Trudeau dégomme plusieurs de ses ministres

25 juillet 2023
Trudeau dégomme plusieurs de ses ministres

Assahafa.com

Les ministres tirent leur révérence les uns après les autres à Ottawa dans le cadre d’un important remaniement que s’apprête à annoncer Justin Trudeau. Ultimement, environ le tiers des ministères pourraient changer de mains. Un Québécois, au moins, pourrait écoper au jeu de chaises musicales : le ministre de la Justice, David Lametti, qui serait carrément écarté du cabinet, ont affirmé des sources à La Presse.

Les grosses pointures que sont les Chrystia Freeland aux Finances, Mélanie Joly aux Affaires étrangères, Steven Guilbeault à l’Environnement, François-Philippe Champagne à l’Industrie et Jean-Yves Duclos à la Santé conserveront assurément leurs responsabilités dans le remaniement que concocte Justin Trudeau, et dont la composition sera dévoilée mercredi à Rideau Hall.

Ce ne sera pas le cas des collègues David Lametti, Carolyn Bennett, Omar Alghabra, Joyce Murray, Helena Jaczek, et potentiellement d’autres, qui s’apprêteraient à céder leur place à la table du Conseil des ministres. Cela ferait de ce rebrassage de cartes l’un des plus importants effectués par Justin Trudeau depuis son arrivée au pouvoir, il y a près de huit ans.

Le premier ministre avait convoqué lundi certains de ses ministres pour les informer du sort qui les attendait. Ces rencontres, qui sont toujours entourées du plus grand secret, se poursuivent à Ottawa ce mardi. À l’issue de l’exercice, le visage du Cabinet changera de façon considérable, et des recrues y feront leur apparition, ont signalé plusieurs sources à Ottawa.

Ceux qui partent

Jusqu’à présent, pas moins de quatre ministres ont annoncé qu’ils avaient choisi, après une longue réflexion, de ne pas briguer de nouveau mandat à la prochaine élection. Officieusement, en coulisse, on ne cache tout de même pas que Justin Trudeau s’est lancé dans une opération visant à se préparer une équipe prête à en découdre au prochain scrutin.

C’est Omar Alghabra qui a parti le bal, mardi. « Après près de 11 ans comme député, deux ans et demi comme ministre, et six élections, j’ai pris la décision difficile de ne pas me présenter à la prochaine élection », a affirmé dans une vidéo le ministre des Transports, dont le passage dans ce portefeuille n’a pas été sans turbulences.

 Je me retire aussi de mon rôle de ministre, parce que le premier ministre mérite un cabinet qui est prêt à se lancer dans la prochaine campagne fédérale », a ajouté M. Alghabra. Selon des informations obtenues par La Presse, il pourrait faire le saut sur la scène municipale en briguant la mairie de Mississauga, si l’actuelle mairesse Bonnie Crombie réussit à prendre la barre du Parti libéral de l’Ontario.

Le député torontois n’était pas sur la liste des ministres ayant confirmé qu’ils comptaient être sur la ligne de départ. Sa collègue de la Ville Reine, Carolyn Bennett, qui avait perdu du galon au cabinet après le scrutin de 2021, y figurait. L’élue de longue date a pris les devants en affirmant lundi, en marge d’une annonce, qu’elle avait informé le premier ministre de sa décision de se retirer à la prochaine élection.

Même chose pour Joyce Murray, elle aussi une élue d’expérience à Ottawa, qui était sur la liste des ministres désireux de se représenter sous la bannière libérale. Elle l’avait aussi affirmé sans hésitation aux journalistes il y a quelques semaines. Puis, ceci : « Après une longue réflexion, j’ai décidé de ne pas me représenter aux prochaines élections », a tweeté la ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne.

La députée ontarienne Helena Jaczek a aussi signalé sur Twitter qu’elle tirerait sa révérence. Le ministère des Services publics et de l’Approvisionnement, un portefeuille exigeant et complexe, n’aura pas été longtemps entre ses mains. Elle aura passé moins d’un an à ce poste, dont elle avait hérité en août dernier dans le cadre d’un remaniement mineur.

Ces départs ouvrent trois postes dans le grand Toronto, un à Vancouver et un à Montréal, donc 5 sur un total de 38 ministres (39 en incluant le premier ministre). Dans le casse-tête que constitue la composition du Cabinet, la représentation régionale est un facteur important. À cela s’ajoute la parité hommes-femmes, que Justin Trudeau respecte scrupuleusement depuis 2015.

Ceux qui veulent rester

La ministre gaspésienne Diane Lebouthillier, elle, compte bien se représenter, a-t-on confirmé dans son entourage. En point de presse à Gaspé, lundi, le maire Daniel Côté avait dit son souhait de garder, à la table du conseil des ministres, un élu de la région.

C’est la prérogative du premier ministre de choisir ses ministres, donc moi, je vais respecter ça. […] Ceci étant dit, je souhaiterais évidemment que le premier ministre conserve Mme Lebouthillier au Conseil des ministres », a-t-il affirmé alors qu’il recevait la visite du chef bloquiste Yves-François Blanchet.

Quel signal ça enverrait [sinon] ? Ça enverrait le signal qu’on est encore plus loin que loin », a-t-il ajouté.

On finira par tout savoir mercredi, alors que Justin Trudeau se rendra à Rideau Hall pour faire assermenter ses ministres. Ils se retrouveront ensuite pour une retraite, à la fin du mois d’août, à l’Île-du-Prince-Édouard, en vue de la reprise des travaux parlementaires à Ottawa.

Source: La presse

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