Trudeau convoque les chefs des partis de l’opposition

11 février 2022
Trudeau convoque les chefs des partis de l’opposition

Assahafa.com

Après le centre-ville d’Ottawa, Coutts en Alberta et le pont Ambassador à Windsor, des véhicules bloquent maintenant l’accès au poste frontalier d’Emerson, au Manitoba. Le premier ministre Justin Trudeau a convoqué les chefs des partis de l’opposition à une rencontre virtuelle à 20 h 30 ce jeudi soir pour discuter de la crise. La cheffe intérimaire du Parti conservateur, Candice Bergen, a pour sa part changé de ton et demande aux manifestants de rentrer chez eux.

À tous ceux qui participent à la manifestation, je crois que le temps est venu de défaire les barricades, cesser les perturbations et s’unir, a déclaré Candice Bergen en chambre. L’économie que vous voulez voir rouvrir est mise à mal. Des agriculteurs, des manufacturiers, des petites entreprises et des familles souffrent. Je ne crois pas que c’est ce que vous souhaitez.

Elle a lancé un message aux manifestants dans le cadre d’un débat sur une motion pour la levée des mesures sanitaires liées à la COVID-19 imposées par le gouvernement fédéral. Elle demande qu’un plan soit déposé d’ici le 28 février.

Il s’agit d’un changement de ton de la part du Parti conservateur. Plusieurs de ses députés, dont la cheffe intérimaire elle-même, avaient donné leur appui au « Convoi de la liberté » qui s’est installé à Ottawa il y a 14 jours. Mme Bergen avait notamment dit qu’il y avait « de bonnes personnes des deux côtés », reprenant les propos controversés de l’ex-président américain Donald Trump lors d’une réunion avec son prédécesseur Erin O’Toole, selon CTV.

Parmi les élus conservateurs croisés au parlement, en après-midi, certains ont refusé de faire écho à la requête de la dirigeante par intérim.

« Il est temps que les restrictions cessent », a par exemple répondu l’ex-chef Andrew Scheer, qui saluait encore la veille des protestataires sur la rue Wellington.

Son collègue de l’Alberta, Arnold Viersen, a quant à lui exprimé le souhait que prennent fin les blocages aux frontières, mais a refusé de dire si cela valait aussi pour l’occupation à Ottawa.

Mais d’autres ont accueilli favorablement ce changement de cap. « Ça a toujours été ma position », a indiqué l’élu albertain Ron Liepert.

Des appels américains bloquent le 911

Le centre-ville d’Ottawa était toujours paralysé jeudi pour une 14e journée consécutive et la police s’attend à ce que d’autres manifestants s’y joignent durant la fin de semaine. Les klaxons se sont fait entendre un peu, mais pas toute la journée. Le matin, une soixantaine de véhicules ont tenté de perturber la circulation devant l’aéroport d’Ottawa, mais ont eu peu d’impact.

Les lignes du numéro d’urgence 911 à Ottawa ont également été inondées d’appels. La police a indiqué qu’il s’agissait d’une « action concertée ». « Nous sommes certains que les appels qui ont pratiquement bloqué notre système 911 hier soir provenaient d’éléments qui soutiennent la manifestation ici et celles ailleurs au pays, a indiqué le chef de la police d’Ottawa, Peter Sloly. Ils provenaient en grande partie d’adresses situées aux États-Unis. »

Bien qu’elle dispose désormais davantage de ressources, la police hésite à procéder à des arrestations pour pouvoir ensuite enlever les camions qui bloquent toujours les rues. « Aussitôt que nous aurons suffisamment de ressources que nous pouvons utiliser pour réduire la taille de la manifestation, nous allons le faire immédiatement et allons appliquer la loi », a-t-il affirmé.

Le maire d’Ottawa, Jim Watson, a écrit au premier ministre Justin Trudeau et au premier ministre Doug Ford lundi pour demander 1800 agents supplémentaires. La Gendarmerie royale du Canada en a fourni 250 et la Police provinciale de l’Ontario est bien visible dans les rues du centre-ville. Le chef de la police d’Ottawa attend d’autres renforts de la police de Toronto.

Vingt-six personnes ont été arrêtées depuis le début de la manifestation il y a deux semaines, 126 enquêtes criminelles ont été ouvertes et 1775 contraventions ont été données, ce qui ne semble pas décourager les manifestants. Dix camions ont quitté la rue Wellington, mais la police estime qu’il en reste environ 400 au centre-ville. La manifestation a coûté environ 10 millions de dollars à la Ville d’Ottawa jusqu’à maintenant.

Trudeau maintient sa ligne

Les partis de l’opposition ont continué de talonner le premier ministre Justin Trudeau lors de la période des questions jeudi. Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a joint sa voix à celle des conservateurs pour demander une rencontre entre le premier ministre Justin Trudeau et les chefs des partis de l’opposition reconnus par la Chambre des communes. Une motion pour réclamer cette réunion n’a pas obtenu le consentement de la chambre. Le premier ministre a finalement acquiescé à leur demande en début de soirée jeudi. Une rencontre virtuelle est prévue à 20 h 30.

Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, presse pour sa part le premier ministre Justin Trudeau d’agir pour mettre fin aux convois de camions qui se multiplient un peu partout au pays. « Comment est-ce possible que le gouvernement fédéral ne comprenne pas que c’est sa responsabilité de gérer la crise à la frontière ? », avait-il demandé en point de presse, un peu plus tôt dans la journée.

« Nous allons continuer de respecter les compétences, mais être là à chaque étape pour faire tout ce qui est nécessaire pour en finir avec ces barricades, a répondu le premier ministre en chambre. Malheureusement, on ne peut pas dire la même chose du Parti conservateur qui depuis deux semaines est en train d’encourager et d’applaudir ces barricades, même de faire des appels de financement pour eux. »

Un effort du comité parlementaire de la sécurité publique pour tenter d’en savoir plus sur le financement du « Convoi de la liberté » a donné peu de résultats jeudi. La surveillance des sites de sociofinancement ne fait pas partie des responsabilités du Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada, ont expliqué ses responsables qui avaient été appelés à témoigner. Cette unité de renseignement vise plutôt à détecter, prévenir et dissuader le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Le gouvernement de l’Ontario a obtenu un ordre de la Cour supérieure jeudi pour empêcher que d’autres fonds levés par l’entremise GiveSendGo, une autre plateforme sociofinancement, ne soient remis aux manifestants.

Source: La presse

Derniers articles
Les cookies nous permettent de personnaliser le contenu et les annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Nous partageons également des informations sur l'utilisation de notre site avec nos partenaires de médias sociaux, de publicité et d'analyse.
j'accepte!