DENIS CODERRE : «PRIVILÉGIÉ ET HONORÉ D’AVOIR TRAVERSÉ TOUTES CES AMITIÉS MAROCAINES»

14 mai 2020
DENIS CODERRE : «PRIVILÉGIÉ ET HONORÉ D’AVOIR TRAVERSÉ TOUTES CES AMITIÉS MAROCAINES»

 

Assahafa.com

Denis Coderre n’écarte pas la possibilité d’intercéder auprès du premier ministre Justin Trudeau pour organiser la première visite du roi du Maroc, Mohammed VI, au Canada. François-Philippe Champagne [et moi-même] pouvons faire quelques chose [dans ce sens].» Cest ainsi qu’a conclu Denis Coderre son interview avec Assahafa.com débutée une heure plus tôt par une autre punchline : «Je ne suis pas juste un boxeur dans l’âme mais également dans l’arène, je dois aller jusqu’au bout des choses» !

Invité mercredi soir de l’émission Adraoui Live sur Assahafa.com, de son présentateur Abderrahmane Adraoui, et pendant près d’une heure, l’ancien ministre canadien de l’Immigration et de la Francophonie s’est prêté au jeu des questions-réponses de cette émission désormais bien installée dans le paysage audiovisuel et très suivie tant au Canada qu’au Maroc et ailleurs. «Je suis privilégié et honoré d’avoir traversé toutes ces amitiés marocaines» dit-il en substance.

Chef de classe à l’âge de 5 ans, Denis Coderre rejoint le Parti Libéral en 1988. Il est élu pour la première fois en 1997 avec à la clé 16 ans de mandature en tant que député.

Juste après les événements 11-septembre 2001, il est désigné par le premier ministre Jean Chrétien à la tête du très sensible poste de ministre de l’Immigration : «une réelle responsabilité d’équilibre entre besoin d’ouverture et contraintes de vigilance» dit-il. «Je suis un extrémiste du centre : le cœur à gauche et le portefeuille à droite», c’est ce qui fait sa force d’homme de consensus.

Grâce à ces qualités, il sera élu maire de Montréal en 2013 où il a su imposer la solidarité comme fil conducteur de la gouvernance locale par une pratique qui lui est cher : « le don de soi au cœur de la politique.»

Pour Denis Coderre, il faut savoir «aimer rire de soi (…) et apprendre à composer avec la critique, c’est la démocratie» ! Avant d’ajouter : «en politique on n’est pas là pour préparer la prochaine élection, mais la prochaine génération.»

On juge une maison à sa fondation

Fou amoureux de Montréal, l’ancien ministre, dans un beau parallèle, dit que cette ville a «depuis sa création, mis le vivre-ensemble au centre de ses préoccupations (…) comme préconisé dans le Coran.» Montréal est, selon lui, «le berceau du vivre-ensemble.»

Denis Coderre estime que chaque événement, chaque défi, est une opportunité, un outil de résilience : la diplomatie urbaine, la préservation de l’environnement, le dialogue sont de réels contrepoids au terrorisme estime-t-il.

Et en tant que ministre de la francophonie, il affirme avoir voulu donner force et vie à ce courant de pensée, celui du multilatéralisme et du multiculturalisme.

D’ailleurs, en parlant des relations entre le Maroc et le Canada, il met toujours en exergue cette convivialité sans nier qu’il y a toujours besoin de plus, en soumettant une très belle équation pour maintenir forte une économie : il s’agit d’avoir une économie diversifiée sur plan académique, culturel, gastronomique, musical,  linguistique etc. Car une bonne «stratégie des alliés n’est pas nécessairement d’être d’accord sur tout, mais d’avoir des objectifs communs pour parvenir à redistribuer de la richesse qu’il faut avoir auparavant créée mutuellement.»

Si l’on veut considérer Montréal comme une porte d’entrée pour l’Amérique, Casablanca l’est naturellement pour l’Afrique, et ce grâce à l’infrastructure qui est une donne fondamentale pour permettre ces échanges, ces déplacements.

Et les diasporas en sont l’exemple le plus patent. «Les diasporas sont les meilleurs ambassadeurs, qui ne sont pas obligés d’oublier leurs racines mais invités à les partager» au quotidien certes mais aussi à travers les outils de démocratie dont les médias sont un facteur majeur qui permet de maintenir les ponts sur le temps et en situation d’urgence. Denis Coderre les appelle les «services essentiels», une transmission des messages à travers les leaders d’opinion.

Dans ce cadre, l’ancien maire de Montréal a loué le travail fourni par l’ambassadeur du Maroc à Ottawa, Soraya Otmani, qui «a toujours cru à cette diplomatie sous tous ses angles» grâce notamment à sa grande loyauté et intégrité : «elle ne prêche pas uniquement pour sa paroisse mais crée des ponts dignes de cette fonctions» d’où «l’importance des femmes à ces postes» sensibles.

Madame l’ambassadeur a réussi à «débloquer beaucoup de dossiers grâce à son savoir-faire et sa compétence » témoigne-t-il.

Faisant l’éloge de la belle culture andalouse du Maroc, de son art, de son cinéma, de sa gastronomie, du pluralisme cultuel grâce à la communauté juive, cela est «évocateur de la force d’un peuple qui accepte la différence pour vivre ses valeurs et aller de l’avant.» Lui-même dit avoir toujours accepté avec ferveur d’assister aux iftars auxquels il a été convié car il s’agit de «moments privilégiés dans un esprit de partage, de famille, un moment d’introspection.»

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