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La taille de la fonction publique a gonflé durant l’ère Trudeau et la tendance risque de se maintenir d’ici cinq ans si le gouvernement n’impose pas de cran d’arrêt, selon les nouvelles projections du directeur parlementaire du budget. Il prévoit que les dépenses liées à la fonction publique pourraient atteindre 76,2 milliards d’ici cinq ans. Il s’agit d’une hausse d’environ 5 milliards par rapport à 2024-2025.
Son analyse ne tient pas compte de l’exercice de réduction des dépenses lancée par le ministre des Finances, François-Philippe Champagne en juillet. Celui-ci a demandé aux autres ministres du Cabinet de trouver jusqu’à 15 % d’économies d’ici 2028-2029.
Les dépenses de personnel constituent le poste de budgétaire le plus important des dépenses de fonctionnement du gouvernement fédéral.
« L’augmentation des dépenses fédérales consacrées au personnel augmentera cumulativement le déficit de 8,5 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années », note Yves Giroux dans un rapport publié jeudi. Cela représente en moyenne 1,7 milliard de dollars annuellement.
Ses estimations sont plus élevées que celles dévoilées en mars étant donné que les analystes au bureau du directeur parlementaire du budget ont raffiné leur modélisation. Au lieu de s’appuyer uniquement sur les projections des ministères, ils incluent désormais des données relevées directement des systèmes de paie fédéraux. Ils ont également ajouté pour la première fois les effectifs non civils comme ceux de la Défense nationale et de la Gendarmerie royale du Canada.
Selon les plans ministériels pour 2025-2026, le directeur parlementaire du budget s’attend à une diminution du nombre d’équivalents temps plein (ETP) au cours des deux prochaines années suivi d’une remontée. Le nombre d’employés permanents représenterait tout de même 87 % de tous les ETP.
Il s’agirait du pourcentage le plus élevé depuis 2015 », écrit-il.
Il prévoit que leur nombre pourrait grimper à 442 000 d’ici cinq ans. Le coût moyen par ETP s’élève à 172 000 $. Ce nombre inclut le salaire, mais également les paiements uniques et les prestations comme celles liées à la pension. Son analyse ne tient pas compte des augmentations de salaire accordées cet été aux militaires.
Le premier ministre Mark Carney s’était engagé en campagne électorale à « plafonner, et non à réduire, les effectifs de la fonction publique » dans le cadre de sa révision des dépenses. Il mise sur l’attrition pour y parvenir.
L’Alliance de la fonction publique s’inquiète déjà de l’exercice de rigueur budgétaire que prépare le ministre Champagne. Le syndicat craint que l’élimination d’emplois ait un impact négatif sur la prestation de services. Il met en garde contre une attente encore plus longue pour l’obtention d’un passeport ou des prestations d’assurance-emploi.
Source: la presse
