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Dix mois après que le Canada et l’Inde ont procédé à l’expulsion réciproque de leurs ambassadeurs, les deux pays ont formellement relancé leurs liens diplomatiques ce jeudi avec la nomination de nouveaux hauts-commissaires.
Le Canadien Christopher Cooter, qui possède plus de 35 ans d’expérience diplomatique, va représenter les intérêts d’Ottawa à New Delhi, tandis que Dinesh K. Patnaik, ancien ambassadeur de l’Inde en Espagne, s’apprête à être bientôt
déployé dans la capitale canadienne.
Ces nominations constituent une étape importante vers le rétablissement des services diplomatiques nécessaires aux citoyennes et citoyens et aux entreprises des deux pays
, indique la ministre canadienne des Affaires étrangères, Anita Anand.
Ces nominations, faites à quelques heures d’écart, font suite à l’engagement pris en juin dernier par les premiers ministres Mark Carney et Narendra Modi, lors du Sommet du G7.
Il s’agit, selon Mme Anand, d’une avancée importante […] afin de soutenir l’économie canadienne
, l’Inde étant la quatrième puissance économique mondiale en 2025, et sur la voie de devenir la troisième d’ici 2028, dépassant l’Allemagne.
Les relations entre les deux pays sont tendues depuis que le Canada a accusé l’Inde d’être impliquée dans l’assassinat en 2023 à Vancouver d’un chef séparatiste sikh. L’Inde a rejeté ces accusations, les qualifiant d’absurdes
.
Le Canada compte la plus grande communauté sikhe en dehors de l’Inde et un grand nombre de militants en faveur d’un État sikh indépendant appelé le Khalistan.
Les relations se sont envenimées encore plus en octobre dernier lorsque le Canada a expulsé six diplomates de l’Inde, dont son haut-commissaire, au moment où la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a annoncé détenir des preuves d’activités criminelles violentes liées au gouvernement indien. En riposte, l’Inde avait à son tour expulsé six diplomates canadiens.
Un dégel signé Carney
Le dégel des relations entre ces deux pays a commencé depuis l’arrivée au pouvoir du premier ministre Mark Carney, qui a justifié l’invitation de l’Inde au G7 en invoquant son importance économique sur la scène internationale.
Lors de leur rencontre à Kananaskis, les deux dirigeants ont notamment discuté de partenariats liés à la croissance économique, aux chaînes d’approvisionnement et à la transformation de l’énergie
entre le Canada et l’Inde.
Selon le bureau de M. Carney, le premier ministre canadien a également évoqué devant son homologue indien l’importance qu’accorde le G7 à la lutte contre la criminalité et la répression transnationale
, ainsi que l’attachement des pays membres à la sécurité et à l’ordre fondé sur des règles
.
Une source haut placée dans le milieu diplomatique canadien a affirmé à Radio-Canada qu’il est très rare que deux pays annoncent de façon aussi coordonnée la nomination de diplomates le jour même. Cette nomination conjointe représente un effort non négligeable de la part d’Ottawa et de New Delhi qui illustre la volonté des deux pays de mettre en œuvre les engagements de MM. Carney et Modi au G7, selon la même source.
Le nouveau haut-commissaire du Canada en Inde est par ailleurs perçu comme un excellent candidat
à ce poste dans les cercles diplomatiques. M. Cooter a déjà vécu à New Delhi comme premier secrétaire du haut-commissariat du Canada en Inde entre 1998 et 2000, ce qui veut dire qu’il connaît bien le pays et qu’il peut surtout prendre ses fonctions assez rapidement.
Selon sa biographie, M. Cooter a également occupé les fonctions de chargé d’affaires du Canada en Israël et de haut-commissaire du Canada en Afrique du Sud, en Namibie, au Lesotho, à l’île Maurice et à Madagascar.
Source: Radio Canada
