Assahafa.com
Le ministre du Patrimoine canadien Steven Guilbeault dit avoir eu plusieurs discussions avec les leaders des communautés autochtones du pays et selon lui, annuler les célébrations de la fête du Canada n’est pas la solution.
En entrevue à l’émission Les matins d’ici, le ministre Guilbeault dit plutôt qu’il faut plutôt profiter de l’occasion pour faire connaître à la population générale, l’Histoire autochtone.
Lorsqu’on discute avec des représentants des communautés autochtones du pays, on voit que tout le monde ne s’entend pas sur cette question-là
, avance le ministre Guilbeault.
Il y a effectivement des communautés qui demandent qu’il n’y ait pas de fête, poursuit-il. D’autres qui disent : nous, c’est pas tellement ça qui intéresse, que le dialogue, l’ouverture et la nécessité qu’on soit mieux compris par la population, et que la réalité et notre histoire soient mieux comprises par la population canadienne.
À quelques jours du 1er juillet, de nombreuses villes dans l’ouest canadien et au Nouveau-Brunswick ont décidé de ne pas célébrer la fête du Canada en signe de solidarité avec les communautés autochtones. Cette décision fait suite à la découverte des restes de 215 enfants en Colombie-Britannique et de 751 tombes anonymes en Saskatchewan, sur des terrains où se dressaient auparavant des pensionnats pour Autochtones.
Le Musée canadien de l’histoire a pris la décision d’annuler ses activités pour célébrer la fête du Canada.
Je pense que nous avons répondu à ça par une présence jamais vue auparavant des voix autochtones dans le cadre des fêtes du Canada. Je pense que c’est une des façons, certainement pas la seule, qu’on peut contribuer à cheminer vers la réconciliation
, affirme le ministre.
Steven Guilbeault dit avoir entendu un message clair dans les communautés, dont entre autres de la part du chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, qui lui a dit ne pas avoir le cœur à la fête
.
C’est pourquoi nous croyons que la fête doit prendre un caractère différent. Sur le site web, il y aura beaucoup d’informations sur la question de la réconciliation, sur différentes mesures prises et différentes choses qu’on peut faire
, poursuit le ministre.
M. Guilbeault cite aussi en exemple le projet de loi adopté à la fin mai, à l’unanimité par les députés de la Chambre des communes, entraînant la création de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation au Canada.
À partir de cette année, ce sera la première fois que nous aurons cette journée nationale là, pour que nos enfants puissent apprendre à l’école. Moi je n’ai pas appris cette réalité des pensionnats autochtones même que l’école à laquelle j’allais, on partageait la même cour d’école que le pensionnat
, se souvient-il.
Trouvons des façons d’enseigner et d’apprendre, pour qu’on oublie jamais d’une part et qu’on ne répète surtout jamais ce genre d’erreur là qui est un chapitre très triste et très sombre de l’histoire canadienne
, conclut-il.
Source: Radio-Canada