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Le département d’État américain s’en prend à la Loi canadienne sur les nouvelles en ligne dans un rapport sur les droits de la personne qui critique la liberté de la presse au Canada, une situation que les experts ont qualifiée jeudi d’orwellienne.
La Loi sur les nouvelles en ligne, qui oblige Meta et Google à rémunérer les éditeurs de presse pour l’utilisation de leur contenu, est citée dans une section du rapport consacrée à la liberté de la presse.
Les États-Unis sont déterminés à abroger deux lois canadiennes importantes : la Loi sur les nouvelles en ligne et la Loi sur la diffusion en continu en ligne. Leur objectif est clair.
Alors que Meta a retiré des nouvelles de ses plateformes en réponse à la loi de 2023, les médias reçoivent désormais des paiements provenant d’un fonds Google de 100 millions de dollars. Le premier ministre Mark Carney a indiqué la semaine dernière qu’il était ouvert à l’abrogation de la loi; un porte-parole du gouvernement a déclaré que la mise en œuvre de la Loi sur les nouvelles en ligne est toujours en cours
, en réponse à une question de La Presse canadienne.
M. Carney avait déjà supprimé une taxe sur les services numériques qui aurait touché de nombreuses grandes entreprises technologiques américaines après que le président américain Donald Trump eut interrompu les négociations commerciales avec le Canada à ce sujet.
La semaine dernière, un groupe de républicains américains a exhorté l’administration Trump à inciter le Canada à abroger la Loi sur la diffusion en continu en ligne. Ce projet de loi oblige les grandes entreprises de diffusion en continu, comme Netflix et Amazon, à contribuer financièrement au contenu et aux médias canadiens.
M. Hampson a expliqué que les grandes entreprises technologiques s’opposaient à ces deux projets de loi.
Ce que nous voyons n’est pas ce que j’appellerais une critique honnête. C’est une campagne calculée pour protéger les profits des géants de la technologie, a-t-il dit. Pour parler franchement, le rapport prend d’infimes parcelles de vérité et les transforme en un véritable réseau de tromperie et de désinformation, peut-être digne de George Orwell lui-même.
Alfred Hermida, professeur à l’école de journalisme de l’Université de la Colombie-Britannique, a également fait référence au concept de double pensée, tiré du célèbre roman politique dystopique d’Orwell, 1984
.
M. Hermida a déclaré que le rapport prend des mesures qui favorisent réellement la liberté de la presse, mais les présente comme si elles la limitaient
.
Le rapport indique que le gouvernement respecte généralement
la liberté d’expression au Canada, tout en concluant que d’importantes restrictions à la liberté de la presse subsistent
.
Il cite notamment le financement des médias comme raison, notamment la Loi sur les nouvelles en ligne, les crédits d’impôt pour le journalisme et le financement public d’une initiative de journalisme local gérée indépendamment du gouvernement.
Le département d’État a contesté un volet de cette initiative qui privilégie l’embauche de journalistes issus de la diversité, notamment autochtones, noirs, handicapés ou appartenant aux communautés 2ELGBTQQIA+. Le rapport affirme que cette initiative discrimine les journalistes qui ne relèvent pas de ces catégories privilégiées
.
M. Hermida a expliqué que les médias sont majoritairement blancs et très masculins
et que les efforts visant à accroître la diversité visent à corriger les préjudices historiques.
Il a ajouté qu’il était vraiment surprenant
de voir un rapport aussi politisé émaner du département d’État.
M. Hermida l’a décrit comme une perspective MAGA sur la liberté de la presse au Canada
.
Source: Radio Canada