Assahafa.com
A quelques jours du vote pour l’obtention d’un siège de membre non-permanent au Conseil de sécurité des Nations unies, le Canada se veut rassurant et rassuré. Rien n’est pourtant gagné face aux deux autres sérieux candidats que sont la Norvège et l’Irlande.
Et c’est justement pour comprendre les tenants et aboutissants de cette candidature que le journal Assahafa.com a reçu comme invité, dimanche soir, le professeur Jonathan Paquin lors de l’émission en direct AdraouiLive.
Jonathan Paquin, qui est professeur titulaire au Département de science politique de l’Université Laval, est également directeur de la revue Études internationales et professeur associé à l’Institut des hautes études internationales. C’est donc la personnalité idoine qui dispose de toute la légitimité académique pour traiter de ce sujet, qui tient en haleine tout un pays, qui est venue défendre cette candidature devant Abderrahmane Adraoui.
Le professeur Paquin a tout d’abord rappelé que l’une des motivations du Canada pour disposer de ce siège au Conseil de sécurité est la défense du multilatéralisme dans sa dimension la plus noble à savoir le maintien de la paix à plusieurs. Le Canada a exprimé sa volonté de retrouver ce rôle dans lequel elle excelle et qui lui est internationalement reconnu. D’ailleurs, au Mali, l’action canadienne demeure un exemple.
As a member of the #UN Security Council, 🇨🇦 will be a voice for:
➡️Peace
➡️Economic Security
➡️Addressing climate change and its impact on security
➡️Gender Equality
➡️MultilateralismWe are committed to working #Together for a more inclusive and effective #UNSC. #CanadaUNSC pic.twitter.com/cVanEcdl18
— Foreign Policy CAN (@CanadaFP) June 13, 2020
D’autre part, le Canada, explique le professeur Paquin, compte donner un véritable fouet aux chantiers onusiens de la protection de l’enfance et la défense de ses droits, ainsi que la promotion du rôle de la femme.
Si la Norvège et l’Irlande sont tout aussi à même, on n’en doute pas, de défendre ces valeurs, le Canada, en tant que pays francophone et membre du G7, dispose d’atouts politiques lui permettant d’user de toute son influence régionale et internationale pour défendre les causes des pays dont la voix n’arrive pas ou peu. Si le G7 demeure la plateforme par excellence des grandes puissances qui prennent des décisions structurantes pour le monde, le Canada y siège : «le Canada a la chance d’être à la table des grands» dira en substance Jonathan Paquin qui croit au rôle de «trait d’union» de son pays entre l’Amérique et l’Europe et entre l’Amérique et l’Afrique surtout depuis l’avènement de l’administration Trump dont l’invité brosse un tableau sombre. «Trump cherche uniquement à consolider sa base (…) et à diviser» martèle le professeur Paquin. C’est vrai que les Etats-Unis sont le premier marché du Canada, mais les USA manquent aujourd’hui d’unité, «il y a plusieurs Amériques» analyse l’universitaire.
Canada is committed to prioritizing women’s rights and #GenderEquality at home, around the world and at the #UN Security Council. #CanadaUNSC pic.twitter.com/jyJTrlR5K1
— Foreign Policy CAN (@CanadaFP) June 11, 2020
Cette région du monde, à savoir l’Amérique du nord, a besoin d’apaisement, de concorde et d’une réelle détente. Cela se fera sans aucun doute s’il y a une alternance politique aux Etats-Unis au mois de novembre prochain et, également, si le Canada gagne ce siège au Conseil de sécurité de l’Onu qui lui permettra d’apporter beaucoup d’assurance et d’équilibre au concert des nations.
Le professeur Jonathan Paquin, qui a eu l’opportunité de visiter le Maroc, qu’il a traversé en long et en large, du nord au sud, connaît l’importance des échanges entre les peuples. Il le palpe au quotidien dans l’université Laval qui abrite quelque 45 000 étudiants d’horizons et d’origines diverses dont, bien sûr, beaucoup d’africains parmi un nombre non négligeable de marocains.
Universaliste, multilatéraliste et humaniste, le Canada peut jouer un rôle majeur dans la défense des causes des pays du sud qui sont invités à voter pour ce pays qui cherche à redorer le blason des Nations unies en général et du Conseil de sécurité en particulier.
Looking forward to this #UNSC #UNSCelections #cdnpoli #cdnfp https://t.co/SCjNDIpxkh
— Adam Chapnick (@achapnick) June 11, 2020
Vidéo de l’entrevue