sommes préoccupés par le départ de diplomates canadiens de l’Inde en réaction à la demande faite par le gouvernement indien auprès du Canada de réduire considérablement sa présence diplomatique en Inde », a déclaré son porte-parole, Matthew Miller, dans un communiqué transmis en début de soirée vendredi.

Pour résoudre les différends, il faut des diplomates sur le terrain. Nous avons exhorté le gouvernement indien à ne pas insister sur une réduction de la présence diplomatique du Canada et à coopérer à l’enquête canadienne en cours.

Matthew Miller, porte-parole du département d’État américain

Le Royaume-Uni a aussi affiché son « désaccord ».

La suppression unilatérale des privilèges et immunités qui assurent la sûreté et la sécurité des diplomates n’est pas conforme aux principes ni au fonctionnement efficace de la Convention de Vienne », a déclaré le Bureau des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement.

L’Inde, quant à elle, a défendu ses actions diplomatiques.

Le ministère indien des Affaires étrangères a fait valoir vendredi que sa décision de réduire le nombre de diplomates canadiens en Inde, qui, selon lui, était supérieur à celui de l’Inde au Canada, respectait les conventions diplomatiques.

Les relations entre le gouvernement Trudeau et le gouvernement Modi, déjà très froides, sont devenues glaciales après que le premier ministre a allégué le 18 septembre dernier que New Delhi avait un lien avec l’assassinat, sur le sol canadien, d’un citoyen canadien de confession sikhe, Hardeep Singh Nijjar.

Source: La Presse

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