Les jeunes libéraux veulent un Québec plus « éloquent »

8 août 2024
Les jeunes libéraux veulent un Québec plus « éloquent »

Assahafa.com

Les élèves qui sortent du secondaire maîtrisent-ils suffisamment l’art du débat ? Pour les jeunes libéraux, qui seront réunis en congrès samedi, il est temps d’enseigner « l’éloquence » et la rhétorique aux adolescents en cette ère de polarisation sur les réseaux sociaux, mais aussi de revoir de fond en comble le système d’éducation québécois. La Presse a obtenu les résolutions qui seront votées ce week-end. Voici ses principaux éléments.

C’est une tradition en politique québécoise : le congrès jeunesse du Parti libéral du Québec (PLQ) marque la fin de la pause estivale politique à Québec. Samedi, plus de 200 jeunes libéraux seront réunis en congrès à Montréal avec pour thème le « fédéralisme renouvelé ». Et à quelques mois d’une course à la direction déterminante pour leur parti, dans le contexte où les statuts prévoient qu’ils détiennent le tiers du vote, ils seront courtisés par des aspirants chefs qui préparent déjà leur campagne.

Même si les libéraux sont toujours au plus bas dans les sondages et que le nombre de membres stagne depuis quelques années dans un creux historique – entre 15 000 et 20 000 –, le président du parti, Rafael Primeau-Ferraro, a espoir que l’engouement pour la course ne fait que commencer. Il ajoute qu’il ne serait pas surpris qu’une candidature féminine s’ajoute à l’automne à la brochette d’hommes qui réfléchissent à devenir chef, comme c’est le cas pour l’ancien maire de Montréal Denis Coderre, qui a déjà confirmé sa candidature, ou bien l’ex-président de la Fédération des chambres de commerce du Québec Charles Milliard, le député Frédéric Beauchemin, le ministre fédéral des Transports, Pablo Rodriguez, et le maire de Victoriaville, Antoine Tardif, tous en réflexion.

Des états généraux en éducation

En matière d’éducation, les jeunes libéraux voteront ce week-end une résolution pour demander à leur parti de créer, s’il prend le pouvoir, une commission Parent 2.0 – du nom de la célèbre commission qui a créé dans les années 1960 le ministère de l’Éducation, les polyvalentes, le réseau des cégeps et de l’Université du Québec – afin de refonder un réseau scolaire « à bout de souffle ».

Doit-on revoir le système éducatif à trois vitesses, avec les écoles publiques, les programmes particuliers qui sélectionnent les élèves et les écoles privées subventionnées ? Tout doit être discuté, répond Amanda Fakihi, présidente du congrès-jeunes.

Dans leur résolution, les jeunes libéraux s’inquiètent aussi que « le dernier portrait socioculturel des élèves des écoles publiques de Montréal révèle une baisse de la mixité sociale et scolaire, marquée par l’homogénéisation des écoles multiethniques, caractérisée par la prépondérance d’un groupe ethnique, ainsi que par l’exode des élèves francophones vers les écoles privées, ce qui pourrait menacer la culture du vivre-ensemble ».

Enseigner à bien parler

La résolution en éducation, qui comporte plusieurs points, prévoit également « l’intégration de l’enseignement de l’éloquence à raison d’une demi-heure hebdomadaire dans le cadre du cours de français de secondaire 4 afin d’aider les élèves à maîtriser les subtilités de la langue française [et] à améliorer leur capacité à exprimer leurs pensées avec précision et persuasion ».

« Ce qu’on entend par éloquence, c’est l’art de bien parler. Ça touche la discipline de la rhétorique. On veut former les citoyens de demain pour qu’ils soient outillés afin de prendre part aux débats publics », affirme Mme Fakihi.

C’est aussi une façon de rehausser la qualité de la langue française. De donner le goût de bien parler, de jouer avec les mots et d’être curieux. Quand on regarde le contexte de haute polarisation, bien parler, ça permet d’affiner notre pensée, notre raisonnement, et ça cherche surtout à développer l’esprit critique », ajoute-t-elle.

Pour un « fédéralisme renouvelé »

Au cours du congrès, les jeunes libéraux voteront également sur une résolution-cadre pour un « fédéralisme renouvelé » en pressant leur parti de « formaliser le principe de consultation directe selon lequel le gouvernement du Québec peut consulter la population québécoise, dans le cadre d’une élection générale, sur un enjeu qui concerne les intérêts fondamentaux du Québec ». Concrètement, la commission-jeunesse du PLQ souhaite qu’un éventuel gouvernement libéral modifie la Loi sur la consultation directe « afin d’y intégrer le principe de consultation populaire ».

D’autres résolutions seront également adoptées en matière de transports ou pour « améliorer l’écosystème repreneurial » des entreprises au Québec. Les jeunes libéraux veulent également alléger les exigences au Programme de l’expérience québécoise (PEQ), réformé par le gouvernement Legault, pour rendre « admissibles les étudiants ayant complété un diplôme en anglais ou dans une université anglophone, à condition de se soumettre à un test de compétence linguistique » en français.

Source: la presse

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