Un rapport onusien recommande l’interdiction des sables bitumineux

1 juillet 2025
Un rapport onusien recommande l’interdiction des sables bitumineux

Assahafa.com

Au nom du droit à la vie et à un environnement sain, l’exploitation des sables bitumineux, l’expansion des infrastructures liées aux combustibles fossiles ainsi que tout nouveau projet d’exploration et d’exploitation devraient être interdits, selon un rapport onusien publié lundi.

Elisa Morgera, rapporteuse spéciale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) sur le changement climatique et les droits de l’homme, rappelle, dans un rapport intitulé Défossiliser nos économies − un impératif, que la fin de la dépendance de l’ensemble de nos économies aux combustibles fossiles est urgente du point de vue des droits de l’homme.

Selon le rapport, les différents pays devraient interdire immédiatement la fracturation hydraulique, l’exploitation des sables bitumineux et le torchage du gaz, mais aussi l’exploration et l’exploitation en mer ainsi que l’exploration ou l’exploitation dans des zones protégées et à forte biodiversité.

Le rapport recommande également aux États d’adopter des mesures législatives qui interdiraient toute nouvelle exploration et exploitation de combustibles fossiles, ainsi que toute expansion des infrastructures liées aux combustibles fossiles.

Les pays devraient également prévoir la révocation des licences d’exploration et d’exploitation de combustibles fossiles existantes.

Au nom du droit à un environnement sain

La rapporteuse spéciale de l’ONU fait valoir le droit à un environnement sain, mais aussi le devoir des États de protéger la vie des citoyens.

Les risques que les impacts de l’exploitation des combustibles fossiles deviennent catastrophiques et irréparables pour une partie croissante de l’humanité ont déjà justifié une interprétation du droit à un environnement sain comme donnant lieu à une obligation d’éliminer progressivement les combustibles fossiles.

La science fiable indique qu’au moins 60 % des réserves de pétrole et de gaz et 90 % des réserves de charbon doivent rester inexploitées, souligne le rapport.

L’obligation d’éliminer progressivement les combustibles fossiles doit aussi être interprétée comme un devoir des États de respecter et de protéger le droit à la vie, en prenant des mesures appropriées pour remédier aux situations qui créent des menaces directes à la vie ou empêchent les individus de jouir de leur droit à la vie dans la dignité, notamment en empêchant la dégradation de l’environnement.

Au nom du droit au développement

Le rapport souligne la baisse du niveau de vie, le coût de la vie plus élevé et l’instabilité économique provoqués par les changements climatiques et qui empêchent certaines communautés devenues dépendantes des combustibles fossiles de diversifier leurs économies.

Les changements climatiques provoqués par les combustibles fossiles affaiblissent également des secteurs manufacturiers et agricoles. Ces impacts économiques négatifs compromettent davantage les droits à la santé et à un niveau de vie adéquat.

L’élimination progressive des combustibles fossiles doit donc être comprise comme une condition préalable à l’émergence d’un modèle économique plus sain qui tient compte de la biodiversité, de l’eau, de l’alimentation et de la santé.

Le Bloc critique Carney

Selon Ressources naturelles Canada, le pays possède 168 milliards de barils de réserves prouvées de pétrole, dont 164 milliards sous forme de sables bitumineux.

Rien n’indique qu’Ottawa prévoie un jour limiter, diminuer ou arrêter l’exploitation des combustibles fossiles.

Au contraire, le chef libéral Mark Carney a indiqué, lors de la dernière campagne électorale, qu’il souhaitait faire du Canada une superpuissance énergétique mondiale qui va dominer le marché de l’énergie conventionnelle, c’est-à-dire du gaz et du pétrole.

Brûler des combustibles fossiles provoque une hausse des émissions de gaz à effet de serre (GES) et il s’agit de la principale cause des changements climatiques.

La Presse canadienne a sollicité une réaction de la ministre de l’Environnement, Julie Drabusin, aux recommandations de la rapporteuse spéciale de l’ONU sur le changement climatique et les droits de l’homme, mais en début d’après-midi lundi, le bureau de la ministre n’avait pas encore répondu à la demande.

De son côté, le Bloc québécois a réagi au rapport onusien en indiquant que le pétrole bitumineux est un des pétroles les plus sales au monde et que son extraction coûte cher, tant en argent qu’en émissions de GES.

Le porte-parole du Bloc québécois en matière d’environnement et de changements climatiques, Patrick Bonin, a également souligné qu’à elle seule, l’exploitation pétrolière et gazière représente 30 % des émissions de GES du Canada, et il a ajouté que rien n’est en voie de changer, car Mark Carney rejoint maintenant les conservateurs dans leur désir d’exploitation pétrolière à toute allure et sans égard pour l’environnement.

Source: Radio Canada

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