La police d’Ottawa s’attendait à une manifestation comme les autres

24 octobre 2022
La police d’Ottawa s’attendait à une manifestation comme les autres

Assahafa.com

La police d’Ottawa croyait pouvoir gérer le « convoi de la liberté », mais des centaines de camions en provenance d’un peu partout au pays ont fini par paralyser le centre-ville d’Ottawa durant trois semaines et empoisonner la vie des milliers de résidants qui y habitent. Le chef intérimaire de la police, Steve Bell, témoigne lundi en cette huitième journée de la Commission sur l’état d’urgence.

Une grande manifestation respectueuse de la loi aurait pu être gérée », a-t-il affirmé durant les premières heures de son témoignage. Il a rappelé que les manifestants du « convoi de la liberté » avaient fini par occuper le centre-ville de la capitale fédérale.

C’était sans précédent, a-t-il rappelé. Tout le monde a compris que c’était sans précédent. »

M. Bell est devenu temporairement le chef du Service de police d’Ottawa après la démission surprise de Peter Sloly, au paroxysme de la crise. Il gérait auparavant l’escouade chargée d’analyser le renseignement fourni par la Police provinciale de l’Ontario (PPO) avant l’arrivée des manifestants.

Un rapport présenté en preuve lundi indique que « certains participants du convoi ou des sympathisants pourraient amener des armes avec eux à Ottawa », mais ce renseignement était « non confirmé » et sa fiabilité était inconnue.

Des policiers avaient toutefois rencontré un Québécois qui aurait exprimé son intention de se rendre à Ottawa le 29 janvier avec une arme et de l’utiliser. Les policiers avaient saisi ses armes chez lui, mais aucune accusation n’avait alors été portée. Le rapport note qu’il avait exprimé des regrets.

M. Bell a affirmé que les manifestants qui étaient en route vers Ottawa étaient « extrêmement respectueux de la loi », « qu’ils n’adoptaient pas de comportements antisociaux ».

Le responsable du renseignement pour la PPO, Pat Morris, avait affirmé la semaine dernière que la campagne de financement fulgurante du « convoi de la liberté » constituait un indice que les camions allaient s’incruster à Ottawa. « L’argent est un puissant motivateur », avait-il résumé mercredi. Pour lui, il s’agissait d’une indication que les manifestants avaient beaucoup de soutien et auraient les moyens de rester.

Plusieurs jours avant l’arrivée du convoi, la PPO estimait que cet évènement serait « de longue durée » et planifiait ses horaires de travail en conséquence, soit pour deux semaines, voire un mois.

Le président de l’association hôtelière d’Ottawa avait transmis au bureau du maire le courriel d’un des organisateurs du « convoi de la liberté » qui était à la recherche de chambres d’hôtel « à 15 minutes de route » pour « approximativement 10 000 personnes » pour un séjour « minimum de 30 à 90 jours ».

Selon un autre courriel de l’association hôtelière présenté en preuve lundi, des manifestants avaient finalement réservé pour trois jours seulement, d’où l’idée au sein de la police d’Ottawa que la plupart allaient quitter la ville après la fin de semaine.

Steve Bell a rappelé que rien n’indiquait que les manifestants opposés aux mesures sanitaires provinciales et à l’obligation vaccinale fédérale pour les camionneurs « allaient utiliser les citoyens de cette ville comme levier ». Dans son témoignage, le chef de police intérimaire a beaucoup insisté sur le fait que la police d’Ottawa n’avait encore jamais eu à réagir à une occupation où les participants contrevenaient à la loi.

Il avait commencé à recevoir les rapports du renseignement de la PPO le 27 janvier, soit la veille de l’arrivée du « convoi de la liberté ». Son équipe était chargée de les analyser pour la planification des effectifs nécessaires durant les premiers jours de la manifestation.

Source: La presse

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