Des « milliers » d’Ukrainiens attendus bientôt au Canada

15 mars 2022
Des « milliers » d’Ukrainiens attendus bientôt au Canada

Assahafa.com

Ottawa s’apprête à passer à la vitesse supérieure dans les prochains jours. Alors que les combats en Ukraine s’intensifient, le gouvernement fédéral facilitera l’arrivée des réfugiés souhaitant s’installer, au moins provisoirement, au Canada.

Comme l’a annoncé, au début de mars, le ministre de l’Immigration Sean Fraser, une procédure simplifiée va démarrer dans les prochains jours.

Selon toute vraisemblance, ce volet intitulé Autorisation de voyage d’urgence Canada-Ukraine sera en place le 17 mars, a confirmé à Radio-Canada le cabinet de Sean Fraser.

Si des détails restent à peaufiner, il s’agira d’un formulaire relativement simple, qui pourra être directement rempli en ligne par les ressortissants souhaitant traverser l’Atlantique.

Dans ce processus réservé aux Ukrainiens, Ottawa a levé certaines des exigences habituelles liées à ce type de visa. On enlève beaucoup de paperasses, nous a-t-on glissé.

Par exemple, les agents d’immigration n’auront pas à trancher sur l’intention des demandeurs de rentrer ou non dans leur pays d’origine. Cette clause est régulièrement l’objet de critiques, notamment dans le cadre des permis demandés par des étudiants africains.

Les données biométriques toujours exigées

Initialement, des avocats en immigration, des membres de la communauté ukrainienne et des élus de l’opposition avaient réclamé la levée de l’obligation de visa pour les Ukrainiens afin de faciliter leur arrivée au Canada.

Une option qui a été écartée par le gouvernement de Justin Trudeau. Une telle décision aurait requis d’importants changements dans le système informatique fédéral, nous a-t-on souligné. Il est question d’une douzaine de semaines de travail.

Par ailleurs, pour des raisons de sécurité, le Canada a décidé de maintenir l’exigence de fournir des données biométriques. Ces éléments permettent à Ottawa de vérifier d’éventuels antécédents criminels des demandeurs.

Cette démarche est cependant très contraignante, soutient la présidente de l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration (AQAADI), Stéphanie Valois.

Sur place, on entend que c’est impossible, ou presque, d’avoir un rendez-vous pour faire ces données biométriques, regrette-t-elle, en évoquant l’accès complexe aux ambassades et consulats canadiens. Certaines ambassades ne sont ouvertes que le matin, c’est difficile pour les gens.

« Le Canada a de bonnes intentions, c’est sincère, mais il faut que la machine bureaucratique suive les intentions du gouvernement. »

— Une citation de  Stéphanie Valois, présidente de l’AQAADI

Ottawa assure avoir envoyé des trousses supplémentaires dans plusieurs centres européens, proches de l’Ukraine, habilités à réaliser ces tests. Le nombre de nouvelles trousses fournies n’a pas été précisé, mais celles-ci devraient accélérer ce processus, indique-t-on du côté de l’équipe du ministre Fraser.

Tant mieux si on envoie du matériel ou du personnel supplémentaire. Mais pour l’instant, sur le terrain, on ne voit pas de changements, reprend Stéphanie Valois.

Vers des vols nolisés?

Le gouvernement Trudeau va-t-il noliser des avions pour faciliter l’arrivée des Ukrainiens? Des discussions sont toujours en cours et rien n’est exclu, laisse-t-on entendre à Ottawa.

Comme nous l’avons fait dans le passé, pour la Syrie notamment, nous avons offert notre savoir-faire et notre soutien au gouvernement s’il souhaite organiser une opération de ce type, affirme un porte-parole d’Air Transat, contacté par Radio-Canada.

Il le faut, répond sans détour Michael Shwec, le président de la section québécoise du Congrès des Ukrainiens canadiens (CUC).

Il y a urgence, ça déborde de partout dans les autres pays, confie-t-il, en disant attendre impatiemment de nouvelles informations d’Ottawa.

« C’est une immigration différente de ce que l’on connaît. Les hommes se battent pour défendre le pays, ce sont des mamans et des enfants qui vont venir. »

— Une citation de  Michael Shwec, président de la section québécoise du CUC

En Ukraine, s’exclame-t-il, c’est la paniqueDes femmes, des enfants ont quitté le pays avec un sac de linge, une valise. Leur demander de payer leur billet d’avion, c’est difficile, soupire-t-il.

Le Bloc québécois, qui avait déjà interpellé le gouvernement au début du mois sur ce sujet, réclame lui aussi l’organisation de vols nolisés. Je suis content de voir qu’il y a des discussions. On veut être le plus collaboratif possible, car il faut se préparer à l’afflux rapide de réfugiés, explique le député Alexis Brunelle-Duceppe. Je sens une oreille attentive du ministre Fraser.

« Il faut avoir deux, trois coups d’avance. Des gens ont besoin d’aide rapidement et il ne faut pas qu’ils souffrent davantage. »

— Une citation de  Alexis Brunelle-Duceppe, député du Bloc québécois

Combien d’Ukrainiens vont venir prochainement au Canada? Impossible d’avancer un chiffre précis. La majorité de ceux qui fuient l’Ukraine voudront y retourner, et traverser l’océan est une grosse étape, anticipe Michael Shwec.

Du côté d’Ottawa, aucun seuil n’a été fixé. On s’attend cependant à la venue de milliers d’Ukrainiens dans les prochaines semaines, pense-t-on au gouvernement Trudeau.

Québec est prêt

Dès leur arrivée au Canada, ces Ukrainiens pourront bénéficier d’un permis de travail ouvert d’une durée de deux ans. Ils pourront donc, s’ils le désirent, changer d’employeur.

Québec prévoit également de leur offrir un accès rapide aux soins de santé, à l’aide sociale, à un permis de conduire et, pour les enfants, à des services de garde.

On va s’arrimer. On va faciliter la réunification des familles ukrainiennes. On va tout faire pour les accueillir de façon digne, clame, à Radio-Canada, le ministre québécois de l’Immigration, Jean Boulet.

Le Québec est prêt et le Québec est généreux. »

— Une citation de  Jean Boulet, ministre de l’Immigration

Dès que quelqu’un va débarquer à l’aéroport de Montréal, il y aura une personne pour l’accueillir, qui parlera sa langue. On va s’assurer de les aider à trouver un logement ou pour inscrire les enfants à l’école. C’est une situation d’urgence humanitaire. Il faut être diligent et prêt.

Source: Radio-Canada

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