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Un projet de loi sur la gouvernance scolaire donnant plus de pouvoirs au ministre de l’Éducation à l’égard des centres de services scolaires et créant un institut national d’excellence en éducation est attendu jeudi à l’Assemblée nationale. Ces informations, d’abord publiées par La Presse, ont été confirmées par des sources à Radio-Canada.
Cet institut aura notamment pour mandat de s’assurer que le milieu scolaire et postsecondaire dispose de données probantes en éducation.
La Coalition avenir Québec (CAQ) a toujours été favorable à ce projet, mais elle ne l’avait jamais mis sur les rails. Or, un groupe de travail, mandaté par l’ex-ministre libéral de l’Éducation Sébastien Proulx, recommande depuis 2018(Nouvelle fenêtre) la création d’un tel institut dans le but de promouvoir des pratiques qui reposent sur des résultats scientifiques.
En éducation, c’est comme si on pilote dans les nuages avec peu d’instruments
, explique le spécialiste en réussite et en adaptation scolaire, Égide Royer, en entrevue à l’émission matinale de Radio-Canada Première heure.
Le psychologue, qui fait partie de nombreux intervenants et spécialistes du milieu de l’éducation qui militent en faveur d’un tel organisme depuis plusieurs années, se réjouit de cette bonne nouvelle
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On a besoin de données en temps réel. Combien de jeunes ont abandonné l’école depuis le début de l’année? Combien de jeunes ont été suspendus de leur école? Je suis incapable d’avoir des réponses. Cela prend des mois. Il faut toujours faire la cueillette centre de services scolaire par centre de services scolaire.
Il souligne que le nombre d’élèves ayant des difficultés d’apprentissage a plus que doublé dans la foulée de la pandémie passant de 100 000 à un peu plus de 250 000.
Hier, lors de l’étude des crédits budgétaires en éducation, Bernard Drainville, s’est limité à dire que le projet de loi permettra un meilleur accès à des informations pertinentes et nécessaires
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Les trois partis de l’opposition le pressaient de questions sur le manque de données pour les enfants à besoins particuliers, mais également sur différentes problématiques entourant la prise de décision des centres de services scolaires.
Le gouvernement Legault veut donner plus de pouvoirs au ministre de l’Éducation et serrer la vis aux dirigeants des centres scolaires, en les obligeant à faire davantage de redditions de comptes.
Je souhaite que les DG soient plus que jamais imputables. On a l’intention de faire des progrès là-dessus
, a répété plusieurs fois le ministre Drainville.
Désaveu du Conseil supérieur de l’éducation?
C’est un secret de Polichinelle, le gouvernement caquiste n’a pas toujours été en accord avec les positions du Conseil supérieur de l’Éducation.
Le phénomène de l’école à trois vitesses – programmes sélectifs payants au public, écoles privées et les programmes réguliers au public – en est un bon exemple. La CAQ a toujours refusé de confirmer l’existence de ce phénomène dénoncé par le Conseil supérieur de l’éducation, notamment à la suite du rapport « Remettre le cap sur l’équité ».(Nouvelle fenêtre)
Je n’adhère pas à cette grille d’analyse
, a réitéré Bernard Drainville, mardi, lors de l’étude des crédits budgétaires. Il a tenu le même discours que son prédécesseur Jean-François Roberge.
Est-ce que le conseil va perdre des responsabilités? De toute évidence, ça va amener des modifications
, indique Égide Royer.
Le spécialiste conclut que la création d’un institut d’excellence neutre
permettra enfin au Québec d’avoir accès à de meilleures informations plus rapidement
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Source: Radio-Canada