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Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, se soumettra à un premier vote de confiance depuis son accession à ce poste de direction, samedi, dans le cadre du congrès de sa formation tenu à Drummondville, dans le Centre-du-Québec.
Lors d’un discours-fleuve prononcé en avant-midi, le chef bloquiste a visé ses cibles habituelles, soit le pouvoir fédéral, l’industrie pétrolière et la royauté britannique.
Ottawa est prêt à tout sacrifier pour le pétrole
, a-t-il lancé, avant d’accuser le Canada d’être une pétromonarchie
.
Aux yeux de M. Blanchet, la souveraineté du Québec est de nouveau à l’ordre du jour; aucune surprise, donc, au fait de constater que le politicien a, à plusieurs reprises, évoqué la collaboration de longue date entre le Parti québécois (PQ) et sa propre formation politique. D’actuels députés bloquistes ont d’ailleurs déjà garni les banquettes péquistes à l’Assemblée nationale, a-t-il rappelé.
Le Bloc est le guichet unique de tous les indépendantistes et il va le rester
, a encore lancé M. Blanchet, avant de demander aux politiciens fédéraux de cesser de tricher et de mentir, puis d’offrir le droit à l’autodétermination aux Québécois, comme ils l’ont fait pour l’Ukraine et Taïwan
.
Par ailleurs, le chef bloquiste a jugé que tous les souverainistes, peu importe leurs allégeances politiques, ont leur place au sein du Bloc québécois
.
Au cours de sa longue allocution, les attaques contre le gouvernement canadien n’ont pas cessé.
Le problème, c’est les tripeux de couronne d’Angleterre, les tripeux de pétrole et de monarchie qui utilisent votre argent pour s’attaquer à nos valeurs […] Il faut retirer Ottawa de l’équation!
a-t-il lancé, sous les applaudissements de la foule.
On ne confie ni son âme, ni sa langue, ni sa culture au conquérant
, a-t-il ajouté.
Le Bloc et le PQ main dans la main
Le rassemblement politique avait débuté en grande pompe, vendredi soir, avec un vibrant discours prononcé par le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre-Plamondon.
Dans la salle, on trouvait aussi l’ancien chef bloquiste Gilles Duceppe, ainsi que l’ex-première ministre québécoise Pauline Marois.
M. St-Pierre-Plamondon a ainsi appelé les militants à se « serrer les coudes » durant les bons moments, bien sûr, mais aussi durant les moins bons moments.
Au dire du chef péquiste, le Bloc se trouve à un moment historique
et le PQ utilisera toutes ses ressources pour que le Bloc batte des records
aux prochaines élections fédérales.
Cette union de cœur entre les deux partis n’a toutefois pas été complètement cimentée, les militants ayant rejeté une résolution reconnaissant officiellement le PQ comme la seule formation politique de l’Assemblée nationale à porter la cause souverainiste.
Les délégués ont plutôt choisi d’affirmer que les bloquistes ont le devoir de rassembler les indépendantistes de toute allégeance tout en reconnaissant les liens historiques et privilégiés [qui les unissent au] Parti québécois
.
Dans son discours, M. Blanchet a d’ailleurs chercher à nuancer le propos voulant que le PQ soit le seul parti qui fait de l’indépendance l’enjeu de son existence même
, en affirmant que cette volonté de souveraineté n’était pas l’apanage du Parti québécois, mais seulement le Parti québécois, fièrement le Parti québécois et toujours le Parti québécois
.
Vers un mandat clair
M. Blanchet n’a pas souhaité se fixer lui-même un objectif en lien avec le vote de confiance, disant se contenter d’un mandat clair
.
Récemment, tant le chef caquiste et premier ministre François Legault que M. St-Pierre-Plamondon ont obtenu des résultats staliniens lors de votes de confiance tenus au cours des congrès de leur formation politique respective.
En entrevue avec Radio-Canada, le politologue Éric Montigny estime que l’un des succès de M. Blanchet est d’avoir réussi à réinstitutionnaliser le parti; on se souvient, c’était un parti qui, il y a quelques scrutins, était menacé de disparaître
.
Il avait aussi connu une crise interne importante
, a encore indiqué le spécialiste, en faisant référence, sans la nommer, à l’ancienne cheffe Martine Ouellet, sous qui la moitié de la faible députation du Bloc avait claqué la porte, avant de rentrer au bercail.
Le processus du vote de confiance se déroulera toute la journée; les résultats sont attendus pour 17 h, samedi.
Source: Radio-Canada