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Le premier ministre Justin Trudeau et la ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas-Taylor, ont annoncé mercredi le plan d’action 2023-2028 pour la promotion et la protection des langues officielles au pays; une stratégie dotée d’investissements de 4,1 milliards de dollars.
De cette somme, 1,4 milliard de dollars sont de nouveaux investissements. Et à même ces nouvelles sommes, Ottawa indique que 137,5 millions de dollars sur cinq ans viendront appuyer des initiatives destinées aux anglophones, qui sont en situation minoritaire au Québec.
L’annonce de ce plan a coïncidé avec l’ouverture de l’étude, en troisième lecture aux Communes, du projet de loi C-13, qui vise à réformer la Loi sur les langues officielles.
Pour expliquer pourquoi il présente sa stratégie alors que la réforme de la loi tarde à se concrétiser, le gouvernement rappelle que la présentation de tels plans relève d’une tradition instaurée en 2003, et qu’il s’agit de la cinquième stratégie dans le genre à être présentée, depuis cette date.
En breffage technique, des sous-ministres ont affirmé que ce plan était différent
des précédents, en ce sens qu’il marque une volonté accrue de protéger le français au pays et qu’il vise l’égalité réelle
entre les deux langues officielles.
En conférence de presse à La Cité collégiale, à Ottawa, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que les deux langues officielles sont un symbole important de notre diversité au Canada
.
C’est une magnifique dualité
, a-t-il poursuivi, un magnifique atout
.
Le premier ministre a cité les investissements majeurs
faits depuis son arrivée au pouvoir en 2015 pour la protection des langues officielles en situation minoritaire.
Après avoir cité ceux faits en culture, le Conseil des arts du Canada, Téléfilm Canada, CBC/ Radio-Canada
, il a parlé de ceux qui ont mené à la venue d’une université francophone à Toronto. Et ce, avec l’Ontario, et un petit peu contre l’Ontario
, a ajouté Justin Trudeau dans une pointe au gouvernement de Rob Ford, qui avait notamment fermé la porte en 2018 à la création de cet établissement.
Le premier ministre a aussi rappelé les investissements faits pour soutenir des établissements anglophones, au Québec.
« Mais on le sait, le français est minoritaire en Amérique du Nord et ça rend sa situation fragile. »
Au sujet du fait qu’environ le cinquième des nouveaux investissements est accordé à la minorité anglophone du Québec, la ministre Petitpas-Taylor s’est vue demander, en conférence de presse, si elle croyait que l’anglais était menacé au Québec.
On doit reconnaître que la langue française est la seule langue qui est menacée au Canada
, a-t-elle répondu, ajoutant que les communautés francophones en situation minoritaire ne pouvaient à elles seules porter ce fardeau
.
En 1971, les francophones hors Québec représentaient 6,1 % de la population canadienne située à l’extérieur du Québec. Selon les dernières données du recensement de la population canadienne, cette proportion avait chuté à 3,5 % en 2021.
Faire venir des francophones de l’étranger
Le gouvernement Trudeau mise sur l’immigration francophone, notamment pour faire venir des enseignants qui vont enseigner le français.
Ottawa accorde plus de 16 millions de dollars pour recruter ces enseignants et retenir ceux vivant déjà dans les communautés francophones minoritaires du pays. Une autre tranche, de 18,5 M$ cette fois, est consacrée au recrutement à l’étranger. Enfin, plus de 13 M$ seront injectés dans une nouvelle politique en immigration francophone.
Le plan d’action prévoit qu’un maximum de près de 243 millions de dollars sera accordé, sur 4 ans, à partir de 2024-2025, pour soutenir l’apprentissage du français langue seconde à tous les niveaux.
La ministre Petitpas-Taylor, qui représente la circonscription de Moncton–Riverview–Dieppe, au Nouveau-Brunswick, a expliqué qu’il y avait une véritable soif
, dans sa province, pour l’école en immersion française. Des parents se lèvent à minuit pour y inscrire leurs enfants, a-t-elle décrit.
Par ailleurs, le gouvernement libéral consacre 50 millions sur cinq ans pour aider les nouveaux arrivants francophones à s’intégrer et renforcer les capacités d’accueil des communautés francophones minoritaires.
Petite enfance et enseignement postsecondaire
Ottawa se dote aussi d’une enveloppe de 50 millions de dollars pour créer un réseau d’intervenants en petite enfance, destiné à améliorer l’accès à des services et des programmes de garde de haute qualité
pour les communautés francophones minoritaires.
Et dans le but de contrer le sous-financement des établissements d’enseignement postsecondaires, le fédéral injectera 128 millions de dollars sur quatre ans dans ce secteur, dès l’an prochain.
Source: Radio-Canada