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Le Canada et les États-Unis annoncent l’instauration d’un premier corridor routier où l’on assure aux propriétaires de véhicules électriques un accès à des bornes de recharge tous les 80 kilomètres.
Ce « corridor électrique » de 1400 kilomètres part de la ville de Québec et se rend jusque dans la ville de Kalamazoo, au Michigan. De Québec, le corridor passe par les autoroutes 40 et 20 (Montréal), emprunte l’autoroute 401 (Toronto et Windsor) pour ensuite rejoindre l’autoroute I-94, au Michigan par le tunnel à Detroit, avant de se terminer à Kalamazoo.
L’idée d’instaurer de tels corridors entre le Canada et les États-Unis avait été annoncée lors de la visite officielle à Ottawa du président américain Joe Biden en mars. Ottawa et Washington souhaitent ainsi accélérer la transition énergétique en offrant notamment des installations comprenant des bornes de recharge qui encourageront plus d’automobilistes à opter pour un véhicule zéro émission. Ces installations comprennent au moins une borne de charge rapide.
D’autres corridors liant les deux pays seront d’ailleurs annoncés au cours des prochains mois, a indiqué le ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra, dans une entrevue accordée à La Presse.
Le ministre s’est d’ailleurs rendu à Detroit, en fin de journée mardi, afin de confirmer le premier corridor en compagnie du secrétaire américain aux Transports, Peter Buttigieg.
Ce premier corridor est déjà pleinement fonctionnel. Les bornes de recharge sont installées à une distance maximale de 80 kilomètres l’une de l’autre. Dans certains cas, c’est environ 50 kilomètres. On peut donc partir dès maintenant de la ville de Québec et se rendre jusqu’à Kalamazoo sans s’inquiéter à savoir s’il y a ou non des bornes de recharge », a précisé le ministre.
Kalamazoo n’est pas la destination. Ça va aller plus loin. Et je compte bien annoncer d’autres corridors au cours des prochains mois.
Omar Alghabra, ministre des Transports
L’automne dernier, le gouvernement Trudeau a annoncé qu’au moins 20 % de l’ensemble des voitures, véhicules utilitaires sport (VUS) et camions vendus au Canada en 2026 devront rouler électrique. D’ici 2030, l’obligation sera relevée à 60 % de tous les véhicules vendus. En 2035, tous les véhicules mis en vente devront être électriques.
Ces mesures sont l’un des éléments importants du plan du gouvernement Trudeau pour atteindre son objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40 à 45 % sous les niveaux de 2005 dans tous les secteurs d’ici 2030. Les véhicules de tourisme représentent la moitié de toutes les émissions du transport routier et environ un dixième des émissions totales du Canada dans tous les secteurs.
Au moins trois autres corridors sous peu
Selon le ministre Omar Alghabra, l’atteinte de ces objectifs sera facilitée en s’assurant que l’on retrouve des bornes de recharge dans les grands corridors routiers entre le Canada et les États-Unis.
« Le corridor Québec-Windsor est déjà le plus achalandé au pays. C’est déjà magnifique que l’on puisse offrir des garanties aux conducteurs de véhicules sans émission qu’ils n’auront pas à se stresser de trouver des bornes de recharge le long de leur trajet. Mais il faut aller plus loin en ayant des corridors avec les États-Unis. Il faut avoir cette connectivité avec nos voisins américains », a-t-il noté.
Le corridor Québec-Windsor est aussi « une plaque tournante » pour la construction de véhicules zéro émission. Ce corridor relie aussi les grandes villes de l’est du pays et intègre les ports, les aéroports, les chemins de fer et les autoroutes – des rouages essentiels du système de transport national au Canada.
Le ministre n’a pas voulu dire quel pourrait être le prochain corridor qui sera annoncé. « Je ne veux pas vendre la mèche maintenant. Car un corridor pourrait être prêt avant un autre. Au minimum, nous allons avoir trois corridors de ce genre. Cela doit inclure les diverses régions du pays », a-t-il dit.
Le ministre des Transports s’est dit encouragé par les dernières statistiques qui démontrent que les véhicules zéro émission représentent actuellement environ 9 % des ventes dans l’ensemble du pays.
« Nous constatons qu’il y a un appétit croissant pour des véhicules électriques de la part des consommateurs », a-t-il dit, notant au passage que plus de 200 000 Canadiens ont pu obtenir la subvention de 5000 $ qu’offre Ottawa pour l’achat d’un véhicule zéro émission.
Le Québec offre également une incitation financière de 7000 $. À ce sujet, le ministre Omar Alghabra souhaiterait que l’Ontario réintroduise la subvention qui était offerte aux consommateurs pour l’achat de ces véhicules.
Source : La presse