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La situation sécuritaire au Liban commence à inquiéter sérieusement la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, si bien que celle-ci recommande aux milliers de Canadiens qui se trouvent au pays du Cèdre de partir tandis qu’il en est encore temps.
Signe que le conflit pourrait déborder au Liban, la cheffe de la diplomatie a invité lundi les Canadiens à plier bagage.
« Les Canadiens qui se trouvent au Liban devraient envisager de quitter le pays tant que des vols commerciaux sont encore disponibles », a-t-elle écrit sur X, lundi.
Le niveau d’alerte grimpe ainsi d’un cran, puisque la semaine dernière, les autorités fédérales se limitaient à déconseiller tout voyage non essentiel au pays du Cèdre.
Selon la dernière mise à jour d’Affaires mondiales, 14 544 personnes sont inscrites au registre des Canadiens au Liban.
Si le Canada devait se lancer dans une opération de rapatriement, elle serait d’une tout autre envergure que celle en cours pour Israël, la bande de Gaza et la Cisjordanie.
Lundi, 21 des quelque 250 personnes qui se trouvaient en Cisjordanie sont arrivées en Jordanie à bord d’un autobus.
« Je suis ravie d’annoncer que le premier groupe de Canadiens a maintenant traversé en toute sécurité la Cisjordanie pour se rendre en Jordanie », a signalé Mme Joly sur X.
« Merci à nos équipes de Ramallah, Amman, Tel-Aviv et Ottawa, qui ont travaillé nuit et jour pour que cela arrive », a-t-elle ajouté.
Du côté d’Israël, à ce jour, plus de 1000 passagers sont partis à bord de vols canadiens à destination d’Athènes.
Ces vols comprenaient des centaines de Canadiens ainsi que des Israéliens, des Américains, des Australiens, des Grecs et des Brésiliens.
Des vols devraient avoir lieu ce lundi 16 octobre, « et en fonction des besoins », a précisé dimanche Affaires mondiales Canada.
La bande de Gaza toujours verrouillée
Le sort des quelque 300 Canadiens coincés dans la bande de Gaza reste quant à lui incertain.
Ceux-ci n’ont pu profiter de la fenêtre d’évacuation de quelques heures qui s’était ouverte samedi au poste frontalier de Rafah, qui mène vers l’Égypte.
Le gouvernement canadien tente de négocier un passage pour ses ressortissants et leurs proches.
Un débat se tiendra à la Chambre des communes concernant la situation en Israël, à Gaza et en Cisjordanie lundi.
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a signalé que sa formation ne chercherait pas à marquer des points politiques sur l’enjeu.
Au sujet de l’opération de rapatriement, par exemple, il n’a pas ressenti le besoin de semoncer les libéraux.
Compte tenu de la portée du gouvernement, des équipements dont il dispose, de son poids international, de sa crédibilité internationale, j’ai l’impression qu’ils ont fait pas mal tout ce qu’ils pouvaient faire », a-t-il dit.
Nomination d’une envoyée à la lutte contre l’antisémitisme
Le premier ministre Justin Trudeau a annoncé lundi la nomination d’une nouvelle envoyée spéciale pour la préservation de la mémoire de l’Holocauste et la lutte contre l’antisémitisme.
Il a arrêté son choix sur Deborah Lyons, qui a été ambassadrice du Canada en Israël de 2016 à 2020, pour un mandat qui sera d’une durée de deux ans.
« Aujourd’hui, à la suite des attaques horribles contre Israël, nous réaffirmons notre solidarité avec les communautés juives du Canada », a déclaré le premier ministre dans un communiqué.
Nous devons tous affronter l’antisémitisme, la haine et l’intolérance sous toutes leurs formes afin de bâtir un avenir meilleur et plus sûr pour tous », a-t-il ajouté.
Deborah Lyons remplace Irwin Cotler, qui a été le premier envoyé spécial du Canada pour la préservation de la mémoire de l’Holocauste et la lutte contre l’antisémitisme, poste qu’il a occupé de 2020 à 2023.
Source: La presse