Assahafa.com
Une nouvelle étape a été franchie en vue d’autoriser des patients à aller au privé, aux frais de l’État, lorsque les délais sont trop longs pour leur chirurgie.
Un projet de règlement rédigé par Santé Québec a été publié mercredi dans la Gazette officielle. Les parties intéressées ont 45 jours pour commenter.
Après plusieurs mois de travail, c’est une étape importante que nous franchissons pour augmenter l’accès à la chirurgie et réduire les délais d’attente
, a déclaré le ministre de la Santé, Christian Dubé. Les réseaux public et privé peuvent être complémentaires
.
Selon nos informations, Santé Québec devrait en préciser les détails ces prochaines semaines, en particulier les chirurgies visées et les délais. À l’heure actuelle, près de 150 000 personnes sont en attente d’une chirurgie, dont 35 000 en orthopédie et 31 000 en ophtalmologie.
Les examens exclut
Le projet de Santé Québec exclut cependant les consultations auprès des spécialistes.
En avril, la société d’État indiquait pourtant que la nouvelle mesure allait s’appliquer autant aux consultations auprès d’un médecin spécialiste qu’aux chirurgies.
À l’heure actuelle, un nombre record de 914 000 patients sont en attente d’une consultation auprès d’un médecin spécialiste, dont 64 % sont hors délais. Environ 141 000 sont en attente d’une consultation pour un otorhinolaryngologiste et 110 000 pour un dermatologue.
La gestion des rendez-vous auprès des spécialistes est un point sensible dans les négociations avec la FMSQ.
Des réactions
De son côté, le Dr Pascal-André Vendittoli, président de la Fédération des médecins de pratique privée du Québec (FMPPQ), a salué l’initiative gouvernementale de réduire les délais d’attente pour les chirurgies, tout en soulignant la nécessité de modalités et de détails clairs pour garantir la qualité des soins et le choix du patient.
Il a exprimé des préoccupations concernant la capacité limitée des cliniques privées due aux restrictions gouvernementales et au manque de personnel.
Il a réitéré sa volonté de rencontrer la direction de Santé Québec dans les meilleurs délais.
À l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), on dénonce le recours au privé.
Il est temps de mettre fin une bonne fois pour toutes au mythe voulant que le privé complète le public; au contraire, il vampirise l’argent, le personnel et l’expertise du réseau
, affirme Émilie Charbonneau, vice-présidente de l’APTS. Chaque chirurgie confiée au privé par le biais de ce nouveau règlement va affaiblir nos hôpitaux et réduire notre capacité à soigner tout le monde qui en a besoin.
Le syndicat représente 65 000 technicien·ne·s et professionnel·le·s du réseau de la santé et des services sociaux.
Lors des consultations tenues en février sur le controversé projet de loi visant à obliger les nouveaux médecins à pratiquer cinq ans au public, le ministre Christian Dubé a dévoilé que le réseau de la santé mijotait un plan pour recourir davantage au privé.
Source: Radio Canada